Chapitre XXIII: Hydratation

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Cela faisait à peine une heure qu'ils avaient atteint la Tauvente, et donc quitté l'Elardie, que l'excitation était retombée dans la boue avec les roues du carrosse. Les nuages sans fiabilité rodaient en masse suffisante pour remplacer le ciel, donnant une crainte dopante aux voyageurs qui réussirent à la force de leur bras à pousser au-delà de l'obstacle boueux. Et ainsi poursuivre le défilement des marécages et des forets, sans pour autant arriver à faire défiler ces intempéries suspendues en masse grise. Pendant ce temps-là, de Jésonnes, pour s'occuper, jeta quelque banalité dans le silence.

-Dans ce pays, il est coutume de dire qu'il y a quatre saisons: celle où il pleut, celle où il neige, celle où il pleut à nouveau, et celle où il y a des orages.

-Ça doit être déprimant de vivre ici. De plus, nous sommes en été et pourtant j'ai la peau en chair de poule.

-Pas forcément. Certains trouvent le bruit de la pluie reposant et aiment l'odeur quelle laisse derrière elle.

Là, le son des roues engrenant la terre était redevenu solitaire. Quelque dizaines de minutes plus tard, la pluie le rejoignit, privant de beaucoup de lumière et éteignant les couleurs de ce qui se trouvait devant Ferdinand et Julien. De Jésonnes avait un peu plus de chance, il se trouvait du côté du carrosse où les résidus de lumière solaire traversaient la fenêtre avec angle le favorisant.

-...Dans combien de temps on sera à Neauterelle?

-Une semaine tout au plus.

Ne laissant que très peu de temps aux bruits de fond d'être dominants, de Jésonnes profita que ce soit Ferdinand qui lui ai parlé pour lui poser une question qui tuerait encore un peu le temps.

-Dites-moi Ferdinand, vous parlez bien peu, comparé à votre compère... Est-ce de caractère?

-Oui, je n'aime pas entretenir les conversations...

Les roues égrènent le sentier...

-...Vous vous souvenez de la fois où je vous ai parlé de mon pouvoir, et du fait que je l'ai perdu?

-Oui.

-Si la même chose vous arrivait, comment le vivriez-vous?

-Ça serait évidemment une grande perte, et auparavant cela m'aurait effrayé, mais je me suis rendu compte que ça ne changerait que très légèrement ma vie. Ils m'ont surtout servi à me motiver d'engager ce voyage.

Quelques millions de gouttes éclatèrent...

Quand la quantité d'eau traversée fut telle que le ciel prenait des allures d'abysse débutant et que des recoins d'abîme se mirent à apparaître un peu partout dans le décor, le carrosse s'arrêta autour des impacts pluvieux, à quelque mètres d'un bâtiment sombre d'où fuitait une lumière sèche.

Leur quelques pas sur les quelques millimètres d'eau avaient suffit à les faire entrer dans l'hôtel en portant des vêtements gorgés d'eau.

Pendant que leur dîner chaleureux se préparait, De Jésonnes alla voir l'hôtelier pour lui demander quelque chose. Quelque chose sur le pays peut-être? Ferdinand comprenait une grande partie des mots de la conversation, mais le reste semble être dans une autre langue.

Plus on avançait dans la nuit, plus la pluie faiblissait. En sortant, Ferdinand n'entendait plus que quelque gouttes isolées. Cette fois-ci, il n'utilisa pas ses pouvoirs pour s'enfermer dans de la chaleur moite, mais il marcha dans la fraîcheur de ce monde. Ce n'était pas la manière de se promener la plus physiquement confortable ou la plus évidente, mais celle qui était la plus apaisante mentalement. Ça l'entraînait également à ne pas succomber à la facilitée et la paresse, ce qui lui serais très utile lorsqu'il serait rentré chez lui, et mettre fin à cette monotonie crasseuse.

Malgré le froid, la saison des moustique avait bel et bien débuté, Ferdinand en envoya quelques uns, qui pullulaient dans ces marécages, se briser en minuscules morceaux de glace.

En regardant ces morceaux à la pleine lune intermittente, il remarqua sur la boue des traces de pattes d'un animal inconnu. Sans aller jusqu'à le pister, il prît ces empreintes pour itinéraire à cause de la curiosité de voir comment l'animal évoluait-il dans cet environnement. La piste s'éloignait du village pour suivre la courbure des berges d'un étang, d'où la vie à taille d'éclats grouillait et où les criquets perchés sur des brins envoyait dans toutes les directions de ténèbres leur chant.

Ferdinand ne put voir les dernières traces de pas, car l'étendue d'eau semblait être la destination de l'animal. En face des dernières visibles, un rocher dressait son angle au dessus de la ligne d'eau, habité par ce qui semble être des roseaux. Même si avec un regard plus rapproché, cela ressemblait plus à des épines.

L'eau entre le rocher et la berge fût éclatée par une mâchoire en pleine lancée sur Ferdinand, poussant la peur de ce dernier au point de le faire tomber à la renverse. Par réflexe, ses bras se levèrent, puis sa volonté les firent attraper les mâchoires de la bête.

Sa force était trop faible pour stopper l'avancée des mâchoires, mais pas ses pouvoirs, qu'il poussa jusqu'à créer le feu. L'animal eu toutes ses options autre que retourner dans l'étang évaporées, ce qui permis à Ferdinand d'identifier l'animal: une sorte de petit dragon, qui à la place des ailes, avait des épines sur le dos. Un tarasque, en avait-il entendu parler. Et ce tarasque ne le quittait du regard depuis l'étang, dont il ressortit car devinant l'option de fuite de Ferdinand. La bête commençait une méticuleuse rotation autour de lui, qui devint une avancée écrasante lorsque Ferdinand se trouvât entre le tarasque et l'étang, dont l'eau froide et sujette au gel le désavantagerait, au profit de la bête intimidant avec ses crocs. L'animal bondit finalement encore une fois sur Ferdinand, mais avec le piège ajouté de la fermeture de sa mâchoire sur ses mains qui était le principal instrument de sa capacité. Mais quand les dents s'enfoncèrent dans la peau, les épines dorsales et un pan du dos furent déchirée par une lumière surgie dans la gueule du tarasque. La bête retomba sur Ferdinand, mais avec une férocité blessée qui ouvrait une brèche dans les chances de survie de celui-ci. Malgré cela, il était beaucoup plus difficile de s'en défaire, tant qu'il n'y avait pas de grande ouverture comme une gueule grande ouverte dans cette armure d'écaille mouillé.

Pendant un furtif instant, Ferdinand vit ce qui ressemblait à une ligne de lumière tordue partir de son doigt. Et l'instant beaucoup moins furtif d'après, une autre explosion lumineuse arracha la moitié de la tête de l'animal.

Quintessence Jardin CélesteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant