1. Le pouvoir d'une reine.

Chapitre 25

Elle déposa le téléphone sur la table en verre et s'assit sans dire un mot. Nathan les observait toujours sans savoir quoi dire, ni quoi faire. Nicolaï demanda à Angelica:

_Qu'est-ce-qu'il te voulait ?

Elle lui jeta un regard, mais ne répondit pas. Il insista cette fois-ci sur sa question en relevant de son index le menton d'Angelica.

_Qu'est-ce que j'en sais ? Ce n'est pas moi qui lui ai parlé au téléphone.

D'un signe de tête, Nicolaï demanda à Nathan de les laisser seuls, ce qu'il fit sans rien dire, comme d'habitude.

_Arrêtes le sarcasme, tu veux ?

_Arrêtes de me poser des questions, tu veux ?

Il soupira, comprenant qu'elle ne dira rien... pour le moment. Il s'écarta de son visage, et lui demanda de le suivre. Ce qu'elle ne dit pas.

_Arrêtes de bouder et suis-moi ; dit-il.

Pourtant, elle ne bougea pas d'un poil, ce qui commençait à l'agacer.

_Tu veux bien me porter sur ton dos ? Demande-t-elle en lui faisant les yeux doux.

C'est vrai qu'elle est craquant à le regarder de cette façon, et ça lui donne envie...

_Et pourquoi je voudrais le faire ?

_Parce que je te le demande.

_Donnes-moi une bonne raison pour le faire.

Elle a en effet une bonne raison mais... c'est gênant de le dire. Si elle n'arrive pas à marcher, c'est en partie à cause de lui. C'est encore un miracle qu'elle ait pu le cacher jusqu'à maintenant.

_J'arrive pas à marcher ; répondit-elle d'une petite voix.

Aussitôt gagner par l'inquiétude, il s'abaissa à son niveau pour lui demander tout en lui caressant délicatement le visage:

_Tu as mal quelque part ?

Elle répondit en grimaçant:

_Oui.

_Tu crois que tu dois voir un médecin ?

Elle écarquilla aussitôt les yeux.

Un médecin ? Jamais.

_Pas du tout.

Il éclata de rire et rétorqua:

_Ça m'aurait étonné.

Elle leva un sourcil et demanda:

_Alors.

_T'as mal où ?

Elle écarquilla de nouveau les yeux sans que Nicolaï ne comprenne pourquoi.

Il a bien le doit de demander où elle a mal. Non ?

_J... j'ai...

Pourquoi bégaie t-elle ?

Finalement, elle se leva en grimaçant, et dit avec un faux sourire:

_Je crois que je vais mieux.

Il savait que ça ne va pas.

_Passes devant ; dit-elle.

_Les femmes d'abord ; rétorqua t-il avec un sourire ravageur.

Elle leva les yeux au ciel et voulut avancer. Elle fit un pas, deux pas, au troisième pas, elle abandonna.

_Je savais bien que ça n'allait pas ; dit Nicolaï derrière elle.

Il la prit comme une mariée, l'obligeant à mettre ses bras autour de son cou. Il la déposa dans sa chambre, la mit sur ses genoux, une main sur la taille d'Angelica et l'autre dans ses cheveux, il lui demanda:

_Qu'est-ce qui ne va pas ?

_J'ai mal.

Il était sur le point de lui demander où, quand elle ajouta:

_Et c'est en grande partie de ta faute.

Cette fois-ci, il fut dans l'incompréhension totale.

Qu'a-t-il fait ?

Néanmoins, il lui posa la question avec douceur.

_Comment ça ?

Elle lui donna un coup de coude et dit:

_Je n'avais rien senti hier, ce n'est que quand j'ai voulu aller me laver que ça m'a fait mal.

Innocemment, il demanda:

_Qu'est-ce qui t'a fait mal.

_Comme tu peux être con des fois ; jura t-elle.

_Tu as bien compris que c'était ma première fois ; commence-t-elle.

Ne sachant où elle voulait en venir, il répondit quand même:

_Euh... oui.

_Et tu ne m'as pas dit que ça fait un mal de chien ; termine t-elle en lui donnant un autre coup de coude.

Il se massa le bras et dit:

_Ok, là je te comprend plus.

_Tu savais oui ou non ?

_Si je savais quoi ?

_Que l'on a mal après avoir fait l'amour, putain.

Il resta bloqué dans son geste.

C'est donc pour ça qu'elle lui en voulait depuis qu'elle s'est levée... il comprend mieux maintenant.

_Euh... non... je l'avais jamais fait avec une... vierge.

Un peu jalouse, elle dit:

_Parce que tu préfères les femmes expérimentées.

_C... c'est pas ça, c'est juste...

En rencontrant les yeux accusateurs d'Angelica, il se hâta de terminer sa phrase:

_... c'est juste que c'est rare de rencontrer des filles vierges de nos jours.

Elle l'examina pour voir si il est sincère, et quand elle en fut sûre, elle lui offrit un sourire resplendissant, et un baiser florentin.

Finalement, il a beaucoup à apprendre sur les changements d'humeur d'une femme.