1. Le pouvoir d'une reine.

Chapitre 28

_Boum, cria t-elle derrière son frère, faisant sursauter ce dernier.

Ça avait marché, comme à chaque fois. Or, dès qu'elle s'assit sur le banc et qu'elle lui offrit un bisous sur le front, Jan lui cria:

_Je peux savoir ce que fait ton chien de gar...

Il se stoppa net en distinguant la silhouette de Nicolaï qui vient d'apparaître.

_... il fiche quoi ici, lui aussi ?

Nicolaï fit un rictus sur sa bouche en entendant la façon dont lui a parlé ce gamin.

Devrait-il laisser passer parce que c'est le frère de son amante ou...

_Jan ! Gronde Angelica. Qu'est-ce qui te prend ?

_Qu'est-ce qui me prend ? Qu'est-ce qui me prend ? Putain ! Tu...

Angelica l'arrêta d'une voix sévère avec une pointe d'avertissement:

_Ne jure pas de la sorte devant moi Jan.

Angelica qui demande à quelqu'un de ne pas jurer ? Pouf... Nicolaï aurait tout entendu.

_Sinon, quelle sera ma punition cette fois-ci ?

C'est vrai que la dernière fois qu'il a juré devant elle, elle l'a obligé de rester dans sa chambre après l'école, sous la surveillance de ce... chien de M***.

Elle lui répondit avec un sourire presque machiavélique, tout en faisant mine de s'intéresser à ses ongles:

_J'ai rencontré notre oncle hier, et il avait une terrible envie de passer du temps avec toi...

Ils adorent tous les deux leurs oncles, à l'instar qu'il soit un narco-trafiquant.

Mais Angelica n'en est-elle pas une aussi ?

Elle n'allait quand même pas faire ça. Si ?

_Dis-moi que tu ne vas pas le faire ; dit-il.

Son simple regard lui suffit comme réponse.

Oh, si ! Elle est capable de le faire. Angelica Slovaque ne tolère jamais une insulte la concernant, aussi minime soit-elle et... peu importe l'auteur...

Etre privé de son oncle après tout ce temps ne lui plaît guère, aussi a-t-elle touché un point sensible, comme elle sait si bien le faire.

Il souffla et s'excusa:

_Désolé grande sœur.

_Je vais mettre ça dans le compte de la puberté.

Angelica laissa échapper un soupir de soulagement en renchérissant:

_Heureusement, dans quelques mois, plus de puberté à l'horizon. Bon sang, je ne sais pas combien de fois je voulais t'étrangler ces dernières années.

Ce n'était pas faux. Ils avaient perdus leurs mamans très tôt, même trop tôt et leur père peu de temps avant l'arrivée de cette période pour Jan, ce qui veut dire... il y a longtemps.

Hors, avec une tante qui n'avait aucune bonté dans le cœur, elle fut obligé de jouer le rôle de la mère et de la sœur, supportant ainsi chaque crise et sautes d'humeur de son petit-frère. Un jour n'y tenant plus, elle l'avait enfermé à clé dans sa chambre après avoir condamné tout ce par quoi il pouvait s'enfuir.

Comme en parfaite égoïste, elle aussi elle faisait parfois la misère à ses collègues, car oui, à cette époque elle était déjà membre de la N'Drangheta et grâce à ce métier, elle arrivait à fournir ses besoins à elle et à son frère.

_T'as bien failli ; rétorqua son frère en riant, tout en se rappelant les bêtises qu'il faisait au tout début de cette période et à l'hystérie de sa sœur.

Un jour même, c'est elle qui a fait une crise de nerfs.

Angelica le rejoignit dans son rire, puis l'informa:

_Pas besoin de faire ta valise, je crois que tes habits qui sont chez revint toujours. Au meilleur des cas, t'en auras de nouveau.

_Je crois pas que j'ai besoin de nouveaux habits. Après tout ce que t'achètes, mon armoire va finir par exploser.

Elle lui offrit un sourire, le prit dans ses bras pour lui chuchoter à l'oreille:

_Bientôt, tu viendras vivre chez nous, dans le vrai chez nous, et tu auras en ta disposition un dressing rien que pour toi. Je te le promets.

_Jusqu'à quand devrais-je vivre avec Anastasia ?

Elle en a marre de le laisser seul avec elle, sa décision est prise.

_Jusqu'à demain.

Il se détacha d'elle pour la regarder dans les yeux, surpris:

_Demain ?

_Oui. Je viendrai te chercher pour t'emmener chez notre oncle et tu y resteras jusqu'à ce que je trouve une solution pour qu'on vive ensemble.