Come As You Are

16. Remords

Power - Isak Danielson

"Can we say we love each other ?"

***

Keean

Le même jour

Elle n'est plus là. Sa chambre est vide, ses vêtements ont disparu.

Je l'ai appelé dix fois d'affilée, paniqué et envahi de remords qui me grignotent lentement mais sûrement la peau ainsi que mon âme.

J'ai alors harcelé Susan pour qu'elle m'avoue qu'Ellie est repartie à Los Angeles sous les ordres de son horrible père. Elle m'a également dit qu'un site pour le gala était créé pour les photos pour que je puisse la voir en clichés, au moins.

C'est de ma faute si elle est partie. Si elle a dû être contrainte d'obéir à son père et le rejoindre.

Je soupire et m'assois sur les marches de la maison, sur le perron.

Ses lèvres rosées et pulpeuses qui me donnent envie de me jeter dessus et de les dévorer avec appétit me manquent terriblement. Ses yeux noisette rieurs, taquins marquent mon esprit alors que ses longs cheveux d'un blond vénitien illuminent son visage parsemé de tâches de rousseurs de la même teinte.

Je me mords la lèvre, énervé. Je suis la cause de son putain de départ.

- Keean, mon grand viens manger, s'élève la voix de Susan derrière moi.

La gorge nouée, je secoue la tête.

- Je n'ai pas faim, Susan.

Je l'entends s'approcher et poser une main sur mon épaule. Ses doigts la serrent doucement.

- Mon chéri, tu n'as pas mangé ce matin, viens...

Je lève les yeux vers elle et déglutis. Un petit sourire bienveillant étire ses lèvres. Je sais qu'elle veut mon bien, et je l'en remercie.

- D'accord, j'arrive.

Elle repart tandis que j'entends la petite voix de ma sœur résonner dans la pièce.

Les rayons de soleil éclairent la ville, caressent mon épiderme et le réchauffent. Je triture nerveusement mes doigts en repensant aux nombreux baisers partagés.

S'ils étaient là, Maggie et Samuel me charrieraient en me disant que je suis bien trop niais.

Ce qui n'est pas faux.

Je me lève et pars en direction de la cuisine. J'ébouriffe les cheveux d'Olivia qui s'empresse de râler et m'installe en face d'elle. Nous mangeons, rions et discutons tranquillement.

Mais la maison est vide sans cette fille que je m'amuse à taquiner, à séduire et embrasser avec passion. Cette baraque a perdu tout son charme sans elle.

Et je sais bien qu'il faut que je fasse quelque chose

- Kee', pourquoi est-ce que tu ne rejoins pas la princesse ? Me demande ma petite sœur.

Je la regarde, fronçant les sourcils.

- C'est vrai ça, pourquoi est-ce que tu ne pars pas à Los Angeles ?

Je manque de m'étouffer avec une bouchée de pâtes au beurre. Je les regarde toutes les deux, ahuris.

- Mais enfin, ça coûte cher lez billets aller-retour ! M'exclamé-je.

Susan se met alors à rire doucement, posant sa main au-dessus de la mienne sur la table.

- Keean, n'oublie pas que je reste une Johnson. L'argent n'est pas un problème, déclare-t-elle d'une douce voix.