Come As You Are

24. Confrontation

Wicked Games - Ursine Vulpine

" The world was on fire and no one could save me but you."

***

Keean

Une voiture noire aux vitres teintées s'est garée devant la maison, un homme soigneusement habillé en est sorti et s'est approché du porche. La sonnette de la maison retentit, mon cœur se serre dans ma poitrine.

De la fenêtre de ma chambre, je peux l'apercevoir. Son visage est dépourvu d'émotion, ses traits sont tirés et une grimace barre ses lèvres.

Richard Johnson.

- Mon père est là ? Me demande Ellie, inquiète.

J'opine du chef tandis qu'elle fait les cent pas devant moi, se prenant la tête entre les mains. Je m'approche d'elle, saisis ses épaules et l'immobilise.

Ses yeux noisette, confus, croisent les miens et le monde s'arrête de tourner.

- Je ne te laisserai pas seule avec cet enfoiré, Ellie.

Elle se pince les lèvres et semble encore plus effrayée. Alors je presse hardiment ma bouche contre la sienne, faisant ainsi disparaître son anxiété.

Ses petits doigts s'accrochent à ma veste, me rapprochent un peu plus d'elle. Je l'entoure de mes bras et lorsqu'Ellie enfouit son visage dans ma nuque, je lui caresse doucement les cheveux.

- Il va tout tenter, Keean. C'est un grand malade. Tante Susan ne pourra pas le retenir, pas cette fois.

Que veut-elle dire ?

Je me recule et la regarde, perplexe.

- Comment ça ?

Ellie renifle et baisse les yeux.

- Mon père va me forcer à rentrer à Los Angeles sinon je perdrai l'héritage de ma mère.

Sa voix tremble. Je m'approche, pose une main sur sa joue et relève sa tête.

- Jamais je ne laisserai faire une telle chose. Tu en as ma parole, Ellie.

C'est ainsi qu'elle fond en larmes. Je la serre contre moi alors que Susan nous appelle du rez-de-chaussée. J'ai ordonné à Olivia de rester dans sa chambre au cas où.

- Ça va aller, calme-toi...

Nous sortons de la chambre et descendons en bas où nous attendent Susan et Richard. Ce dernier plisse les yeux et me jauge d'un regard noir et autoritaire.

- Alors c'est toi, le garçon qui a conquis ma fille. Qui l'a ramené ici, dans une ville qui n'est pas la sienne.

Une rage inconnue s'empare de moi, je serre les poings si fort, que mes ongles s'enfoncent dans mes paumes. Je sens le souffle rapide d'Ellie dans mon cou, je l'ai mise derrière moi par pur instinct.

- Si elle est heureuse ici, alors qu'elle reste à Portland. Votre fille est capable de prendre ses propres décisions, n'est-ce pas ? Lui dis-je en me tournant vers Ellie.

Cette dernière se racle la gorge et fait face à son odieux père.

- Oui, c'est vrai. Si tu étais là plus souvent, tu saurais que j'ai changé, papa.

Sa voix a changé. Elle est plus posée, plus confiante.

L'expression de Richard est indéchiffrable, cet homme est fait de marbre.

- Tu sais bien que je voyage beaucoup, Ellie. Jamais je n'oublierai ma fille et...

- Jamais ? Mais est-ce que tu t'entends ? Tu es pathétique en plus d'être égoïste !