Chapitre 22/ La vie est si fragile...

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Iris resta muette et se retourna vers l'homme en train d'agoniser. Elle se fit violence. Elle prit un gant mouillé, le posa sur sa tête et garda sa main plaquée comme ceci. Sa respiration était saccadée. Il la regardait. Du sang coulait de sa bouche. Il agrippa sa main pleine de sang à sa blouse.

-Je ne veux ... pas mourir !

Elle le regarda tristement. Elle le fit lâcher sa main et la reposa doucement.

-Je sais...

Il regardait au plafond et se forçait à respirer normalement. Elle prit sa main et la sera fortement.

-Vous allez rentrer chez vous.

Il la regardait avec inquiétude. Elle respira un grand coup et sera le poing.

-D'ailleurs, comment c'est là-bas ?

Il avait du mal à parler et la regarda surpris. Il détourna rapidement le regard.

-C'est... très beau.

Il commença à se calmer.

-C'est à la campagne...près de la mer...

-Ah, je suis arrivée ici il y a quelques temps donc je n'ai pas pu visiter. Mais je compte bien y faire un tour.

Elle s'efforçait de parler de façon enjouée. Il souffla un bon coup. Elle jeta un œil à son abdomen, le sang se déversait doucement.

-L'été... C'est magnifique...

Il eut le regard dans le vague.

-J'imagine !

Un moment s'écoula. Il la regarda tristement en respirant bruyamment.

-Je... ne sens plus mes jambes...

-Je vous assure qu'elles sont là.

Ses yeux s'embrumèrent.

-J'aimerais y retourner...

-Je suis sûr que vous y retournerez.

Il commença à pleurer.

-Ma fille est enceinte, l'accouchement est prévu pour bientôt... Je voulais y assister, c'est mon premier petit-enfant, j'allais être grand-père...

Iris ne dit rien et l'écouta.

-Je ne pourrais plus les revoir, je, je...

Il continuait à pleurer.

-J'ai peur...

Un moment il se calma peu à peu. Iris lui dit juste une seule chose.

-Je reste avec vous.

Il lui jeta un regard et ne dit rien. Il ferma doucement les yeux. Elle baissa la tête. Quelques secondes passèrent et la main de cet homme lâcha.

Iris prit son pouls. Rien... Il était mort. Elle le regarda une dernière fois, l'air bouleversée. Elle se retira et marchait, la tête baissée vers les vestiaires. Le médecin lui fit barrage. Elle s'arrêta et le regarda.

-J'aimerais pass...

Il la coupa.

-Tu as bien agit.

Il passa à côté d'elle.

-J'ai l'impression... que tu as déjà vu la mort en face.

Elle resta muette puis dit.

-Je ne pense pas que ça vous concerne, si vous voulez bien m'excuser, il est temps que je parte.

Elle alla dans le vestiaire, enleva sa blouse, mit son sweat et partit. Elle se rendit compte que son T-shirt était taché d'un peu de sang au col. Elle traversa le couloir en fouillant nerveusement dans sa poche. Elle contourna le ring. Elle s'arrêta un moment et sortit un paquet de sa poche. C'était un paquet de cigarette, elle en sortit une et la mit à sa bouche brusquement.

Elle regarda la foule entrain de hurler puis le combat. Elle sera les dents en broyant presque sa cigarette. Son regard s'emplit de haine. Elle aurait voulu les tuer un part un. Elle courut en remontant les escaliers et partit à toute vitesse.

Elle sortit de cette agglomération étouffante. Elle était dehors, elle huma l'air frai. Il faisait nuit. C'était silencieux. Elle se posa contre un mur. Elle prit un briquet et après plusieurs tentatives, elle alluma sa cigarette. Elle tira un grand coup. Elle releva la tête vers le ciel et relâcha toute la fumée en un souffle.

Putain, je le savais pourtant... J'en étais consciente quand j'ai accepté sa proposition...

Sa cigarette entre ses doigts, elle se frotta violemment la tête puis hurla. Elle cria aussi fort qu'elle le pu. Elle sera les dents en baissant la tête. Une larme coula sur sa joue.

Elle fuma un moment silencieusement. Elle jeta le mégot de cigarette par terre et l'écrasa. Elle appela Shin. Ça sonnait. Il décrocha.

-Putain Iris ! Je t'ai dit que...

Elle le coupa.

-Ça te dis d'aller boire un verre.

Il resta muet puis répondu.

-Ok, tu es où ?

-Dehors, devant l'entrée. Je t'attends.

Elle ne le laissa pas finir et raccrocha. Elle mit ses mains dans ses poches et se décala du mur.

Je vais me bourrer la gueule.

"C'est mon monde!"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant