Chapitre 45/ Discussion salé

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-Je ne te comprends vraiment pas !

Ça commence...

Shin était assis sur un banc dans un petit parc isolé par de grands arbres près de chez lui qu'il connaissait énormément. C'était le lieu de son enfance.

Iris était devant lui, debout, les traits du visage encore tirets par la colère. Elle venait de commencer la discussion en criant après avoir fait les cent pas en ruminant devant lui. Elle croisa ses bras sur sa poitrine.

-Il y a moins de deux semaines, je... Non, ON se fait attaquer par un cinglé venu de nul part. Et là, déjà que j'étais en crise de nerf : tu te volatilise.

Elle lui jeta un regard perçant.

-Tu pars sans rien dire. Je n'ai pas eu de nouvelle, pas eu de coup de fil ni de message. Tu ne t'es pas demandé un seul instant si je m'inquiétais pour toi ?!

Il la regarda l'air penaud. Il n'osa pas l'avouer mais cette information lui fit très plaisir. Il réfuta un sourire de satisfaction et continua de l'écouter.

-Et bah si, je m'inquiétais ! Je t'ai laissé je ne sais pas combien de messages, et tu répondais toujours pas ! J'ai cru que t'étais blessé ou... pire. fit-elle tristement en se rappelant de tous ses doutes et inquiétudes

-23. Tu m'as laissé 23 messages.

Elle le regarda en se pinçant la lèvre, les yeux commençant à s'embrumer.

-23 messages ?... murmura-t-elle – 23 putain de messages !! cria-t-elle la gorge serait par les sanglots – Et tu n'en a répondu à aucun !

Il crispa sa mâchoire et resta muet. Elle se retourna vivement et essuya ses yeux avant que ses larmes de frustrations et de colère tombent. Elle se retourna à nouveau en inspirant amplement.

-Et tu sais quoi ? J'ai appris que tu allais très bien. Et au mieux d'être en colère contre toi, je me suis sentie soulagée. Soulagée que tu n'avais rien. Et pourtant...

Elle déglutit difficilement à cause de sa gorge toujours serrait.

-Et pourtant tu ne peux pas savoir à quel point je me sentais blessée et pathétique.

Il leva les yeux vers elle, elle le regardait l'air déçu et blessé. Il serra les poings. Elle inspira fortement une nouvelle fois afin de se calmer. Elle reprit un ton plus posé.

- Hier soir, je suis allé au bar de Tama pour soigner les blessés. Et, c'est là où la partie du « Je ne te comprends pas » entre en vigueur. Le médecin m'a expliqué que tu avais interdit de faire appel à moi pour que je bosse. Donc, en plus de me snober complètement ; tu contrôles ma vie maintenant ?

-Tu ne comprends rien ! lâcha-t-il en fronçant les sourcils

-Si ! Ce que je comprends, c'est que tu n'as pas confiance en moi !

Il la regarda, surpris.

-Je ne suis peut-être pas aussi forte que toi mais je ne suis pas faible non plus.

Elle souffla et son visage se détendit naturellement. Elle le regardait à présent avec une sincérité dans les yeux.

-Je te l'avoue : Oui, j'ai peur. assura-t-elle

Il continua à la regarder dans les yeux, surpris et attristé.

-J'ai eu peur quand je t'ai retrouvé dans la rue, une balle dans l'épaule. J'ai eu peur quand les Fujii s'en sont pris à moi et ma famille. J'ai eu peur pour mon grand-père quand il a été emmené à l'hôpital. J'ai eu peur la première fois où j'ai marché dans ces rues sombres pour aller aux combats clandestins et j'ai encore peur aujourd'hui. J'ai peur d'aller au repère du clan parce que personne ne veut de moi à part toi, j'ai peur de ton père – elle eut un rire mal assuré – J'ai eu terriblement peur le soir où ce fou a menacé de me tuer... J'ai eu peur qu'il te tue.

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