Chapitre 23 - Lâcher prise

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Peggy

Quelques minutes plus tard, je me reprends et je retourne travailler. Dan ne me pose plus aucune question et fait comme si rien ne c'était passé. Les filles voient bien que quelque chose ne va pas mais ne disent rien. Chacun me laisse l'espace dont j'ai besoin.

À 15h30, je dis au revoir aux filles et je quitte le prégardiennat une cigarette à la bouche. La première bouffée me fait un bien fou. Me soulage. Me détend. Je souffle et je respire.

Dan sort à cet instant et me frôle l'épaule. Mon corps tout entier se couvrent de chair de poule.

- Au revoir, petit phénix, me murmure sa voix au creux de mon oreille.

Je frissonne et les papillons dans mon ventre dansent la java. Je me retiens de sourire et sans le regarder un instant, je lui dis au revoir. Je me détourne et rejoins ma moto.

Mais Dan ne l'entend pas comme ça. Il me rejoint et me force à me retourner. Son geste n'était pas brusque mais il me fait trembler de partout. Il le remarque aussitôt et me lâche instantanément.

- Désolé, je ne voulais pas te faire de mal.

Je sens la peine et l'inquiétude dans sa voix. Je glisse un regard vers lui et sa beauté me bouleverse. Ce n'est pas Lui ! me hurle ma conscience. Je le sais mais je me méfie quand même.

- Je ne sais pas se qui t'es arrivée dans le passé mais je te promets que je ne te ferais jamais de mal. Tu peux avoir confiance en moi. J'attendrais le temps qu'il faut pour que tu sois prête à me parler. Car quoi que tu ais pu vivre, je saurais l'entendre et l'accepter. Je serais là pour t'épauler et te soutenir. J'ai envie de te connaitre et de prendre soin de toi, mon petit phénix.

C'est sur ses belles parole que ce grand homme, beau, gentil, compréhensif, tatoué et innocent me quitte après avoir replacé une mèche de mes cheveux blond derrière mon oreille et de m'avoir embrassé le front.

Il a à peine tourner les talons que je m'effondre sur ma moto. Ses mots sont les plus beaux et les plus sincères que je n'ai jamais entendu. Et ils font battre mon coeur un peu plus vite et plus fort.

Les larmes coulent à flots maintenant sur mes joues mais je m'en fou. Jamais un homme n'a été aussi gentil et prévenant avec moi. Jamais un homme n'a fait battre mon coeur comme lui. Et je n'ai jamais eu envie de toute ma vie de lui dire la vérité.

Mais je ne peux pas. Je n'oserais pas. Que va-t-il penser de moi. Il voudra me protéger comme mes parents l'ont fait. Il y perdra la vie comme mes défunts parents.

Un sanglot plus gros que les autres éclatent et toutes mes peines et mes douleurs éclatent avec lui. Je me laisse engloutir par ma tristesse et par cette chienne de vie.

Je lâche tout simplement prise.

***

Je ne sais pas comment ni quand je suis rentrée chez moi mais vers 20h, j'ai l'impression de reprendre le cours de ma vie. Je me prépare à manger. Un plat préparer que je met au micro onde. Je mange devant la télé, puis je fais la vaisselle et retourne sur mon canapé. Comme tous les soirs, je m'endors devant la télé.

Vers 2h du matin, je me réveille. Je m'étire, je vais boire un verre d'eau et fumer une cigarette à la fenêtre de ma chambre. Et c'est là, que la journée me revient en mémoire. C'est là que je réalise que j'ai craqué. Et pas seulement à cause des mots de Dan.

Je porte ma cigarette d'une main tremblante à ma bouche. Comment en suis-je arrivée ? Je me rend compte que depuis quelque temps, des sentiments nouveaux naissent en moi et en refont surgir d'autres.

Je m'étais promis de ne plus tomber amoureuse à cause de ce que l'amour d'une personne m'avait fait mais je me rends compte que je suis beaucoup trop attachée à Dan pour que ce ne soit que de l'amitié. Il m'attire. Il m'attire beaucoup trop !

Je finis ma cigarette et je retourne me coucher. Dans mon lit cette fois. Évidemment, je ne trouve pas le sommeil. Je repense à Dan et toutes ses belles choses qui m'a dites. Il m'attendra je le sais, je le sens. Mais je ne peux pas le laisser m'approcher de trop près. Dieu seul sait ce qui pourrait arriver à Dan s'Il le découvrait ! Si Il savait qui Dan est pour moi.

La peur me reprend et des que je ferme les yeux, je revois son visage déformé par la rage et la haine, ses cheveux emmêlés et collant sur sa tête, et sa batte de baseball qu'il tient fermement dans ses mains.

Quand 6h arrive, je suis toujours dans le même état. Je coupe mon réveil et commence à me préparer. Rituel habituel.

En arrivant au boulot, comme c'est moi qui fait l'ouverture, je prépare les jeux et je m'occupe la tête. Quand ma collègue Hanna arrive, il n'y a toujours pas d'enfant.

- Comment vas tu aujourd'hui Peggy ? me demande-t-elle doucement sans oser me regarder.

Je hausse les épaules. Comme elle ne me regarde pas je dis simplement :

- Ça va merci.

Elle hoche la tête et en s'éloignant vers le vestiaire elle me touche affectueusement le bras. Je souris malgré moi. Je me sens soutenue. Hanna ne le sait pas mais son geste me fait beaucoup de bien.

La sonnette retentit enfin. Je me dirige vers la porte pour l'ouvrir. C'est Marie ma petite équatorienne. Elle est toujours là, calme, gentil et douce. Cette petite est juste trop adorable !

Je fais son accueil puis quand elle dit au revoir à sa maman, je me dirige vers la fenêtre. Marie dans les bras je regarde les gens passer par la fenêtre. Sa maman passe et lui fait un dernier au revoir de la main. Une fois quelle ai disparu au coin de la rue, j'embrasse le front de la petite et la dépose à mes pieds.

Immédiatement, elle fonce jouer à la dînette. Je la suis du regard avec un petit sourire aux lèvres. L'innocence des enfants, je pense. Quand je relève la tête vers la fenêtre, Dan sort de sa camionnette et se dirige vers son coffre. Nos regards se croisent. Il y a tellement de choses qui se disent rien que dans ce regard.

Il tente un sourire timide que je lui rend. Je me détourne de la fenêtre pour aller lui ouvrir la porte.

Hanna que je n'avais pas entendu approcher murmure tout bas :

- Vous formerez tellement un beau couple.

Elle soupire. Je me retourne et lui lance un regard... Un regard perdu tout simplement. Elle me sourit et dans ses yeux je vois qu'elle me comprends.

- Bonjour petit phénix.

Palpitations. Papillon dans le ventre. Frissons agréable. Joues rouges. Mains moites. Merde, je suis raide dingue de cet homme !

Aime-moi ! [En Cours]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant