Aime-moi ! [En Cours]

Chapitre 30 - Une partie de moi

Peggy

Tout se passait très bien. Nous étions au restaurant. Un restaurant vraiment splendide, en bord de mer. Je mangeais un saumon excellent et je passais un moment vraiment parfait avec Dan. Et il a fallut qu'il brise tout ça avec une seule question :

- Et toi, parle moi de ta famille.

Je me crispe évidemment et mon regard se perd ailleurs dans un passé que je voudrais oublié. Son regard à lui s'est attristé. Après tout, lui s'est dévoilé. Il m'a encore parlé de sa famille et honnêtement, j'ai vraiment envie de connaitre ses personnes qui ont vraiment l'air géniales.

Ma vie à moi est différente. Je n'ai pas d'amies et plus de famille. Je n'ai rien à lui raconter à part ma terrible histoire. Mais je ne suis pas prête à lui raconter tout ça. Je vais gâcher le moment et je n'en ai pas envie.

Je me tortille sur ma chaise. Je reprend mon souffle et je m'entends dire en le regardant droit dans les yeux :

- Que veux tu savoir ?

Quoi ??? Ce n'est pas ce qui était prévu. Je devais esquiver la question. Un sourire timide apparaît sur le visage de Dan et ses muscles de décontractent contrairement aux miens qui se crispent encore plus.

- Mais avant, j'aurais besoin d'une clope, je lâche en me levant et m'éloignant sur la terrasse du restaurant.

J'ai les mains qui tremblent en allumant ma cigarette. Dan me laisse de l'espace. Il me rejoint que cinq minutes plus tard pour fumer à son tour. Une fois nos poumons rempli de ce poison, nous retournons à notre table.

Je ne sais pas par où commencer. J'aimerais tout lui dévoiler mais je ne peux pas. Je n'y arriverais pas. C'est trop dur. Trop secret. Trop personnel. Trop dangereux. Je me lance malgré tout et je lâche quelques brides d'informations.

- J'ai eu une enfance génial. Mes parents ont toujours été supers avec moi. Ils ont eu du mal à m'avoir et une fois qu'ils m'ont eu, ils m'ont tout donné. J'étais leur petit miracle.

Je souris à ses pensées. Je revois leurs visages souriants. Leur petites rides au coin de yeux. Je sens encore leur parfum comme s'ils m'enlacaient de l'au-delà. Je ferme les yeux, je reprends mon souffle et je continue :

- Mais à l'adolescence, comme beaucoup de jeunes, j'ai voulu voir du pays. Je ne supportais plus mes parents et j'avais envie de faire mes études à Lille. Je discutais avec une correspondante qui y habitait et elle ventait les mérites de son école. Mes parents ont finis par céder et j'ai fais une colocation avec ma correspondante, Julie.

Je lève les yeux vers Dan et je vois qu'il est absorbé par mes paroles. La partie la plus compliquée arrive. Mais je ne suis pas obligé de tout lui révéler ce soir.

- Je m'entendais super bien avec elle. On était vraiment proche. Malheureusement, j'ai fais une mauvaise rencontre. J'étais amoureuse et je laissais passer beaucoup de chose sans me rendre compte que c'était mal. J'ai même coupé les ponts avec mon amie Julie en lui disant qu'elle était jalouse que je sortais avec... avec Lui.

Je ne trouve pas mes mots et je ne me sens pas prête à prononcer son nom sans me brûler la langue. Dan semble comprendre que c'est un sujet difficile et que s'il m'interrompre, je risque de me refermer comme une huitre apeurée.

- Je me suis retrouvée toute seule. Il m'a éloigné de tout le monde. Il m'a enfermé dans notre relation. Je n'ai rien vu venir. Je l'aimais et j'ai été aveugle et stupide. Quand j'ai ouvert les yeux, il était déjà trop tard. Ma vie est partie en vrille et je n'ai rien su faire pour l'en empêcher.

Je m'arrête pour boire une gorgée de vin. J'ai la gorge sèche et je me sens tout d'un coup vraiment pas bien. Je commence à trembler et perdre tous mes moyens. Évidemment, Dan le remarque et il tente de changer de sujet mais il fait fausse route sans le savoir :

- Et tes parents, comment ont-ils pris la choses ? Ils ne t'ont pas aidés ?

- Ils n'en savaient rien. Ils n'ont jamais rien su de la situation. Quand ils... quand ils ont appris tout ça, Il, Lui... Il les a...

Je n'arrive pas à le dire. Le dire à voix haute me fera prendre conscience de la réalité de la situation. Il a tué mes parents pour se venger de moi. Pour que je me taise. Et je suis la prochaine sur la liste s'Il me retrouve. Et Il me retrouvera, je n'en doute pas !

J'ai les larmes aux yeux. Je sens déjà les sanglots arriver. Dan se lève de sa chaise et vient me prendre dans ses bras. Je me laisse aller à ce contact, à sa chaleur. Et je me sens tout de suite apaisée, rassurée et protégée. Cette étreinte me fait le plus grand bien. Il me caresse doucement le dos et je ferme les yeux pour profiter entièrement de sa douceur.

Nous restons ainsi, en silence, durant quelques minutes. Jusqu'à ce que la serveuse vienne nous demander si nous avons terminés notre repas. Je laisse Dan s'occupe de tout. Il paie notre repas et nous raccompagne dehors. Il me tient fermement dans ses bras. Je me sens vraiment bien.

- Je suis désolée de t'avoir poussé à parler. Je comprends bien que tu as vécu certaines choses et que tu as encore du mal à m'en parler. Prends ton temps et sache que je serais là pour t'écouter, Peggy.

Je me détache de lui et je lui souris. Contre toutes attentes, je l'embrasse délicatement du bout des lèvres. Comme pour le remercier. Ces paroles me vont droit au cœur.

- Je veux faire parti de ta vie, je veux tout apprendre de toi. Le bon comme le mauvais. Je veux t'aider à surmonter le passé pour créer un avenir. Mais seule toi est maître de prendre cette décision. Il ajoute en me regardant droit dans les yeux.

Je ne sais pas quoi répondre. Mon coeur bat la chamade. Mes mains deviennent moites. L'avenir me fait peur. Les sentiments encore plus. Mes émotions sont en ébullition et je ne sais plus comment réfléchir. Je suis comme embuée.

Malgré que ses paroles sonnent comme une déclaration et que cela me fait peur, je me laisse aller à l'instant présent et je fais ce que j'ai eu envie de faire toute la soirée. Je l'embrasse.

D'abord tout doucement en pressant mes lèvres contre les siennes puis plus intensément. Ma langue va à la rencontre de la sienne et quelque chose à l'intérieur de moi explose quand il me rend mon baiser.

Comme si des millions de petits papillons battaient frénétiquement des ailes dans mon estomac. Comme si ses millions de papillons tentaient de s'échapper pour prendre leur envol.

Notre baiser s'intensifie et je sens une boule de feu se former dans mon bas ventre. J'ai envie de lui, là maintenant, tout de suite.

- Je te veux, maintenant ! Je lui dis entre deux baisers.

- Allons chez moi.

Sa voix est rauque et ses yeux gris foncés sont voilés de désirs. Ça m'excite encore plus. On retrouve sa voiture et après un long baiser, nous nous engouffrons dedans.

Dan ne parle pas de tout le trajet. Il fonce sur le bitume. Moi je me mord les lèvres et je serre les cuisses. J'ai tellement envie de lui. En quelque minutes, nous arrivons chez Dan.

Nous sommes à peine sortis de la voiture, que nos lèvres se rejoignent déjà. Nos langues se cherchent et nos corps fusionnent. Il y a encore trop d'obstacles entre nous, ce qui me fait grogner.

Dan rigole, je lui mord la lèvre inférieure. Il ouvre la porte de chez lui et après plusieurs baisers enflammés, je me retrouve dans son salon.

Je reprend mon souffle et regarde autour de moi. Rien n'a changé depuis la dernière fois. Où alors juste ma faim de lui.

- Je peux te proposer à boire ? Il me demande poliment.

Je reporte mon attention sur lui. Sur son corps bronzé, musclé et tatoué. Je le regarde avec gourmandise. Et coquine, je lui répond :

- Je prendrais bien un dessert avant.

Je me lèche les lèvres en me rapprochant de Dan. J'ai hâte de goûter à ce dessert qui m'a l'air plus que appétissant.