Pdv Eijiro :
Je vous en prie, donnez moi un rêve ou vivre car la réalité est en train de me tuer.
Mes doigts longs et maigres.
Mes yeux mi-clos perdus dans le vide.
Mes poignets ensanglantés sur lesquels claquent mes chaînes dans un bruit horrible qui atteint mes oreilles meurtries par les milliers d'insultes que j'ai reçues.
Mon corps d'une maigreur maladive, suspendu au plafond par l'intermédiaire de chaînes dont j'ai oublié le nombre.
Mes lèvres sèches s'étendant en un sourire. Le genre de sourire effrayant que fait une personne avant de pleurer.
Elles ne tardent pas. Elle se promène d'abord seule, le long de mon oeil. Puis, lentement, elle propose son chemin sur ma joue, là où la peau et les os semblent s'être unis pour ne former plus qu'un. Enfin, elle vient dégringoler le long de mon corps, s'attardant à trouver le meilleur chemin entre mes côtes apparentes. Elle s'éclate sur le sol dans un "ploc" insupportable.
Je pense à toi. À nos regards se croisant par inadvertance, se découvrant, puis, gênés, se détachant l'un de l'autre avant de se rejoindre de nouveau, attirés comme deux aimants, recommençant ce manège dont je ne me lasse pas.
À nos mains se frôlant timidement avant que nos doigts ne ne se veulent et ne s'enlace, et puis ne se lassent et qu'on s'en veuillent.
À mes yeux, se baladant sur ton visage, tentant d'imprimer à jamais chaque parcelle de ta peau dans ma mémoire.Mes yeux perdus trouvent les tiens, puis se séparent pour t'éviter le spectacle de mes larmes. Trop tard.
Tu relèves la tête dans ma direction puis, après un instant, étant tes lèvres en un sourire qui se veux rassurant.Mais comment on en est arrivés là ?
Pdv Katsuki :
Je ne trouve pas les mots pour te dire à quel point j'ai peur.
Toi aussi, à ce que je vois, tu as peur. Mais tu ne dis rien.À ma gauche, Shoto est encore dans les vapes. Je ne sais plus quoi faire pour lui. Son torse se soulève à un rythme régulier, preuve qu'il est toujours en vie.
Mais pour combien de temps encore ? Je ne pense pas le réveiller, cette fois-ci. S'ils reviennent, ils le feront d'eux même.Mais je ne veux pas qu'ils reviennent. En aucun cas.
Je refuse de revoir leurs sourires prétentieux.
Je ne veux plus les voir nous regarder tour à tour, choisissant leur futur proie, et que, lorsqu'ils daignent arrêter leurs regards sur l'un de nous, ce soit pour lui faire subir mille supplices.Mais dans quoi on s'est encore foutu ?
Pdv Ochaco :
Je n'ai plus mal à force d'avoir souffert. Et c'est bien ça qui me fait le plus peur.
En SVT, avant que tout cela commence, Aïzawa-sensei nous avait enseigné que, lors d'une très grosse blessure, comme une brûlure, les cellules sensorielles pouvaient être détruites et donc, on ne ressentirait plus la douleur. Du moins physiquement.
Parce que moralement, personne dans cette pièce ne va bien. On souffre tous. On attend.Mais qu'est ce qu'on attend ?
Qu'ils reviennent ?
Je préférerais mourir que de subir une nouvelle fois leurs remarques, leurs yeux injectés de sang et leurs sourires supérieurs, nous toisant tous du regard, choisissant le plus gaillard pour lui brûler l'épiderme ou lui écorcher la peau.
Mais chez quels tordus on est encore tombés ?
Pdv Izuku :
La porte s'est ouverte, pour la énième fois depuis qu'on est là.
Les souffles se coupent, les regards se perdent. On a peur.
C'est le grand maigre. Il tient une corde, sûrement plus vieille que nous tous réunis. Il s'approche d'abord de toi, Ochaco, un sourire carnassier plaqué sur le visage. Il plante son regard dans le tien, attrapant ton menton entre son index et son pouce. Les larmes perlent dans le coin de tes yeux. Son sourire se retourne en les remarquant. Il te lâche violement le menton en lançant une phrase que je ne perçois pas, mais toi oui.
Tes yeux s'élargissent de peur tandis que notre tortionnaire se retourne, me lançant un regard que je ne saurais décrire. Ma bouche devient sèche, une sensation de froid me parcourue de la tête aux pieds. Je ne saurais dire si son regard a durée un instant ou une éternité.Je souffle de soulagement lorsque ses yeux quittent les miens. Ne perdant pas plus de temps, le maigre se dirige vers toi, Eijiro, dont les larmes n'ont pas cessé de couler. Il pose un doigt sur ton corps frêle tandis que Katsuki lui hurle de te laisser tranquille, de le frapper lui plutôt que toi. Mais le maigre n'en a que faire des ordres de ses otages. Son doigt passe de ton torse nu à ton bras amaigri par la faim et la peur, puis trace un chemin le long de ton dos. Aucun bruit ne se fait entendre, ormis les hurlements de Katsuki, le bruit des chaînes qui s'entrechoquent et celui de tes sanglots étouffés.
"Alors, commence le maigre. Tu va me le dire, ton secret ?"
Mais tu ne lui dira rien, tu nous l'a promi. Devant ton refus d'obtempérer, l'homme retire son doigt de ton dos et fait claquer la corde sur le sol en guise de menace.
"Comme tu voudra." furent les derniers mots qu'il prononça avant de lever la corde vers le ciel de la faire s'abattre sur ton dos. Un cri de douleur se fait entendre tandis que chacun d'entre nous sert les dents à la simple pensée de la souffrance que tu dois ressentir en cet instant. Je ne sais plus combien de coups tu as reçu, combien de cris tu as étouffé pour pouvoir nous rassurer, combien de fois Katsuki a hurlé à s'en déchirer les poumons.
Je n'en peux plus. Je veux rentrer à la maison.Mais qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ?
Pdv Shoto :
Je ne sais pas depuis combien de temps on est là. Une heure ? Un jour ? Ou peut-être même un mois ? Ou pire, un an ?
Je ne sais pas.
Je ne sais plus.
Je pense même n'avoir jamais vraiment su.
La seule chose que je sais, c'est que l'on ne perd pas espoir. Les héros vont nous retrouver et on retournera à Yuei. J'espère juste que l'on sera encore cinq.
J'ouvre timidement les yeux. Ça fait bien un moment que j'ai arrêté d'espérer qu'en réouvrant les yeux, je me retrouverai dans ma chambre de l'internat.
C'était comme ça, au début. On s'égosillait à s'en arracher les cordes vocales. On secouait nos chaînes, persuadés qu'elles céderait.
On espérait, bien plus fort que maintenant, que tout ceci ne soit qu'un cauchemar.Oui, c'est ça, on espérait.
Mais comment espérer alors que j'entends d'ici la peau de Kirishima se déchirer sous les coups de fouet, ses plaies se rouvrir, aussi bien physiques que morales.
Ça devient plus qu'insuportable.
Mais qu'est ce qui a bien pu se passer pour qu'on en arrive là ?
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Voici ma première fanfiction MHA !
Mais qu'est ce qui a bien pu me passer par la tête, d'écrire un truc aussi sordide ?
/!\ Il y a et aura des scènes de violence, donc ne lisez pas la suite si vous avez une âme sensible /!\
J'espère que ça vous plait et n'hésitez pas à voter et commenter !
À la prochaine !
1217 mots.
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Reality is a nightmare
RandomEnchaînés à d'innombrables chaînes, le corps meurtri, sur le point de sombrer. Mais comment en sont-ils arrivés là ? - Kiribaku - - Tododeku - - Kamijiro - /!\ Possibles scènes de violence /!\ - Contient des couples homosexuels, donc déconseillé au...