Chapitre 20

1.1K 76 92
                                    

Pdv Katsuki :

J'ai retrouvé en toi l'ombre de nos rêves.

Ces heures passées à broder un avenir qui nous est petit à petit enlevé.
Dans un déchirement d'un calme inédit.

Ces heures oubliées, passées à en découdre avec nos pensées.

Des heures, des nuits, parfois même plusieurs à la suite.

Sans une once de peur, on rêvaient. Et ça nous suffisait.

Pas d'artifices entre nos baisers.

Pas de regrets dans nos rires.

Pas de patience dans nos caresses.

Juste toi. Et puis, un peu de moi, aussi.

Juste nous. Là.

On était bien, quand on espérait.

On n'était ni joyeux, ni triste. Juste bien.

Et ça fait un mal de chien rien que de me dire qu'il est possible que ce soit impossible.

Que ce soit des heures invisibles.

Des heures oubliées, comme celles passées à vivre coûte que coûte, quelle que soit la difficulté.

On était bien quand on était tous les deux.

Juste deux.

Personne d'autre pour nous dire ce qui est bien et ce qui ne l'est pas.

Ce que l'on devrait faire et les interdits.

Quand on parlait de tout, l'air de rien.

Quand l'aiguille des heures courait un marathon avec le calendrier. Le temps passait.

La vie fusait à un rythme effréné que nous peinions à suivre.

Nous avions beau leur dire que ce n'était pas le moment pour ça.
Qu'on était pas prêts pour telle ou telle chose.
Ils insistaient. Vous êtes jeunes, qu'ils disaient. Vous êtes beau, qu'ils disaient. Profitez, nous ordonnaient-t-ils.

Il est trop tard pour nous, insistaient-t-ils.

Vivez cette vie qu'on nous a interdit, pensaient-t-ils.

Vengez-nous, murmuraient-t-ils alors tout bas.

Mais nous ne vous avons rien demandé, plaidions-nous.

Laissez-nous vivre cette vie que vous êtes les seuls à vous être interdit, relevions-nous.

Vivons, m'as-tu alors ordonné.

Juste une fois, ai-je exigé.

Essayons, as-tu proposé.

Oui, faisons ça, ai-je fini par dire.

Pour te faire plaisir, ai-je proféré.

C'est le plus beau cadeau que tu puisse me faire, as-tu ajouté.

Tu m'as souri, et nous ne nous sommes plus quitté.

Jusqu'à ce que ton inconscience nous sépare.

Normalement, c'est jusqu'à la mort.

Mais on se dit que c'est dans longtemps. Que, d'ici là, on aura des enfants et qu'ils commenceront déjà à nous oublier, occupés à vivre cette vie qu'on aura déjà vécu. Que nos silhouettes auront perdu leur grandeur, mais sûrement pas leur fierté. À non, ça, jamais.

Reality is a nightmare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant