Chapitre 11

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Pdv Denki :

"Tu sais conduire ? demande Kyoka."

Huit heures du matin. Il est grand temps que je parle avec mes parents. Kyoka a proposé qu'on y aille en train, mais j'insiste pour prendre une voiture. Ce sera plus rapide, et conduire me calme.

"Mon frère m'a confié sa voiture. Ça ne devrait pas le déranger que je l'emprunte."

Elle affiche une moue perplexe. À cette heure, un samedi, peu de personnes sont déjà debout. Nous sommes donc seuls à descendre les escaliers de l'internat.

"On devrait peut-être prévenir tes parents qu'on arrive. Je veux dire... Et s'ils ne sont pas là ? On aura fait tout ce chemin pour rien."

Je me tourne vers elle et elle s'arrête net. Elle semble gênée. C'est mignon. Le plus délicatement possible, je passe ma main dans sa nuque et lui souris.

"J'ai l'impression que tu n'es pas très enthousiaste à l'idée d'aller les voir, dis-je calmement.
- C'est juste que... Je ne voudrais pas les déranger. Et puis, de ce que tu m'en a dit, ils ne sont pas très flexibles. Les convaincre sera difficile.
- Ne t'inquiète pas pour ça. Je sais être très convaincant !"

Sur ces mots, je lui dépose un baiser sur la joue. Elle vient coller ses lèvres aux miennes dans un geste désespéré. Je profite de l'instant quand je sens quelque chose de liquide toucher ma joue. Je la regarde un instant. Elle pleure.

"Kyoka, murmure-je. Ça va aller...
- Je veux pas que tu partes ! Je veux pas !"

Elle a dit ces derniers mots en me serrant contre elle.

Une douleur indescriptible me tord le ventre à cet instant. Je me retiens de me tordre de douleur tant c'est intense. Mais ce n'est pas le moment. Kyoka a déjà l'air assez stressée comme ça, et on a pas le temps d'attendre. Il faut partir maintenant si on veut arriver avant midi.

Je peux bien passer toutes les douleurs du monde si c'est pour la voir sourire une fois de plus.

Pdv extérieur :

Une chambre aux murs d'un blanc immaculé, à l'exception des autocollants pour enfants -qui commencent à dater, soyons francs- agglutinés sur le bas des murs.
Un corps frêle et amaigri repose sur un lit d'hôpital. Les cheveux verts relevés de l'homme endormi pourrais nous rappeler ceux d'un des protagonistes de cette histoire. C'est une juste comparaison, car ils partagent le même sang. Le sang de leur famille. Les deux hommes pourrais se confondre, aux exceptions près de taille et de musculature des deux gars, ainsi qu'à l'alliance dorée qui orne l'annulaire gauche du plus âgé.

Une infirmière ouvre la porte de la pièce bien trop blanche à son goût. Elle vérifie les constantes de l'infirme, mais elle ne se fait pas d'illusion. Il ne se réveillera pas aujourd'hui. Ce serait trop beau. Treize ans de coma ne se finissent pas aussi facilement.
Et puis, il ne serait pas prêt pour ce qui l'attend à son réveil.
Ça doit faire un choc de se réveiller, comme tous les matins, et de savoir que treize ans de votre vie ont été volés.
Que votre monde -que vous aviez laissé dans un assez bon état- est tourmenté par des enlèvements, des séquestrations, des meurtres et des attentats.
Que votre fils, qui n'était qu'un jeune enfant, est désormais un adolescent à l'équilibre psychologique précaire qui se fait torturer à longueur de journée.
Que votre femme, une jeune femme pleine de vie, pleure aujourd'hui quotidiennement les pertes de son époux et de son fils.

Ouais, ça doit faire un sacré choc.

Une femme d'une quarantaine d'années fait son entrée dans la pièce. Elle est légèrement enrobée et plutôt petite. Ses longs cheveux verts lisses tombent en cascade sur ses épaules recouvertes d'un châle en laine noire. À son annulaire gauche se distingue une alliance semblable à celle de l'homme endormi. Elle s'excuse de déranger l'infirmière puis change le bouquet de fleurs de la petite table à côté du lit. Ce bouquet est composé de fleurs en tout genre, aux significations différentes. Un cyclamen, dont le sens de sentiments éternels laisse sous entendre les sentiments de la femme aux cheveux verts. Trois camélias assurent la provenance du bouquet. Une petite colchique orne le tout, prouvant cet amour intense et mutuel que se voue les deux amants dans cette pièce.
La jeune femme aux cheveux verts récupère l'ancien bouquet et s'apprête à sortir. Elle se retourne une dernière fois pour poser son regard sur son marie endormi, puis ouvre la porte de la chambre.

"À demain, Diane, murmure la femme en sortant.
- À demain, Mme.Midoriya ! s'exclame l'infirmière, comme si cela allait réveiller notre comateux."

Pdv Katsuki :

Ton hurlement résonne dans mes oreilles comme le cri de trop. Tes cheveux chatains mi-longs viennent virevolter autour de ton visage quand la lame s'enfonce un peu plus dans ta chair. Tes yeux chatains croisent les siens. Une expression de dégoût traverse ton visage, rapidement remplacée par une douleur intense. Ton tortionnaire use de son alter pour accroître ta douleur et la rendre on ne peut plus insupportable. Le couteau se retire, laissant derrière lui une traînée ensanglanté qui relie ta clavicule droite et le côté gauche de ton bassin, légèrement plus profonde au niveau de ton ventre.
L'homme passe un doigt sur son oeuvre ainsi terminé en sortant sa langue. Il me dégoûte. Je détourne le regard, essayant de me persuader que tout ceci n'est qu'un vague cauchemar. Oui. Seulement un cauchemar.
Comme si tout ceci n'était jamais arrivé.
Comme si j'allais me réveiller là, tout de suite, dans mon lit de Yuei.
Comme si j'allais aller en cours, retrouver Eijiro et les autres et passer une journée calme en oubliant mes tourments de la nuit.

Avec tout ça, j'en oublirai presque la triste vérité.
On est coincé ici, tout les six. Et de ce cauchemar là, j'espère bien me réveiller bientôt.

Pdv Izuku :

Tes yeux vairons mi-clos sous l'effet du chloroforme me fixe un instant, puis bifurquent vers une Ochaco au visage déformé par la douleur. D'un coup d'oeil circulaire, tu capture le regard de Kacchan et Kirishima. Ochaco semble comprendre tout de suite et te fais signe que c'est une très mauvaise idée. Je ne pige pas tout de suite. Puis un éclair traverse mon esprit. Mais c'est trop tard.

"Eh ! Salaud ! Tu veux pas la lâcher, un peu ? Tu vois bien que tu la dégoûte !"

Ne jamais, au grand jamais, insulter le maigre. Mais tu n'écoute pas ce qu'on te dis.
Tu m'as dit un jour que personne ne perd jamais personne car personne ne possède qui que ce soit. La perte n'est qu'une impression. La plus ravageuse, certes. Mais une simple impression.

Et bien, saches, Shoto, que tu avais raison. Je le comprends aujourd'hui, car cette sensation, ou plutôt cette impression, ravage mon coeur quand le couteau se plante près du tient.

Et ça fait très mal, pour une simple impression.

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Hey !
Chapitre 11 ! Youhou ! Et, juste comme ça, pour le plaisir, un petit animatic sur le kiribaku :

(La vidéo s'appelle BNHA Fantasy AU Animatic - Just can't wait to be King // The Lion King )

Sur ce, je vous dis à la prochaine et restez connectés pour un prochain chapitre !

1201 mots.

Reality is a nightmare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant