Chapitre 16

961 83 93
                                    

Pdv Katsuki :

Le froid, d'abord. Une douce fraîcheur qui se change rapidement en une sensation de glace sur chaque partie de mon corps.

Le chaud, ensuite. Une chaleur diffuse, sans vraiment d'intérêt mais qui me brûle rapidement les membres, me forçant à ouvrir les yeux.

Je m'attends à voir les autres enchaînés, dormant ou discutant, selon l'heure. Mais, à mon grand étonnement, mes poignets et mes chevilles ne me font plus mal. Mon regard se concentre sur ce qui se trouve en face de moi.
Une surface plane, blanche, ornée d'un néon dont la lumière me brûle la rétine avec une telle violence que je suis forcé de fermer les yeux.

Et c'est là qu'ils arrivent. Violement. Comme une bombe lâchée à l'intérieur de mon crâne.

Les souvenirs.

Ma mémoire me balance à une vitesse folle des images et des bruits. Juste ça. Mais avec une violence si impressionnante que je ne réalise pas tout de suite ce que cette suite d'images signifie.

Puis je me rends compte d'où je suis. Et, rapidement, je me rends aussi compte que les les autres ne sont pas avec moi. Ma bouche devient sèche et une sensation de froid me retourne le cerveau. L'horreur doit sûrement se lire dans mes yeux quand je les réouvre d'un coup sec.
Je perçois tout juste la douleur aiguë qui me déchire le dos quand je me redresse. Je pose rapidement mon regard sur tout ce qui se trouve dans la pièce où je suis.

Sans grand étonnement, je suis dans ce qui semble être une chambre d'hôpital. Les murs sont d'un blanc immaculé qui reflète la lumière émanant de la fenêtre qui illumine la pièce. Je remarque des machines à côté de moi, comme celles des films, avec les courbes dont personne ne connaît vraiment la raison de l'existence. De l'autre côté du lit sur lequel je suis installé se trouve une petite table de chevet en formica sur laquelle répose un vase un verre des plus banals rempli aux deux tiers d'eau dans laquelle trempe un bouquet de fleurs.
J'y reconnaît deux anémones, classiques dans un hôpital, un camélia qui assure la provenance du bouquet, deux petits cyclamens, et trois gerberas qui colorent le tout de ce bouquet parfumé.

Et c'est là que je réalise. Doucement, d'abord. Violement, ensuite.

Il n'est pas là. Il était dans un pire état que moi, là bas. Il, Il, Il.

Eijiro.

Mon coeur rate un battement. Je comprends maintenant pourquoi il a été nécessaire d'inventer des mots pour parler d'amour, pourquoi c'était vital : il fallait bien décrire ce que je ressent en cet instant, cet étrange mélange de douleur et de joie. De tristesse et de soulagement. De colère et de plaisir.

Ce drôle de sentiment qui transperce mon être de toutes parts.

Oubliant un instant ma douleur, j'appuie sur le bouton qui permet d'appeler un médecin.

J'ai besoin de savoir. Où est-Il. Où est mon Eijiro.

Un médecin entre. Il me voit éveillé. Il se précipite pour vérifier mes constantes. Je lui demande. J'ai peur de la réponse.
Navré, monsieur, ça requiert du secret professionnel.
Je comprends, monsieur. Mais voyez, je ne suis pas en état d'aller le voir. Je veux juste savoir.
Mais monsieur...
Ne pas m'énerver. Ne pas crier. J'ai juste besoin de savoir.
Je suis sincèrement désolé, monsieur. Il n'a pas eu autant de chance que vous.




















Attends...

















Quoi ?!

Pdv Mitsuki Bakugo :

Reality is a nightmare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant