Chapitre 17

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Pdv Denki :

Il est trois heures du matin. Comme d'habitude.

J'ai perdu le fil des heures de sommeil que je ne rattraperai jamais.

Il y a des peut-être qui me vrillent l'esprit, des j'aurais dû qui me tuent de douleur et quelques plus jamais qui me gardent éveillé.

Et puis, il y a ce putain d'espoir qui me brise les côtes.

Je me tourne et me retourne dans mon lit comme si ça allait changer quelque chose quand une violente douleur me traverse le corps, me forçant à me serrer le ventre.

Comme si on m'arrachait les organes un par un.

Mais j'ai comme l'impression de ne rien ressentir.
Je ne sais pas si je commence à aller mieux ou si je m'habitue seulement à la douleur.

Je croix que j'ai plus mal à force d'avoir eu mal.

Liam Ryan a dit qu'il fallait ressentir la douleur jusqu'à que ça ne fasse plus mal.

J'en suis à peu près à ce point.

Je pense à tout et à rien. Surtout à rien, en fait.

À vrai dire, je flippe. Je flippe de perdre un combat que je n'ai jamais vraiment débuté.

Le genre de combat qu'on se fait avec sois même.
Ces réflexions dont on perd le fil à tout bout de champ.
Ces palinodies dont on a perdu la véritable raison.
Ces recherches qui n'ont aucun résultat.

Tout ça. Rien que ça.

Et puis, c'est dur de l'admettre, mais je sens que j'ai tout perdu, ou presque.

Mes amis, torturés, violentés et dans un sale état.
Ma famille, perdus dans leurs avis quand à mon avenir en tant que héros.
Mon avenir, justement, soumis à tant de restrictions que quitter le pays et changer de nom me semble presque être une option envisageable.
Mes choix, je ne sais plus vraiment où me placer, à vrai dire.
Mon alter, qui devient -et j'en ai peur- vraiment incontrôlable.

Désolé si je ne parle pas beaucoup, c'est déjà assez bruyant comme ça dans ma tête.

Pdv Izuku :

Je n'ai plus mal.
À vrai dire, je ne ressent pas grand chose d'autre non plus.

La douleur a-t-elle eu raison de moi ?

J'en doute lorsque des murmures parviennent à mes oreilles. Des genres de bruits guturaux savamment mélangés à des petits cris.

Et puis là, ils arrivent.

Lentement, la lumière se mêle à eux. Puis, comme dans un dernier espoir, j'ouvre les yeux.

De satanés pleurs.

Encore.

Toujours.

J'en ai plus que marre des larmes.
De ces putains de perles de pluie décorant les joues de ceux que j'aime.

Marre.

Ouais, c'est ça.

J'en ai plus que marre.

Mes yeux parcourent l'étendu blanche qui sert de plafon à cette pièce que je regrettait autrefois mais dont j'ai tant rêvé ces derniers mois.

Une pièce où je pourrais dormir. Juste ça.
Où je pourrais être soigner. Le rêve.

Et puis, si je ne puis demander qu'une chose, ce serait d'être avec Toi.

Toi. Toi et seulement Toi.

Reality is a nightmare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant