Chapitre 5

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Pendant ce temps :

Lycée Yuei, extérieur :

Pdv Denki :

Trois mois. Trois putain de mois que vous êtes portés disparus.

Trois mois qu'on n'a pas entendu vos éclats de rire.

Trois mois qu'on n'ose plus sourire, de peur que vous nous voyiez et pensiez qu'on vous a oublié.

Mais on ne vous a pas oublié. Oh non, loin de là. On est là, à attendre.

Mais on attend quoi ?
Je n'en ai pas la moindre idée.

Que quelqu'un entre dans la classe en disant qu'il vous a retrouvé. Que vous êtes là, en vie. Probablement.

Certains ont perdu espoir, mais pas moi. Je suis sûr qu'on va vous retrouver.

J'espère que vous non plus, vous n'avez pas perdu espoir. Et que vous nous enverrai un signe.

Et ne vous inquiétez pas, je serai là pour le recevoir.

"T'y arrives, toi ?"

Cette voix me surprends quelques peu et je me retourne. Kyoka est là, accroupie sur la plus haute marche des escaliers. Elle a les cheveux légèrement plus longs que quand vous êtes partis. Elle porte une jupe noire plissée, des collants résilles et un t-shirt à manche courte avec écrit Music is life en noir. Toujours aussi rock.

"Sans eux, je veux dire. Parce que moi, je galère un peu..."

Sa voix triste contraste avec son style assuré. Elle sourit moins qu'avant, je trouve. Je crois même l'avoir entendu pleurer, l'autre jour. Une chose est sûre, vous ne la reconnaitriez pas. Elle m'observe, attendant une réponse. Alors je murmure :

"Je gère."

Pas. Du. Tout.

"Ils ne te manquent pas, à toi ?"

Elle me sort ça comme ça. À ton avis ? Je pleure tout les soirs pour le plaisir ?
Voyant mon mal-être, elle se reprends :

"Je veux dire... Ochaco est la plus souriante de toutes les personnes que je connaisse. Depuis qu'elle est plus là... C'est plus pareil...
-Je... Je comprends. Eijiro sort toujours la phrase qu'il faut pas au mauvais moment. Ses lapsus me manquent."

Je me rends compte de ma dernière phrase et me retourne pour regarder Kyoka. Elle n'a pas l'air d'avoir remarqué. Elle semble plutôt perdu dans ses pensées. Je retourne mon regard vers la géométrie aléatoire que forme la chaîne de montagne devant moi et ne peux réprimer un soupir. Je sens le regard de Kyoka se poser à nouveau sur moi.

"Si ça continue, va falloir que ça cesse."

Elle lâche un petit rire à ma remarque.

"T'as un côté stupide, lance-t-elle. J'aime bien."

Je me sens rougir. Je n'ai pas le temps de réagir qu'elle descend les quelques marches qui nous sépare pour venir s'asseoir à côté de moi. Mais on n'a pas le temps de dire quoi que ce soit que mon portable sonne. Les yeux de Kyoka s'agrandissent lorsque elle entend ma sonnerie.

"Sérieux ? T'as She's not there en sonnerie ?
- On ne critique pas. Rien ne vaut les bons vieux classiques des années 60.
- Mais je ne critique pas ! J'adore même !
- T'es sérieuse ? Tu adores une musique de The zombies ?
- Tu le dis toi même. Rien ne vaut les bons vieux classiques des années 60."

Sur ce, elle se lève et descend les quelques marches qui nous sépare du sol. Elle commence à se déhancher sur le sol sableux.

"Tu compte danser maintenant ?
- Si on ne le fait pas maintenant, on le fera quand ?"

Reality is a nightmare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant