Chapitre 7

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Pdv Momo :

Mais qu'est-ce que je fais là ?

Mon regard se perd parmi les personnes debout autour de moi. Tous en tenue sombre, on dirait un enterrement.
Tandis que le directeur de Yuei explique les avancées de l'enquête aux journalistes, élèves, professeurs et inconnus présents, je me permets d'observer les personnes présentes.

Nous sommes plusieurs milliers à suivre le résumé de l'enquête par le directeur, et des millions en comptant les téléspectateurs.

"Nous mettons tous les moyens en oeuvre pour retrouver les cinq élèves portés disparus, affirme le directeur. Je vais laisser la parole au lieutenant Lens, chargée de l'enquête."

Sur ceux, il cède sa place à une jolie jeune femme aux longs cheveux blonds rattachés en une queue-de-cheval haute. Je l'ai déjà vu sortir du lycée quelques fois, elle s'occupe des réunions d'information et les débriefing d'enquête pour la famille et les proches. Kaminari et Jiro y participent. Pour les autres, il y a ces interviews. Elle semble sincèrement attristée en rappelant les conditions dans lesquelles on a constaté leurs disparitions, ainsi que les témoignages. Elle ajoute qu'aucune piste n'est mise de côté puis quitte le devant du plateau sous les applaudissements compatissant de la foule.

Je me rends compte seulement maintenant à quel point ils me manquent. À quel point je tiens à eux. On ne profite jamais assez de ce qu'on a.

Pdv Denki :

Ça fait mal. Je dirais même plus : ça fait très mal.

Les entendre parler de vous comme si vous étiez déjà morts, c'est probablement ça qui me fait le plus mal.

Tout le monde commence à partir alors que je reste là. J'attends quelque chose. Mais quoi ?

Que quelqu'un monte sur le plateau et hurle qu'il vous a retrouvé ?
Peu probable.

Que vous réapparaissiez là, maintenant ?
Encore moins probable.

Que tout ceci ne soit qu'une caméra cachée ?
Non mais et puis quoi encore ?

Que vous vous soiiez transformés en biches roses à paillettes ?
Mais qu'est-ce qui va pas chez moi ?

"Bon, tu viens ?"

C'est Kyoka. Elle porte une jupe noire avec une chemise blanche. Bon, elle est toujours maigre et pâle, mais qu'est-ce qu'elle est belle...

"J'enfile un sourire et j'arrive.
- Quoi ?"

Mais qu'est-ce que je raconte ?

"Rien. J'arrive."

J'en ai marre de cette vie...

Pdv Kyoka :

Chacun avance à son rythme. Les discussions, d'habitude foisonnantes, ne sont désormais plus là que pour masquer le silence de mort qui règne le reste du temps. Je marche légèrement à l'écart, histoire de réfléchir et de faire un peu le point sur ma vie. C'est une façon de dire que je me plains intérieurement et ressasse mes horribles pensées.

J'ai peur.

J'ai tellement peur.

Je ne souhaite qu'une chose : que tout ça cesse.

Je veux vivre, sourire de nouveau.
Je veux pouvoir rire à m'en déchirer les poumons.
Je veux prouver au monde entier que je ne suis pas de ces faibles d'esprits.
Je veux montrer à quel point je suis forte.
Je veux redorer l'honneur de Yuei.

En fait, je crois bien que j'ai accepté l'idée que mon monde change, et que je dois faire de même pour vivre cette vie qu'est la mienne.

Pdv Shoto :

Je sens monter en moi une sensation à laquelle je suis désormais habitué. Cette sensation de perdre pied et de, paradoxalement, tout contrôler. Vu l'odeur, je pencherais pour un shoot de Penthotal. Ça y ressemble. Une légère envie de dormir, mais sans plus. Le grand maigre retire le masque qu'il m'avait installé, puis sa voix enrouée par le tabac résonne dans ma tête comme s'il hurlait dans mes oreilles.

"Crache le morceau, maintenant !"

Presque malgré moi, je lâche :

"Vous avez une magnifique chevelure..."

Il me regarde, visiblement énervé -enfin, ça en a l'air-.

"Et puis le gris blanc, comme ça, ça va revenir à la mode... J'en suis persuadé."

Mais qu'est-ce que je raconte ?
Soudain, une vive douleur se fait ressentir sur ma joue. Il vient de me gifler. Il récupère la bouteille de gaz puis se retourne et s'apprête à sortir. Je crois bien qu'il s'est arrêté devant la porte pour dire :

"Ça t'apprendra à te ficher de moi."

Enfin, je crois...

Pdv Izuku :

Je te regarde, effaré. Ça m'a semblé moins terrible que la dernière fois. Tu ne t'es pas endormi, mais tu semble fatigué. Ça ne devait pas être un anesthésiant. Pas cette fois-ci. Je rassemble mes force pour te demander :

"Ça va ?"

Tu te tourne lentement vers moi, puis lâche :

"Ça t'irait bien, les cheveux long blanc..."

Gaz délirant ? Je pencherais plutôt pour du Penthotal.

Ça va aller, on va s'en sortir. Enfin, j'espère.

Pdv Kirishima :

Pour être bref, on en est toujours à peu près au même point. On est mal barrés à tous les niveaux.

Rien n'a vraiment changé par rapport au début de ce cauchemar.

On pleure toujours en silence.
On a toujours aussi mal.
On a toujours aussi peur.
On ne perd pas espoir.
On ne parle pas ce qu'on subit -ça ravive la douleur-.

En bref, on souffre plus qu'autre chose.

Mais toutes les douleurs du monde ne me feront jamais oublier ton regard rassurant alors que tu te fais déchirer la peau. Et puis cette lueur que je suis le seul à voir dans tes yeux amoureux. Et aussi ce timbre de voix si particulier que tu prends quand tu me parle. Cette douceur qui se dégage de toi quand nos regards se croisent. Et puis ce petit jeu que nous avons à faire semblant de ne pas s'être vu. Dans ces moments, tu détournes le visage pour cacher ton sourire sincère. Sincèrement magnifique. Sincèrement unique. Je ne me lasserais jamais de te regarder, de t'observer dans ces moments là.

Mais si je devais mourir maintenant, ton regard amoureux restera à jamais la plus belle chose que j'ai vu.

Parce que je t'aime.

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Holà, amigos !
Je suis très honorée de vous présenter ce nouveau chapitre et ses petits moments guimauves - ils sont subtiles, ok -.
Merci à tous pour vos lectures, commentaires, votes, ajouts à des listes de lecture...
Sur ce, je vous dis à la prochaine et restez connectés pour un prochain chapitre !

Il est pas magnifique, ce fanart ?(Il n'est pas de moi, je ne connais pas l'artiste)

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Il est pas magnifique, ce fanart ?
(Il n'est pas de moi, je ne connais pas l'artiste)

1041 mots.

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