Chapitre 21

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Pdv Kyoka :

Ma conscience illusionée se perd dans les méandres de mes pensées. Encore. Toujours.

Il est trois heures du matin et, si je ne m'endors pas rapidement, je vais finir par devenir folle. J'en peux plus.

Mon coeur perd la tête à coup de rêveries aveugles de vérités absurdes.

Je suis fatiguée. Mon coeur est balafré et mes yeux sont cernés.

Seule dans mon lit, mon âme se refuse le luxe d'une bonne nuit de sommeil, bien trop occupée à gérer mes débats internes.

Je suis triste. Il n'y a plus aucun doute là dessus.

Je le sais parce que, parfois, je pleure sans raison apparente, mais c'est sincère.

Mon apparence inébranlable se confond sous la douceur de tes caresses. L'arrogance de tes baisers. La sincérité de ton amour.

Je me suis résolue à ne jamais abandonner. À ne jamais lâcher prise. À ne jamais faiblir.
Toujours droite, fière de ses actes.

Mais mes passions se mélangeant aux sons de mes pensées fatiguent mon âme qui rêve de toi.

Cette nuit, j'aurais voulu retourner là bas, au monde l'enfance, des illusions et du sang qui n'est qu'une couleur, pas encore une douleur.

Où mon avenir était plein d'illusions.

Où mes actes étaient en accord avec mes pensées.

Où mes paroles étaient d'une sincérité accusatrice.

Où il semblait encore facile d'être quelqu'un.

Mais c'est qu'elles sont bien noires, les pensées des nuits blanches.

Pdv Eijiro :

Ses lèvres sont venues rencontrer les miennes et j'en suis devenu aveugle, sourd, muet. Encore.
Je me sens renaitre à chacun de nos baisers.

J'aimerais que tu puisse entendre tout ce que j'ai peur de te dire.

Quand le diagnostic est tombé, j'ai cru que c'était la fin. Que tout allait mourir. Moi y compris.

À l'instant où le médecin me l'a annoncé, mon cerveau à fait les cinq étapes du deuil en un instant.

Le deuil, oui. Celui de la mort de mes rêves. Où de la mienne si j'ose les réaliser.

La sidération passée, le déni a pris place, me coupant du monde un instant, incapable d'y faire fasse.

La colère est intervenue, désignant comme responsable de mon sort les médecins de l'hôpital, puis le tortionnaire de ces quatre derniers mois, seul véritable assassin de mon avenir -sur ce point là, du moins-.

Mes paroles ont ensuite négocié le retrait de ce diagnostic. Impossible, monsieur. Le diagnostic est formelle.

La déprime a ensuite transgressé toutes les règles que je m'étais imposées, allant jusqu'à m'empêcher de sourire.

Cependant, mon âme et mon corps m'ont refusé la délivrance de l'acceptation.
Mon coeur en rêvait, mais s'était de lui dont on parlait.
Le diagnostic le concernait lui. Lui et personne d'autre. Excepté moi.

Toutes les étapes ont recommencé et se sont mélangées quand m'est venue cette idée de génie.
Annulez ce diagnostic, docteur, et j'en prendrai toutes les responsabilités. Ça, c'est la négociation.

Impossible, monsieur. Là, il y a la colère.

Mais c'est impossible, je ne peut quand même pas être si faible que ça ! Observez ici le déni en oeuvre.

Je ne voyais aucune issue pour m'en sortir, alors de petites larmes ont commencé à perler aux coins de mes yeux. Quelle belle déprime !

Il y a peut-être un moyen, monsieur. Ah. Une nouvelle étape fait son apparition. Veuillez acclamer l'espoir, s'il vous plait.

Si je fais jouer le secret médical, il est possible que votre diagnostic reste entre vous et moi. L'espoir, toujours.

Après quelques -nombreuses- conditions, l'acceptation a pris place, me rendant gardien d'un nouveau secret.

Encore.

Toujours.

Pdv Katsuki :

Je suis nostalgique de ce que tu n'aura jamais, car ils pensent que c'est trop tard. En fait non, juste car ils pensent. C'est tout. Ils ne font que ça, de toute façon.

Ils.

Ces autres.

Les autres.

Assez parlé d'eux, parlons de Lui. Le jeune homme qui accompagnait notre tortionnaire et qui a soigné Todoroki.
J'ai cru comprendre qu'il avait été enrôlé par un des gardes et qu'il restait avec l'autre pour le surveiller. Le juge a été clément et l'a condamné à six mois avec sursis. En même temps, on a plaidé en sa faveur. La lieutenant chargée de l'enquête et qui l'a interrogé s'est également battue corps et âme avec les avocats pour limiter au maximum sa peine.

Au final, ces six mois avec sursis ne sont qu'une cicatrice supplémentaire de son passé déjà bien déchiré.

A contrario, les avocats n'ont pas été d'une grande aide pour diminuer la peine de prison de l'autre. Le cinglé.

Les vingt-cinq ans de prison dont dix-sept de sûreté, ainsi que les cent quatre-vingts deux millions de yen d'amendes ne sont pas de trop pour cet énergumène qui a enrôlé une bonne cinquantaine de personnes désespérées dans sa cause. Plusieurs jurés ont demandés la peine de mort, mais puisque cet homme n'a tué personne sur le papier, il ne mérite pas cela. D'après le juge.

Après, la justice est ce qu'elle est et je ne suis personne pour changer les lois. Cependant, si ça n'avait tenu qu'à moi, je lui aurais fait subir ce qu'il nous a fait enduré, en utilisant un alter pour qu'il oublie combien de temps nous avons souffert et se demande, lui aussi, si un jour il sortira de cet enfer. Vivant et entier. Mais bon, il faut continuer d'espérer. Vivre, ou du moins essayer.

Après tout, comme l'a dit un certain Albert Einstein : La vie c'est comme la bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre.

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Bien le bonjour !
Pardon pour cette (très) longue absence, mais voici le nouveau (et sûrement dernier) chapitre.
Il n'y aura (normalement) pas de suite.
Sur ce, est-ce qu'il y a trop de parenthèses dans ce simple mot de fin ?(oui)
Prenez soin de vous ! 😁

960 mots

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Reality is a nightmare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant