Chapitre 12

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Pdv Kyoka :

Il fourre son visage entre ses mains.
C'est le moment. Crois-moi. Ça se joue au millimètre. Ne trembles pas. Armes ton sourire. Fermes un oeil. Vises son coeur.

"Tu veux vraiment voir la personne qui va changer ta vie..."

Je laisse ma phrase en suspens et ouvre le pare-soleil. Je décache le miroir et le tourne vers lui. Il se regarde dedans et commence à comprendre.

"La voici, la personne qui va changer ta vie. Soit toi même. Si les autres n'aiment pas ça, qu'ils aillent se faire foutre."

Il se tourne vers moi. Deux larmes coulent de ses yeux, bientôt suivies par un milliers d'autres. Je les essuie du revers de la main puis me permets de déposer un léger baiser sur ses lèvres. Il approfondit le baiser qui devient rapidement langoureux et plein d'amour. Il se décale un instant.

"Laisse moi être ce rêve pour lequel tu ne veux pas te réveiller."

Je peux l'affirmer, maintenant. Il n'y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d'exister pour quelqu'un.

Pdv Momo :

La frêle lumière du matin effleure mes paupières encore lourdes de sommeil. Le soleil est déjà bien levé quand je fais glisser le drap qui recouvre mon corps par terre. Ma peau ainsi dévoilée, mes poils se hérissent sous la fraîcheur ambiante. Mes yeux mi-clos par la fatigue dérivent vers la montre de quartz sur ma table de chevet. 11h17. J'ai toutes les peines du monde à sortir de mon lit. La soirée d'hier a été longue -et bien alcoolisée, aussi-. Une bonne soirée, en somme.
J'ouvre un tiroir de ma commode et en sort de quoi m'habiller. Un jean, un haut court décoré de diverses plantes et une paire de basket blanches. La légère brise qui me fouette le visage quand j'ouvre ma fenêtre me convaint d'enfiler un pull d'urgence. C'est ainsi que je me décide enfin à sortir de ma chambre pour aller voir Kyoka. J'erre dans les couloirs jusqu'à la porte sa chambre où je trouve une note sur laquelle il est écrit : "En déplacement, désolée. 🎵".
Ça, elle peut l'être. "Désolée". Bah j'espère bien. Elle aurait pu prévenir, on était censées passé la journée ensemble. À moins qu'elle soit en déplacement dans la chambre de l'autre Pikachu, à lui montrer pour la énième fois des accords sur sa guitare.

Elle a de la chance, quand même. Elle a cette connection si rare avec Denki. Leur histoire est magique, comme dans les contes. Et puis elle est unique, comme toutes.
Je n'ai jamais rencontré cette personne qui fait vibrer ton coeur rien quand croisant son regard. Cette personne qui aime ton âme nue bien plus que ton corps nu. Cette personne qui t'apporte juste ce qu'il te manque pour vivre.
Mais il ne faut pas perdre espoir, il y a bien des fleurs qui poussent dans le sable.

C'est sur ces bien drôles de pensées que mes jambes me ramènent jusqu'à ma chambre. Là, j'ouvre un petit placard où sont entreposées plusieurs bouteilles d'alcool, allant du vin à la bière en passant par le whisky. J'attrape une bouteille à moitié pleine -ou à moitié vide, va savoir- de scotch et m'en sert un verre que je finis cul-sec avant de m'en enfiler un autre. Je sais très bien que l'alcool n'est pas la réponse. Mais il a l'indéniable avantage de vous faire oublier la question.

Pdv Izuku :

Un hurlement parvient à mes oreilles. C'est probablement le mien. Mon coeur se déchire en même temps que ta peau. Le couteau n'est pas planté profond, sa lame brille dans les premiers rayons du soleil. Il reflète ton sang qui, même en petite quantité, s'écoule autour du métal luisant et vient tâcher le sol de béton. Mes yeux ne quittent pas les tiens quand tu les refermes sous la douleur. Le temps s'écoule en même temps que mes larmes.

Le temps. Ce savant mélange d'horreur et d'espoir...

Le temps me tue. Le temps que le maigre sorte. Le temps que tu rouvre tes yeux et les plantes dans les miens. Le temps que mes larmes ai fini de couler. Le temps. Le putain de temps qui passe.

Un claquement résonne dans la salle. La porte. Je me tourne en un éclair, prêt à bondir sur le maigre malgré les chaînes qui entravent le moindre de mes mouvements, mais c'est le jeune. Il porte une genre de grosse mallette marquée par le temps. Sa casquette greffée sur sa tête, il trottine vers toi sans un mot. Il te détache de tes chaînes, sans penser un instant que tu pourrais lui faire du mal. De toute façon, tu n'en a ni la force ni l'envie. Ce jeune est le seul être vivant à s'intéresser à nous, avec le petit chat qui traîne dans le coin et vient de temps en temps nous rendre visite. Il te pose à terre et ouvre sa mallette. Ton sang à recouvert d'une fine couche environ deux mètres carrés du sol. Ça doit faire entre cinq cents millilitres et un litre, d'après ce que me dit le jeune.

"À ce niveau là, il n'y a pas de risque hémorragique. Il va s'en sortir, si on referme la plaie rapidement."

Je n'ai pas tout enregistré, mais j'ai compris la chose la plus importante pour moi : Tu vas vivre. Et c'est tout ce qui compte.

Le jeune sort un bandage de sa mallette puis t'entoure le torse avec. Il continue ses soins sous tes gémissements de douleur. Mon regard quitte le tien un instant pour croiser celui de Eijiro, qui se retient de pleurer. Celui de Katsuki, qui détourne le regard et bande ses muscles un peu plus à chacune de tes plaintes, lui faisant lâcher un râle de ce qui me semble être de la douleur. Celui d'Ochaco, dont les yeux regorgeant de larmes se ferment un peu plus puissamment à chaque seconde.
Et, plus étonnant, celui du petit chat qui nous rend visite de temps à autres. Son pelage d'un blanc immaculé, à l'exception de petites mèches rousses et brunes. Ses grands yeux curieux qui me fixent tandis que ses pupilles s'élargissent en m'observant. La pénombre ne doit pas lui permettre de voir grand chose puisque ses pas feutrés le même jusqu'à la flaque ensanglantée dans laquelle il glisse avant de prendre la fuite, son poil souillé par le rouge de ton sang.

Mon regard se repose sur toi après ce cours intermède. Je n'ai qu'une chose à te dire.
Ce n'est pas un simple 'Je t'aime' balancé entre deux répliques d'une chanson.
Ce n'est pas non plus un 'J'ai besoin de toi' contenu entre deux pages d'un livre.
Ça n'a pas grand chose à voir avec un 'Je te veux' lâché au hasard d'un appel.
Pas non plus avec un 'Je t'attends' murmuré au départ d'un train.

C'est simplement et horriblement un 'Tu me manques' hurlé à m'en déchirer les poumons, à m'en arracher les cordes vocales, à m'en asphyxier le coeur et à m'en éclater les tympans. Parce que tu ne peux pas savoir à quel point je t'aime. J'ai tant besoin de toi. Je te veux maintenant, tout de suite. Mais ne t'inquiètes pas, je t'attends.

Ne tardes pas trop, mon coeur va exploser.

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Hello !
J'ai remarqué un truc super cool : Je peux vous spoiler ! Je ne le ferai pas, hein. Mais étant donné que je suis le seul être vivant à connaître la fin, je peux vous spoiler. Nananananèreuh !

Oh ! Un Eijiro qui dort ! (Ce fan art n'est pas de moi je ne connais pas l'artiste)

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Oh ! Un Eijiro qui dort !
(Ce fan art n'est pas de moi je ne connais pas l'artiste)

À la prochaine et restez connectés pour un prochain chapitre ! Bye !

1278 mots.

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