Chapitre 6

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Pdv Sero :

Ne rien dire. Sourire. Faire comme si tout allait bien. Voilà.

Je vérifie une dernière fois l'état de mon uniforme dans le miroir avant de fermer la porte de ma chambre. Je descends les escaliers quatre à quatre quand j'entends un bruit, comme des sanglots étouffés. Je me rapproche et remarque un corps qui devrait m'être familier, mais que je ne reconnais pas.

Frêle et amaigri, ton corps, Mina, fait peine à voir. Tu ne sembles pas m'avoir remarqué, alors je m'approche encore un peu pour mieux te détailler.
Ton visage, d'habitude si enjoué, est caché dans tes bras, ruisselant de larmes.
Tu as la main sur ton coeur. Tu le serre fort, comme si tu l'empêchais de s'envoler.
Ton regard perdu se pose sur moi.

Tu me fixe un instant sans cesser de pleurer. Puis tu passe ta main libre sur ton visage, dans l'espoir de retirer les larmes. Mais c'est peine perdu. Parce que même si tu réussit à sécher les perles d'eau sur tes joues, tu aura beaucoup plus de mal à sécher celles qui coulent à l'intérieur.

Celles qui te détruisent.

Celles que personne ne vois.

Celles dont tout le monde se fiche.

"Je vais bien !"

Menteuse.

J'aimerais te dire tout ce que j'ai sur le coeur, mais tu pleure déjà assez comme ça. Je ne veux pas en rajouter.

Je ne sais pas quoi dire du coup. Alors je vais faire simple. Je vais mentir.

"Ce n'est rien. Ce n'est pas grave. Ça passera."

Tu me souris, mais ça ne dure pas. Tes yeux se referment sur tes larmes qui se remettent à couler. Ton sourire reste figé, j'ai comme la désagréable impression que tu est paralysée dans cette position plus qu'effrayante. Ton visage couvert de larmes est tourné vers moi, tu me sourit, les yeux fermés.

Ça fait flipper.

Sans que je te demande quoi que ce soit, tu commence à t'expliquer, reprenant ta position initiale.

"Ochaco et moi avions l'habitude de discuter un peu avant de descendre. Ça égayait mes débuts de journée et me donnait le sourire pour pouvoir tenir tout le reste de la journée dans la joie et la bonne humeur. Mais tu comprends bien qu'après trois mois sans anecdote marrante ou petite blague décalée, où la première chose à laquelle je pense en me réveillant n'est plus le petit sourire en coin d'Ochaco mais les milliers de tortures qu'elle a dû subir dans la nuit, ma joie s'est un peu tari."

Un peu que je comprends. Les gars me manquent. Trois mois sans le rire caractéristique de Kirishima et les râles habituels de Bakugo, ça vous déprime facilement.
Quand je suis arrivé à Yuei, je ne connaissais personne. Je pensais que je passerai ma scolarité seul dans mon coin. Puis j'ai rencontré Denki, Mina, Kiri' et Bakugo. Ils m'ont redonné le sourire.

Et, dans un sens, c'est grâce à eux que je suis en vie.

Mais qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de tout ce qu'on a pas vécu ?

Pdv Kyoka :

Pause déjeuner, sur le toit du lycée.
Mon regard plonge une nouvelle fois dans celui Momo. Elle deigne tourner son regard vers moi pour me demander :

"Alors comme ça, t'es tombé amoureuse ?
- Tomber ? Tu plaisantes, je me suis fracassé la gueule, ouais."

Elle retourne son regard vers l'horizon géométrique que forme la chaîne d'immeubles devant nous.

"Il faut être fou pour tomber amoureux, rajoute-t-elle."

Quelle belle déduction, Sherlock.

"Et toi, dis-je. Tu ne me parle jamais de tes histoire de coeur.
- Oh, tu sais... J'ai le coeur plein d'amour, mais personne n'en veux."

Après un silence, elle reprend :

"J'ai des bleus aux coeur et une question en tête. Ça fait quoi, l'amour ?
- Tu parle bizarrement.
- Mais, concrètement, ça fait quoi ?"

Je réfléchis un instant.

"Ce que ça fait ? C'est simple : J'ai le coeur qui perd la tête."

Mon regard vogue entre les bâtiments lointains. Je me surprends à observer l'architecture totalement différente d'un bâtiment à l'autre. De ces formes hétéroclites me reviennent les courbes de son corps. J'ai beau tout faire pour me rationaliser, mon coeur renvoie à mon cerveau tous les petits détails de ses yeux, leur couleur, leur forme, la souplesse de ses lèvres, la sincérité de ses sourires. Après un silence qui me semble durer une éternité, Momo lâche :

"Mais, plus précisément, ça fait quoi d'être amoureuse ?
- Ça fait mal."

Pdv Shoto :

Un énième hurlement parvient à mes oreilles tandis que ce taré colle le briquet à essence sur les plaies ouvertes de Bakugo. Ce petit manège dure depuis près d'une demi-heure. Enfin, je suppose.

Je ne sais plus quoi faire. Bakugo hurle. Kirishima hurle, lui aussi. Ochaco pleure -entre nous, je crois qu'elle a pété un câble-. Izuku dort.

Et me revoilà, fixant ce tableau d'horreur encore une fois, me demandant où j'en suis dans cette vie.

Je crois que c'est à peu près à ce moment là que j'ai commencé à sombrer. Un peu comme un bateau, en pleine tempête. J'ai des larmes plein le coeur, je pense que je vais couler.

Ouais, c'est à peu près ça.

Pdv Katsuki :

Une douleur indescriptible me parcourt de la tête aux pieds tandis que le psychopathe qui me fait face retire le briquet. Il reprend son petit couteau et l'approche de mon épaule -une des rares zones de mon corps encore épargnée- et s'apprête à recommencer son petit tour quand le jeune à casquette noire et rouge entre, faisant claquer la porte. Le grand maigre lâche un râle de mécontentement avant de se tourner violement vers lui. Je ne réprime pas un souffle de soulagement que ces psychopathes ne remarquent pas. Ouf.

Le maigrichon -que l'autre appelle Shake- sort de la salle, suivi de l'adolescent qui me lance un regard de pitié.

Qu'est-ce que je m'en contre fiche de sa pitié ! Tout ce que je veux, c'est sortir de là vivant, et de préférence en un seul morceau ! Je veux retrouver ma vie d'avant !

Mais c'est trop tard. Les événements qui se sont produits et se produiront encore resteront à jamais dans nos mémoires à tous, gravés à l'indélébile.

Et c'est bien ça qui me fait peur.

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Hey !
Je suis de retour pour vous jouer un mauvais tour et vous proposer ce nouveau chapitre ! On avance lentement mais sûrement dans l'histoire ! Et ce n'est pas prêt de se terminer ! Rien que pour vous, une petite image de Mina, toute joyeuse :

Hey ! Je suis de retour pour vous jouer un mauvais tour et vous proposer ce nouveau chapitre ! On avance lentement mais sûrement dans l'histoire ! Et ce n'est pas prêt de se terminer ! Rien que pour vous, une petite image de Mina, toute joyeuse :

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À la prochaine !
1078 mots.

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