Chapitre 12 : L'école recommence

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Chapitre 12 : L'école recommence

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Le réveil matin retentit dans tout le dortoir, arrachant des gémissements de protestation aux occupants. À tous ? Non ! Un seul se leva sans rechigner, attrapant ses vêtements en jetant un regard méprisant à ses camarades qui s'enfouissaient la tête sous les oreillers en grommelant.

« Tous des fainéants », pensa-t-il.

Il ne prit pas beaucoup de temps à se préparer. Il ne lui en fallait jamais. On lui avait enseigné très jeune à être rapide. Rapide et efficace. Les deux règles de son père. Les deux règles de Brutus Rogue.

« Encore un qui porte bien son nom, » pensa Severus en jetant un regard à son cadeau de Noël, une espèce de poignard tordu qui, selon son père, pouvait découper n'importe quoi. « Quel genre de père donne un poignard comme cadeau de Noël à son fils ? » murmura-t-il avec dédain.

– T'as dit quelque chose Sev ? demanda la voix étouffée par son oreiller de Lestrange.

– Rien qui te permette de le comprendre, railla Severus, déjà énervé à l'idée de supporter cet incompétent toute la journée. Tu ferais mieux de te lever si tu veux pouvoir enfourner ton quota de nourriture journalière avant la première heure. »

Quand il eut dit cette phrase, Severus entendit le rire plus qu'amusé de Martin Rosier. Severus se tourna vers lui d'un air supérieur.

« Tu trouves ce que je dis drôle ?

– Je dirais hilarant, s'exclama gaiement Martin.

– Et bien tu rigoles pour rien mon pauvre », dit une autre voix étouffée.

Marcus Rosier jeta un regard venimeux à son frère jumeau. Severus, lui, frissonna. Les voir tous les deux lui faisait toujours cet effet-là. Ils se ressemblaient beaucoup, excepté sur la façon de penser. L'un était sans conteste du bon côté, mais l'autre, c'était une autre histoire...

« Bien sûr, il faut voir ce que l'on entend par bon côté », pensa Severus en ricanant en lui-même.

Le bon côté. Celui-là, on le retrouvait partout. Tu es du bon côté. Il est du bon côté... Mais en fin de compte, où était le bon côté ? Perdu dans ses pensés, son sac sur l'épaule, Severus réfléchissait pour la deux centième fois à cette question. Il y réfléchissait depuis que son père lui avait envoyé La lettre. Celle qui scellerait son destin. Celle qu'il avait attendue, espérée tout en La craignant. La lettre de son futur maître... Bien sûr, ce n'était pas Lui qui l'avait écrite, mais c'était Lui qui en avait donné l'ordre. Il avait besoin de Severus Rogue. Il le réclamait à Ses côtés ! Mais, était-ce le bon côté ?

Assis à la table des Serpentards, Rogue jeta un coup d'œil à celle des Gryffondors. Eux, en tout cas, n'étaient pas du bon côté. C'était une certitude. Quelque chose qu'il avait appris tout jeune ! Les sangs de bourbes sont les ennemis, les insectes que les sangs purs doivent écraser !

Severus sourit. Il y en avait Une qu'il voulait tout particulièrement écraser. Et c'était Elle qu'il regardait. Elle souriait, son visage éclairé par l'amour qu'elle portait pour l'autre abruti à lunette. Pour ce Potter.

Severus ne pouvait pas les sentir. Eux deux plus que n'importe qui. Toujours à sourire, à s'amuser ou à comploter. Ils ne respectaient rien ni personne puis on venait accuser les Serpentards de délinquance. Bon, c'est vrai qu'ils prenaient tous un grand plaisir à se moquer des autres, à montrer leur supériorité, mais n'était-ce pas justice ? Ils étaient des sangs purs ! Et donc, supérieurs.

Futur et mésaventures (FINI)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant