Chapitre 20 : Enfants d'une étoile

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Chapitre 20 : Enfants d'une étoile

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Sirius bailla pour la cinquième fois de la journée. Accoudé au comptoir de sa petite librairie, il regardait, par la vitrine, les rues inondées par la pluie qui tombait drue. Le soleil avait fait une brève apparition durant les vacances de pâques mais, déjà, la pluie revenait en force, trempant quiconque osait s'aventurer à l'extérieur. Et bien sûr, personne ne venait à la librairie quand il pleuvait. Aussi, Sirius s'ennuyait ferme. Remus, comme chaque mardi matin, était parti rendre visite à Poudlard, le laissant seul.

Sirius aurait voulu ne pas être seul. Il ne voulait pas être seul, le 5 Avril. Remus semblait avoir oublié... Pas Sirius. Il n'oubliait pas le 5 Avril. Il ne l'oublierait jamais. Le 5 Avril... Sirius secoua la tête, ses cheveux chatouillant ses oreilles. Las, il décida de fermer la boutique. Pourquoi la laisser ouverte alors que personne ne venait ? Il sortit du comptoir et enleva son tablier vert qu'il suspendit à un crochet près de la porte menant aux appartements privés qu'il partageait avec Remus.

« Comme deux vieux garçons que nous sommes », plaisanta Sirius.

Mais il ne rit pas et alla retourner la pancarte sur la porte, annonçant qu'il fermait. Il alluma la petite bougie magiquement modifiée pour ne pas se consumer et ne pas mettre le feu aux ouvrages se trouvant avec elle dans la vitrine et éteignit les autres lampes. Il poussa la porte de bois peinte en verte et où il était marqué privé pour entrer dans un sombre couloir au plancher grinçant. Sur la droite, un petit escalier montait à l'étage. Mais Sirius continua tout droit. Il entra dans la cuisine carrelée de petits pavés noirs et blancs et saisit une tasse avec une tête de chien dessus dans une des nombreuses armoires suspendues au-dessus de l'évier. Rapidement, il se fit une tasse de café, bénissant Hermione d'avoir trouvé un moyen d'installer quelques appareils électriques. Il s'assit à la table entourée de quatre chaises et regarda par la fenêtre d'où il pouvait voir Poudlard à travers les rideaux blancs et la pluie. Il souffla pour la vingtième fois de la journée et saisit sa tasse qu'il avala d'un trait.

Mais la caféine ne le rendit que plus morose et mélancolique. Alors, il sortit de la cuisine pour retrouver le sombre couloir. Il marcha jusqu'aux escaliers, regardant vers la porte juste à côté, menant au salon... se disant qu'il ne devait pas monter. Mais il monta. Les escaliers craquèrent sur son passage et Sirius eut un sourire. Personne ne pouvait être discret avec ces escaliers. Arrivé au premier étage, Sirius regarda la porte de la chambre de Remus où un petit dessin humoristique était collé. C'était Ginny qui l'avait fait. Il représentait un loup avec un chapeau de sorcier sur la tête et regardant la lune en lui tirant la langue. Remus en avait littéralement pleuré de rire.

Puis il se tourna vers la salle de bain. Cette fois, c'était un dessin de sirène dans une baignoire pleine de bulles et de mousse. La seconde porte avait un petit dessin avec un bonhomme portant une valise ; la chambre d'ami. Et enfin la dernière, mais non la moindre. La sienne. C'était un chien se tenant sur ses deux pattes arrière, les deux autres sur les hanches. Il levait la tête haute, une couronne posée de travers sur sa tête. C'était Harry qui en avait eu l'idée, bien sûr... Il poussa la porte et entra dans son antre, comme la nommait Remus. Un grand lit était appuyé contre le mur de droite, un secrétaire sur celui de gauche. Près de la porte, il y avait son armoire où il rangeait ses vêtements. Et en face de lui, la fenêtre donnant, elle aussi, sur Poudlard.

Sirius eut un halètement en regardant le château. Le 5 Avril... C'était le 5 Avril... Une larme roula sur sa joue tandis qu'il marchait vers le secrétaire, comme attiré par un aimant. Il ouvrit le premier tiroir, donna un coup sur le deuxième et le troisième s'ouvrit. Refermant le premier, il plongea la main dans le dernier et en sortit un petit écrin de verre. Dans celui-ci se trouvait un bracelet d'argent ou une simple phrase était marquée : 'Mon cœur sera éternellement lié aux vôtres par notre amitié'. Il ouvrit la petite boîte et prit le bracelet qu'il porta à ses lèvres, une seconde larme roulant sur sa joue. Il ferma les yeux, serrant très fort ses paupières. Pourquoi retourner les vieux souvenirs qui ne procuraient que de la douleur ?

Futur et mésaventures (FINI)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant