Les Pétales d'une Vie Tome 1

Prologue

Un nouveau hurlement déchira le calme de la campagne alentour. Une fillette de six ans bondit sous sa couette, plaquant ses mains contre ses oreilles en geignant légèrement de détresse. Elle craignit un instant que la Chasse, dont sa nourrice lui contait les légendes lors des repas du soir, ne vienne la chercher pour l'entraîner au fin fond des bois du Bouchet, et c'est pourquoi la jeune fille aux boucles rousses s'enfouit davantage entre les couvertures. Elle craignait en effet que les hurlements des chiens ne montent jusqu'à sa chambre, et qu'elle ne pose les yeux sur cette meute des plus affreuses, qui dépeçait ceux qui osaient poser le regard sur elle. Elle sanglota un instant, effrayée, alors que la porte s'entrouvrait, laissant apparaître la lueur vacillante d'une flamme.

« - Blanchefleur ? Est-ce vous qui pleurez de la sorte ? »

Reconnaissant la voix de sa chère soeur de deux ans son aînée, la fillette se redressa, reniflante, et observa Rosalie, ses yeux gonflés de sommeil, qui marchait sur le sol froid afin de rejoindre le lit de sa cadette, lui faisant un sourire bienveillant afin de l'apaiser. Elle posa la chandelle sur la table de chevet, se glissant sous les couvertures et passant ses bras autour de la plus jeune pour l'apaiser. Rassurée, Blanchefleur se laissa aller à la douce étreinte fraternelle, enroulant ses bras autour de sa soeur pour lui faire part de ses craintes.

« - J'ai peur de la Chasse. » avoua la fillette, ses lèvres tremblantes.

« - Vous n'avez rien à craindre. La Chasse ne vient jamais dans les demeures humaines, elle traîne sur les grands chemins. Vous êtes en sécurité, au château. »

Un énième cri fit sursauter la fillette et lui glaça le sang, aussi s'enfouit-elle davantage contre son aînée, fermant très fort les yeux. L'autre enfant à la chevelure aussi flamboyante qu'une flamme eut un sourire contrit, et se contenta de frotter délicatement son dos.

« - Allons, allons... Il faut se reposer. Dame Mélissandre vient juste de mettre notre petit frère au monde, et elle aura besoin de notre aide pour s'en occuper. Séchez donc ces gros sanglots, je reste à vos côtés. »

« - Merci, Rosalie. » souffla la fillette en reniflant, dardant ses yeux bleus sur elle. « Je ne sais pas ce que je ferais sans vous. »

« - Des cauchemars ! » affirma une voix grave, et les deux enfants se tournèrent de concert vers leur père.

Le Duc de Berry posa ses yeux bleus sur ses deux filles et leur sourit avec douceur, refermant derrière lui la porte laissée ouverte par sa fille aînée. Il s'assit en tailleur sur le bord du lit, face aux deux fillettes, par-dessus les couvertures, les observant avec bienveillance. Il tendit la main pour essuyer les larmes qui roulaient sur les joues blanches de sa plus jeune fille, dardant son regard sur elle. Il avait un air bourin, au premier abord, mais il s'avérait en vérité qu'il était un homme doux et juste, qui aimait profondément ses enfants.

« - Ne pleurez pas de la sorte, ma belle enfant. Vous ne craignez rien ici, votre soeur dit vrai. » Il se tourna vers cette dernière avec un doux sourire. « Ma douce Rosalie, vous êtes adorable d'être allée voir votre soeur. Filez vous coucher et reposez vous, demain est un grand jour. »

Il embrassa le front de la petite, qui fila dans sa chambre après avoir récupéré sa chandelle, non sans un dernier sourire pour sa petite soeur. La porte se referma sur sa maigre silhouette, et le seigneur Dorian caressa avec tendresse les cheveux de sa fille. Cette dernière releva ses yeux bleus vers son père, reniflante.

« - Je sais que demain est un jour important. C'est le baptême d'Erec, je suis désolée de vous déranger cette nuit... » balbutia timidement la fillette en baissant les yeux.

« - Ne soyez pas désolée. »

Il l'attrapa délicatement contre lui pour la bercer, et elle se laissa aller contre le torse de son père, apaisée et rassurée par cette présence bienveillante qu'elle aimait plus que tout. Elle en ferma les yeux de bien être, alors que son père jouait doucement avec sa chevelure rousse.

« - Votre mère veille sur vous depuis Avalon, ma chère enfant. Elle ne laisserait ni la Chasse, ni les Martes, ni les lupeux vous approcher. » confia le Duc avec délicatesse. « Votre mère vous observe depuis l'au-delà, elle veille telle un ange gardien... »

« - J'aurais aimé la connaître. »

« - Je le sais, Blanchefleur... Hélas, les dieux n'en ont pas voulu ainsi. » murmura avec tristesse l'homme, et l'enfant releva la tête vers lui.

« - Maintenant que Dame Mélissandre a donné naissance à un fils, va-t-elle cesser de nous aimer, Rosalie et moi ? »

« - Blanchefleur, enfin ! » s'écria aussitôt le duc, et la fillette baissa la tête, embarrassée.

La nouvelle épouse de son père avait toujours été juste et douce avec elle, et aimait lui apprendre à broder et lui conter des histoires pour l'endormir. Elle ne s'était jamais imposée aux deux fillettes orphelines de mère, mais ces dernières l'avaient très vite acceptée et lui portaient une affection sincère qu'elles craignaient voir disparaître, maintenant qu'elle était mère à son tour.

« - Vous n'avez rien à craindre, ma belle enfant. Elle vous aimera toujours autant. »

La petite fille peignit un maigre sourire sur ses lèvres, et accepta de se recoucher. Le Duc la regarda avec douceur, caressant sa joue délicatement. Il resta à ses côtés jusqu'à ce qu'elle s'endorme, et il adressa une courte prière aux dieux pour que les romains ne fomentent aucune attaque sur le château du Bouchet lors du baptême de son fils. Il soupira, se préparant à se diriger vers l'étang de la Mer Rouge dès le lever du soleil pour la cérémonie, et il embrassa sa fille cadette avec douceur, l'observant un instant avant de quitter la pièce.

« - Vous ferez de grandes choses, ma belle enfant... Je le sens. »

BON BAH VOILÀ. COMME PROMIS, VOICI TOUUUUUUUUUUUUT LE PROLOGUE DE MA FIC, AINSI QUE LE CAST ET LES AES.

Et j'arrête immédiatement d'écrire en majuscules bc ça me soule. Merci encore à @joanbaezs (keur keur sur toi encore), et j'espère que ça vous aura plu. Je sais pas quand arrivera la suite, peut-être jamais mais osef mdr je voulais déjà vous balancer ça.

Je tiens à dire que : le château du Bouchet EXISTE RÉELLEMENT, qu'il se trouve bien dans le Berry (dont je suis originaire), et que les images que j'utilise sont bien celles du château. Les légendes que j'utilise et que je vais utiliser sont également réelles et ont bercé mon enfance (un gros merci à ma mamie, à mes profs de primaire et aux livres de ma bibliothèque).

Sur ce, des bisous, je vous embrasse, et vous aime d'amour et de pommes vertes. 🍏💚