Chapitre 6

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Blanchefleur se précipita sur son arme, avant d'attraper brutalement Guenièvre par le poignet. Elle jeta un coup d'oeil dans la cour, cherchant d'où pouvait provenir tout ce vacarme. Non. La reine. Je dois mettre la reine en sécurité. La rouquine se mit à courir, tirant de force l'autre femme derrière elle qui lui demandait ce qu'il se passait. Elle n'en connaissait pas la réponse, mais elle se contenta de tirer un peu plus fort sa reine pour qu'elle ne la lâche pas. Elle ne croisait personne dans les couloirs, mais où étaient-ils tous ?! Elle sentait son coeur qui frappait dans sa poitrine, cela lui donnait mal à la tête. Alors qu'elle croyait qu'elle ne croiserait plus personne, elle se retrouva face au seigneur Léodagan, qui la jaugea un instant.

« - Les femmes sont cachées dans les cuisines. Magnez-vous ! »

« - Où dois-je vous retrouver après ? » interrogea Blanche en posant ses yeux sur lui, et un rictus moqueur naquit sur les lèvres de Léodagan.

« - Contentez-vous de rester avec elle. » Il pointa son épée de son menton. « Utilisez ça et faites en sorte que personne ne rentre dans cette cuisine. »

Le regard du père de la reine serra la poitrine de la jeune femme, mais elle se contenta de crisper la mâchoire et d'obéir. Elle cria à Guenièvre de ne surtout pas la lâcher et elle reprit sa course. Seule la sécurité de sa reine comptait. Elle poussa doucement la brune devant elle, se tournant une dernière fois vers le seigneur de Carmélide qui semblait douter de la capacité à mener à bien cet ordre, et elle bomba le torse pour lui prouver qu'elle ne laisserait rien arriver à Guenièvre. L'homme sembla hésiter, et lui tourna le dos avant de partir vers l'extérieur en lui lâchant une toute petite phrase qui, venant de lui, signifiait beaucoup.

« - C'est ma fille. »

C'est ma petite fille, ma princesse, notre reine, protégez la de votre vie si il le faut. Le message était clair, et sérieuse au possible, Blanche hocha la tête avant de courir aussi vite que le permettait ses jambes, reprenant la main de Guenièvre dans la sienne. La reine tentait de garder son calme, mais en vérité, le sang battait dans ses tempes avec autant de force que l'explosion qui avait retenti quelques temps plus tôt. Un brouhaha sans nom semblait venir de partout à la fois, c'était la panique absolue, et elle, elle se forçait à garder ses yeux rivés sur la chevelure rousse de Blanchefleur afin de ne pas céder à l'effroi le plus total. Elle était reine, et son rôle était de rassurer les siens dès qu'elle serait à leurs côtés.

« - Où est mon époux ? » interrogea-t-elle alors, et la berrichonne grinça des dents.

« - Je l'ignore, ma dame, mais je dois vous mettre en sécurité ! Nous aviserons après sur qui est où et quoi faire. »

Guenièvre tenta de s'arrêter et voulut se dégager de l'emprise de la jeune femme, mais cette dernière resserra davantage son emprise sur sa reine, quitte à lui faire mal.

- Je veux savoir où est Arthur ! Je vous l'ordonne ! »

« - Et je refuse cet ordre ! Je dois vous mettre en sécurité ! » répéta encore Blanche et la brune se résigna, baissant les yeux en pinçant les lèvres, la gorge nouée.

Les deux femmes arrivèrent enfin devant la cuisine, et lorsque Blanchefleur ouvrit la porte, elle vit une arbalète pointée sur elle : arbalète qui se baissa bien vite quand Séli reconnut la berrichonne et sa fille. Elle ne laissa pas paraître son soulagement, et leur ordonna de rentrer se mettre à l'abri. Guenièvre obéit à sa mère mais la femme qui était près d'elle sembla hésiter, avant de faire un pas en arrière. Les autres personnes présentes l'observaient d'un air étonné, mais la rouquine secoua brutalement la tête.

« - Je... Je dois aller les aider. »

« - Dame Blanche, vous devez rester ici ! » s'écria alors le père Blaise, et elle darda ses yeux bleus sur lui.

Les Pétales d'une Vie Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant