Epilogue

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Il hésitait, allait et revenait sur ses pas depuis maintenant une bonne dizaine de minutes. Il avait réussi à retrouver sa trace, mais il ne savait pas vraiment comment elle réagirait en le voyant. Il se laissa tomber sur un tronc d'arbre mort, sa tête dans ses mains. Il se força à calmer sa respiration. Il n'en dormait plus la nuit. Ses yeux bleus le hantaient sans cesse, il la maudissait pour cela, par ailleurs. Il se racla la gorge, et se releva enfin, se dirigeant d'un pas ferme et déterminé vers la petite cabane cachée bien sagement dans les bois près de Kaamelott.

Il s'arrêta devant, se triturant les mains avec embarras, continuant à chercher ses mots. Son coeur battait la chamade dans sa poitrine. Personne ne savait qu'il était là, et il n'avait aucune idée de ce qui pourrait se passer. Il ne savait même pas comment elle allait l'accueillir. ll frappa malgré tout à la lourde porte en bois, sans obtenir de réponses. Il insista, frappant à nouveau, toujours en vain. Après quelques minutes, il hésita à faire demi-tour, mais entrouvrit finalement la porte, presque timidement.

« - Dame Blanchefleur ? Vous êtes là ? »

Du bruit venait de l'arrière de la cabane, et il entra timidement dans la pièce. C'était très simple, mais relativement bien aménagé. Venec sait clairement ce qu'il fait. Il se reprit, secouant la tête en avançant vers l'arrière, poussant la nouvelle porte, et se figeant brutalement quand, enfin, il la vit. Ses cheveux roux volaient dans le vent fort de cette journée de printemps, et elle riait, visiblement. Je crois que c'est la première fois que je l'entends rire. Elle courait dans la petite clairière, poursuivie au petit trot par sa jument qui hennissait. Elle courait, sautant par dessus les obstacles, contournant certains arbres. Elle portait une chemise blanche, et un pantalon bleu qui rappelait ses yeux clairs.

Il hésita à faire connaître sa présence, ne voulant pas gâcher son présent bonheur, alors il s'appuya contre le mur de la demeure d'infortune de la jeune femme. Elle s'arrêta enfin, roulant au sol en riant alors que sa jument s'allongeait près d'elle. Blanche entoura l'encolure de sa jument de ses bras avec maladresse, collant son front contre la tête de Lady. Elle ressemblait à un esprit de la forêt, de la sorte. Elle semblait revivre. Elle n'était pas faite pour être en cage, elle était faite pour vivre au grand air, c'était évident quand on assistait à cette scène.

Il se redressa, s'approchant d'elle. Entendant des bruits de pas, elle se redressa brutalement, et son visage se fendit de surprise quand elle le reconnut. Ses sourcils se froncèrent et elle se releva, imitée par sa jument qui tapa du sabot sur le sol. Blanche passa une main sur le dos de sa monture pour l'appeler au calme, alors qu'il s'arrêtait à quelques pas d'elle, démuni. Le soleil qui commençait à se coucher les éclairant péniblement à travers le feuillage.

« - Vous semblez bien installée. »

« - Comment m'avez-vous trouvée ? » siffla-t-elle entre ses dents.

« - Je... Je vous ai cherchée. Et je connais bien ces bois. »

« - Qu'est-ce que vous faites ici ? Que voulez-vous ? »

« - Je suis venu m'excuser. » souffla enfin Lancelot, et elle planta ses yeux dans les siens.

Elle resta dubitative quelques secondes, lui renvoyant son regard en cherchant le mensonge derrière cette phrase. Le blond déglutit péniblement, et elle échappa enfin un rire glacial, vide de sincérité. Son autre rire était bien plus beau. Il passa sa main sur sa nuque, sans détourner le regard du bleu de ses iris. Bien vite, un sourire sarcastic naquit sur les lèvres rosées de la rouquine, son rire s'étouffant bien vite dans sa gorge devenue nouée. Ses mains tremblotaient légèrement.

« - Vous excuser ? Vous ne m'avez même pas défendue quand je vous l'ai demandé. »

« - C'est bien pour cela que je viens m'excuser. Pour ça, et... le reste. » expliqua-t-il à mi-voix. « Je... J'ai agi de manière odieuse et puérile. Je... Je vous en ai voulu pour m'avoir rappelé que j'étais impardonnable. Mais c'est vous qui aviez raison. Depuis le début. Je ne mérite aucun pardon, et certainement pas le vôtre. Je suis tellement, tellement désolé pour tout... Je ne sais que faire. »

Les Pétales d'une Vie Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant