I. Chapitre 6 première partie

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      « Natéa revint aux Écuries Provisoires quelques instants après.
–Tu aurais dû voir la tête des autres palefreniers quand je suis arrivée sur la jument du Chevalier ! s'écria-t-elle fièrement.
Mais son regard changea en voyant Eléa assise à la grande table.
–Eléa ? Qu'est-ce qu'il y a ? Le Chevalier devait te dire deux ou trois choses, ça ne va pas ? Daram s'est mal conduit ? Eléa, réponds-moi, s'il te plaît !
–Je l'aime... murmura son amie dans un souffle.
–Tu aimes Daram ?! Je ne comprends pas. Je... Oh non...
–Il m'a embrassée Natéa. On s'est embrassés. Et ce soir il m'a demandé de venir le rejoindre dans ses appartements. Il a dit qu'il m'attendrait...
–Mais il est marié Eléa ! Marié !!! Et il va bientôt être père !
–Tu m'as dit toi-même que Dame Esira était pire qu'un glaçon. Mais lui... Lui il est chaud comme le soleil...
–Non, non, non ce n'est pas possible ! Reprends-toi ! supplia la fillette. Tu vas tout perdre si cela s'apprend ! Tu seras chassée du Palais ! Tu ne pourras plus devenir Maistre Écuyer !
Natéa sanglotait en disant ces mots. Eléa revint à elle.
–Ne pleure pas, ne pleure pas, je t'en prie. Si tu savais comme je suis heureuse. Je te promets de faire attention, personne ne le saura.
–Alors tu vas y aller !
–Oui.
- Mais je vais dire quoi moi aux cuisines si tu n'es pas avec moi ?!
–Eh bien tu leur diras que la première sortie avec Daram m'a épuisée.
Eléa se leva et s'avança vers la porte.
–Et tu vas y aller comme ça ?! s'écria Natéa.
La jeune femme se retourna, le regard interrogateur.
–Ben à ta place je ferais un brin de toilette et je me changerais avant, répliqua l'enfant mi-fâchée, mi-moqueuse.
Elle rougit en pensant à ce que sous-entendait la remarque de sa jeune amie.
–Je, je crois que tu as raison, bafouilla-t-elle.
–Et ben moi je vais aller manger et mentir pour toi, bougonna la fillette.
–Tu pourras aussi continuer à faire râler les palefreniers en leur racontant comment tu as chevauché un pur-sang, essaya de l'amadouer Eléa.
–J'y compte bien ! répliqua-t-elle avec un sourire mutin. Eléa ?
–Oui ?
–Fais attention à toi quand même...
Pour toute réponse elle l'embrassa sur la joue et partit rapidement se préparer.

Une demi-heure plus tard, elle se tenait devant la porte du Chevalier. Son corps tremblait. Elle avait chaud et froid à la fois. Elle frappa timidement, espérant qu'il ne l'entendrait pas... Mais la porte s'ouvrit presque aussitôt.
–Je ne savais pas si tu viendrais, dit-il en lui prenant la main et en la faisant entrer à l'intérieur.
Il ne la lâcha pas et la dirigea vers une table où était dressé un repas sommaire composé d'eau, de pain, de fruits, de fromages et de salaisons.
–Peut-être as-tu faim ?
Elle fit non de la tête sans pouvoir prononcer un seul mot, la gorge nouée.
–Moi j'ai faim... commença-t-il d'une voix rauque. De toi... acheva-t-il en prenant ses lèvres dans sa bouche.
Et il l'embrasa lentement, se délectant de son goût et de son odeur. Elle lui rendit son baiser timidement.
–Oh Eléa ! gronda-t-il. Viens.
Il l'entraîna vers un grand lit, au fond de la pièce. Une brassée de bois brûlait dans la cheminée, mais elle sentit un feu mille fois plus fort dans tout son corps lorsqu'il lui ôta ses vêtements un à un en la dévorant du regard. Il l'allongea délicatement dans les couvertures et reprit ses lèvres dans un baiser plus viril. Elle se raidit imperceptiblement.
–Excuse-moi, tu veux repartir ? lui demanda-t-il en se redressant, une lueur inquiète dans le regard.
–Non, non. C'est que... Je... Enfin... C'est la première fois que...
–Fais-moi confiance, n'aie pas peur. Je jure de ne pas te faire de mal Eléa.
Il la fixait de ses grands yeux pailletés d'or.
Il attend ma réponse, pensa la jeune écuyère. Vraiment. Si je dis non il me laissera repartir. Mais je n'ai pas envie de repartir...
Et lentement elle acquiesça et ferma les yeux.

Il la couvrit d'abord de baisers. Il parcourut son corps, s'arrêtant lorsqu'il la sentait se crisper, attendant qu'elle se détende avant de reprendre. Il embrassa sa gorge, ses seins, son ventre, ses cuisses. Il frôla son sexe sans s'y arrêter mais en respira son odeur. Puis il remonta et l'embrassa encore à pleine bouche, plus profondément. Leurs langues et leurs souffles se mêlèrent dans un soupir. Il prit un téton sombre entre ses lèvres et lentement le titilla. Elle gémit et se cambra légèrement vers lui. Alors insensiblement, sans arrêter de l'embrasser, il descendit une main entre ses cuisses. Là aussi il attendit qu'elle se détende et qu'elle écarte ses jambes d'elle-même. Il la caressa tendrement. Elle sentit son corps s'ouvrir.
–Oh Eléa j'ai tellement envie de toi... Tu es si belle... gémit-il à son tour avant de prendre son visage entre ses mains et de l'embrasser longuement.
Puis il lui sourit, et sans la quitter des yeux, il descendit progressivement la tête le long de son buste, de son ventre. Elle avait les pupilles dilatées de désir. Elle ferma les yeux quand les lèvres du Chevalier se posèrent sur son sexe. Lentement sa langue reprit les caresses où les doigts s'étaient arrêtés. Son corps se cambra et elle entendit l'homme gémir en elle. La langue remonta et... Elle disparut, engloutie dans un océan de sensations inconnues. Il accéléra le rythme sur son clitoris et le plaisir explosa comme une onde de choc. Elle sentit son corps se dissoudre.

Elle ne l'avait pas vu se dévêtir, mais désormais son corps nu brûlait sa peau. Il reprit son visage entre ses mains et l'embrassa tendrement. Elle découvrit le goût de son propre sexe sur les lèvres du Chevalier. Sans cesser de l'embrasser, il la pénétra doucement, légèrement. Elle plaqua ses mains dans son dos et sentit les muscles tendus de l'homme qui se retenait, mâchoires crispées. Il essayait de maîtriser son désir pour ne pas la blesser. Il allait et venait à l'entrée de son sexe, chaque fois un peu plus loin, chaque fois un peu plus fort. Et soudain il fut en elle. Il s'arrêta pour qu'elle s'habitue à sa présence. Puis il reprit ses lents va-et-vient. Mais bientôt il ne parvint plus à contrôler le feu qui lui incendiait les reins, et le rythme s'accéléra. Enfin il s'écroula sur elle dans un gémissement.
–Pardon je ne voulais pas te faire mal, mais tu es si belle Eléa, j'avais tellement envie de toi...
Elle prit le visage de l'homme entre ses mains et c'est elle qui l'embrassa passionnément.
–Vous ne m'avez pas fait mal Messire, c'était merveilleux...
Alors elle vit une étincelle de pur bonheur s'allumer dans les yeux bruns pailletés d'or, et il roula sur elle pour lui rendre son baiser.

Au bout de quelques instants, allongés dans les bras l'un de l'autre, le ventre d'Eléa se mit à grogner.
–On dirait bien que tout cela t'a ouvert l'appétit jeune écuyer, lui dit-il en souriant d'un air moqueur, en l'embrassant sur le nez. Allons, viens. »

Extrait de
Le Maistre Ecuyer Royal
Léa Northmann
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