I. Chapitre 6 suite

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      « Et il l'aida à se relever. Rougissante elle voulut se rhabiller.
–S'il te plaît, non. Tu ne dois jamais avoir honte de ton corps avec moi, jamais.
Lui aussi était resté nu, et les reflets des flammes de la cheminée dansaient sur la musculature de l'homme. Elle avait du mal à en détacher son regard.
–Mange Eléa... lui dit-il doucement.
Elle croqua une pomme. Il lui servit une coupe d'eau fraîche et lorsqu'elle la reposa, il lui reprit et la vida sans la quitter des yeux.
–Vous ne mangez pas ?
Il secoua la tête de droite à gauche en souriant.
–Non mais j'ai encore faim... murmura-t-il en se levant et en s'avançant vers elle.
Il la prit dans ses bras et la porta jusqu'au lit en l'embrassant. Leurs bouches fraîches se retrouvèrent. Elle sentit le corps nu de l'homme épouser ses formes, son sexe dur s'éveilla contre elle. Elle se cambra pour mieux l'accueillir quand il la pénétra, et les merveilleux va-et-vient reprirent leur danse...
Le lendemain matin, elle se réveilla à l'aube. Pendant quelques instants, elle admira le profil viril de son amant endormi, puis elle se glissa hors du lit. Elle ramassa ses vêtements et se rhabilla près du feu. Et après un dernier regard vers le Chevalier, elle attrapa un bout de fromage et un autre de pain et elle sortit silencieusement de l'appartement.

Elle arriva aux Écuries Provisoires alors que Natéa était en train de préparer Daram pour l'emmener à la pâture. La fillette l'observa et lui dit d'un air dubitatif.
- Je ne te demande pas si tu as bien dormi, il n'y a qu'à voir ta tête ! Bon hier soir Maître Domkan a annoncé que vu que tous les apprentis ont effectué leur première sortie avec leur poulain avec succès, la formation allait pouvoir s'accélérer. Les Maisons de Luhr et de Vuhr devraient arriver d'ici deux jours. Le matin ce sera cours d'équitation pour tout le monde avec lui, et l'après-midi ce sera entraînement aux combats pour les futurs chevaliers avec leurs référents, et leçons théoriques avec lui pour les futurs maîtres écuyers. Il a parlé d'anatomie, de maréchalerie, de psychologie, d'élevage et de tout un tas d'autres mots compliqués que je n'ai pas retenu.
La jeune femme acquiesça et se dirigea vers leurs quartiers.
- Eléa, ça va ? s'inquiéta l'enfant. Hier soir je leur ai dit que tu étais fatiguée et que tu avais des courbatures suite à ta première sortie avec Daram, mais ça va hein ? Il ne t'a pas fait de mal au moins ?
Natéa rougit de sa question, mais elle voulait être sûre que sa grande amie n'avait pas le cœur brisé.
–Tout va bien, je suis juste un peu fatiguée. Je vais me changer et j'arrive pour t'aider à nettoyer le box.
–Tu m'étonnes qu'elle est fatiguée ! grommela la fillette à mi-voix.
De son côté Eléa sourit rêveusement en pensant que son amie n'avait pas menti en évoquant des courbatures. Ce matin elle en avait ressenti dans des parties jusque-là inconnues de son anatomie...
En passant près du poulain, elle lui flatta l'encolure. Il renâcla brièvement.
–Il sent l'odeur du Chevalier sur moi ! comprit-elle en rougissant, et un sourire langoureux étira ses lèvres. Elle se dépêcha d'aller se changer pour rejoindre Natéa.

Elle ne le revit pas durant les deux jours qui suivirent, car Maître Domkan avait chargé de Tuhr d'organiser l'arrivée et l'hébergement des autres élèves et de leurs référents.
Les deux amies elles, durent préparer les Écuries Provisoires pour accueillir les étalons des Chevaliers et les poulains des apprentis.
–Tu vas avoir des voisins, expliqua Natéa à Daram qui allongeait l'encolure pour la suivre du regard alors qu'elle passait devant lui avec une botte de paille.
Eléa arrangea la sellerie pour pouvoir y accrocher les harnachements à venir. Cette charge de travail supplémentaire occupa son esprit tout au long des deux jours, et lui évita de trop se remémorer sa nuit avec le Chevalier. Natéa la vit cependant s'arrêter parfois dans un mouvement, un sourire idiot aux lèvres.
Ça ne donnera rien de bon... pensa-t-elle. Surtout que maintenant que la formation va commencer ils vont se croiser tous les jours...

Le matin du deuxième jour, Maître Domkan vint vérifier leur travail, et les « félicita » à sa manière d'un bref hochement de tête et d'un grognement approbateur. Puis ils se rendirent tous les trois vers la cour principale des Écuries Ducales.
Le Chevalier de Tuhr les y attendait. Il les salua d'un bref signe de tête. Natéa grimpa comme à son habitude sur une botte de paille, et se fit toute petite. Eléa vint se mettre derrière son référent.
–C'est un plaisir de te revoir jeune écuyer... lui murmura-t-il quand elle passa près de lui.
Elle rougit vivement et faillit s'étouffer.
Les Maisons de Luhr et de Vuhr arrivèrent à leur tour. Sans surprise, les deux princes furent les derniers à se joindre au groupe.
–Dans les mois qui vont suivre, votre formation va être à la fois commune et spécialisée.
La voix éraillée du vieux Maistre Écuyer résonna entre les bâtiments.
–Vous apprendrez tous les bases du dressage des chevaux de combat avec vos poulains. Les futurs chevaliers perfectionneront le maniement des armes avec leurs référents, et les futurs écuyers les notions de dressage et d'élevage avec moi. Ne ménagez pas votre peine jeunes gens, car je ne vous ménagerai pas, croyez-moi !

Tous les matins, les apprentis devaient se rendre aux Écuries Provisoires pour s'occuper de leurs poulains et des étalons des chevaliers. Les deux princes furent logés à la même enseigne que les autres.
En observant ses compagnons, Eléa essaya de se faire une idée plus précise des caractères de chacun.
Falan et Shalan semblaient bien s'entendre entre eux, et leurs chevaux étaient calmes et équilibrés.
Rankan, lui, était toujours en train d'essayer de prendre l'ascendant sur Taran. Celui-ci était parfois autoritaire avec leurs pur-sang mais jamais violent. Rankan avait des gestes brusques et s'impatientait si les chevaux ne lui obéissaient pas assez vite.
Les deux princes, contrairement à ce qu'elle craignait, s'occupaient relativement bien de leurs poulains, et ils ne rechignaient pas à l'aider concernant l'étalon du Chevalier. En revanche, ils la laissèrent seule s'occuper de Daram. En effet, le caractère ombrageux du jeune pur-sang était réapparu face aux étrangers qui avaient envahi son territoire. Seules Eléa et Natéa pouvaient l'approcher.

Les matins, les cours étaient donc pris en commun. »

Extrait de
Le Maistre Ecuyer Royal
Léa Northmann
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