𝓗𝓮𝓵𝓵'𝓼 𝓡𝓸𝓪𝓭

𝟖

Je ne vais pas pleurer pour quelqu'un qui n'est plus qu'un mirage dans le désert qu'est ma mémoire.

𝓨𝓾𝓷𝓪

Le week-end était enfin arrivé et mon morale n'avait jamais été aussi bas. C'était aujourd'hui, aujourd'hui que je devais revoir Arwel.

Nous avions rendez-vous dans une petite heure déjà et je n'étais pas du tout prête, que ce soit mentalement ou bien tout simplement par le fait que j'étais encore pelotonnée au fin fond de mon lit.

Je n'avais pas la moindre envie de le rejoindre et la situation ne me plaisait pas du tout, je sentais que cette journée ne se passerait pas du tout comme je l'avais prévu. Un mauvais pressentiment m'avait pris aux tripes depuis ce matin déjà et je ne savais m'en défaire.

J'avais finalement décidé après avoir longuement réfléchi, que en parler à Finneas ne serait pas une très bonne idée. En effet j'avais le très net souvenir que leur relation n'était pas très fusionnelle, pour ne pas dire qu'ils étaient rivaux. Les deux jumeaux s'entendaient comme chien et chat.

L'un des seuls points positifs de cette semaine fut Aysel. Mardi, nous nous étions retrouvées pour son tatouage au salon. Et ce rendez-vous avait été ponctué d'énormément de fous rires.

Elle était désormais comme une amie, si je ne pouvais pas déjà la considérer comme telle.
Elle était d'une gentillesse incommensurable et je savais que notre relation amicale n'en était qu'au début. Elle était tout bonnement adorable et son tatouage la représentait merveilleusement bien, une colombe.

Je me dirigeais tranquillement vers le café où nous avions rendez-vous. En attendant Arwel, je commandais simplement un verre d'eau.

La circulation visible à travers la fenêtre à ma droite était plutôt dense. Et je commençais à m'impatienter quand je vis que les aiguilles de l'horloge semblaient avancées à vive allure.

Ce n'était pas normal qu'il soit en retard. Et je commençais à m'inquiéter réellement quand je vis qu'il était en retard de plus d'un demie heure.

Arwel, n'était jamais en retard, jamais.

J'avais essayer de le joindre une bonne dizaine de fois mais je tombais constamment sur la messagerie.

Je soufflais un coup, décidément cela s'annonçait compliqué.

Il était 11:45 am.

Je sortis du café. Le ciel s'était mystérieusement couvert, signe de mauvais présage. Et il commençait doucement à pleuvoir. Tout semblait se faire au ralenti.

Le téléphone en main, la première sonnerie retentissait.

" - Quoi?

- Hey! Ca va?

- Qu'est ce que tu veux Yuna?

- Oh Junan, tu pourras au moins essayer de faire comme si je t'avais manqué.

- Tu veux quoi?

- Il pleut.

- Et alors?

- Tu pourrais venir me chercher? Lui demandais-je d'une petite voix.

Je l'entendis soufflé à l'autre bout du combiné.

- Bon... Tu es où?

Je lui donnais l'adresse du café où je me trouvais. Et nous coupions quelques minutes après la discussion.

Junan arriva une dizaine de minutes plus tard. Et j'avais rarement été aussi contente de le voir. La pluie se faisait désormais diluvienne malgré le fait qu'il faisait relativement chaud. Et l'habitacle de la voiture se faisait très réconfortant.