𝓕𝓲𝓷𝓷𝓮𝓪𝓼
Les semaines ont passé.
Yuna est enfin sortie de l'hôpital. J'étais réellement soulagé. J'avais cru la perdre.
Elle était ma sœur de cœur et je ne pouvais décemment pas la laisser partir aussi facilement.
Nous avions toujours été collé. Toujours ensemble quoi qu'il en coûtait. Toutes les bêtises y sont passées. Et je crois que je n'aurais pas supporter de la perdre. Pas encore une fois.
Elle est sortie mercredi dernier. Je n'ai pas encore pu la voir mais Arwel m'a dit qu'elle allait bien, même si la rééducation l'affaiblissait. Elle était forte. Elle surmontait cette nouvelle épreuve.
Je n'avais pas pu aller la voir à la sortie de l'hôpital. J'étais en rendez-vous. C'est Yuna qui avait insisté pour que j'y aille et même si j'avais eu du mal à la savoir sans moi pour sa sortie je m'y étais contraint.
J'avais rencontré quelqu'un. Cela faisait près de trois ans que je n'avais personne dans ma vie et cela me faisait un bien fou.
May était vraiment fantastique. Je l'avais rencontré alors qu'elle remplissait l'infirmier de Yuna, parti pour s'occuper de son fils. Elle avait du lui faire une piqure et je crois que j'étais tombé sous le charme de sa voix douce et réconfortante tentant d'apaiser mon amie.
Yuna l'avait tout de suite remarquée, cette attirance que j'avais éprouvé pour la jolie infirmière et j'avais pu déceler dans son regard qu'elle était contente pour moi.
Après tout, elle avait assisté à toutes mes peines de coeur, tous mes amours ratés et relations inachevées. Et désormais je me sentais assez mature et assez moi pour penser à me remettre en couple.
J'avais passé des années à me chercher. Déterminer mon orientation sexuelle, ma voie professionnelle. Et j'avais surtout mis du temps à m'accepter tel que j'étais. Avec mes défauts et mes qualités. Ainsi que de suivre mon propre chemin et non pas celui que souhaitait me dicter les autres.
Mes parents souhaitaient que je sois avocat ou médecin. Que je suive la grande lignée de hauts fonctionnaires de la famille. Mais j'en avais décidé autrement et ils avaient dû faire face à mon choix de devenir sapeur-pompier. Ils avaient eu du mal. Mais ils s'y étaient finalement fait après près de deux ans.
On m'avait souvent répété au cours de ma jeunesse, que mon attitude parfois efféminée pouvait prêter à confusion. Je ne comprenais pas pourquoi. Mon attitude était telle qu'elle était et les autres n'avait guère à s'en soucier.
C'est Yuna qui m'avait éclairé. Certains racontaient que j'étais homosexuel. Et en réalité cela ne m'avait pas d'avantage informé. Une attitude ne définit pas une attirance. Puis je ne comprenais pas non plus le terme efféminée. Mon attitude était ce qu'elle était et n'avait pas à être genrée. Surtout que aucun comportement ne devrait être assimilé à un sexe car chacun était libre d'être ce qu'il souhaitait être.
Ma vision des choses avait été longtemps noircie par celle des autres. Elles obscurcissaient mon champ de vision au point d'occulter mon opinion.
C'est surtout grâce à mon frère que j'ai su quelle était ma vraie place. Je vagabondais d'histoire en histoire. De conquête en conquête. Et j'ai fini par me rendre compte que toutes ces expériences que je pensais enrichissante, ne m'apportait rien d'autre que de la tristesse et du temps perdu.
Arwel et Yuna m'avaient soutenu et m'avaient beaucoup trop souvent ramasser à la petite cuillère. Mais je ferais en sorte que cette fois ci rien de tout cela ne se passerait.
Mon téléphone sonna soudainement me sortant de mes souvenirs.
- Allo?
- Je... oui, tu te souviens de moi? C'est May? Tu m'avais donné ton numéro.
- Oui bien sûr je me souviens. Répondis-je, heureux qu'elle ait appelé.
Un sourire pris instinctivement place sur mon visage.
- Je voulais juste savoir si tu voulais bien que l'on se voit?
- Oui, oui avec grand plaisir. Un cinéma ça te dit?
- Parfait, je t'emmènerai dans mon restaurant préféré par la suite! Tu verras ils font les meilleurs hamburgers de la ville.
Je rigolais légèrement face à l'enthousiasme de sa voix.
- Tu es libre demain?
- Oui, j'ai hâte. Déclara-t-elle.
- Moi aussi, bonne soirée.
- À toi aussi, bisous.
Elle raccrocha juste après, me laissant pantois et souriant devant mon téléphone. J'avais très certainement l'air idiot. Mais j'étais un idiot heureux.
𝓨𝓾𝓷𝓪
- Yuna! Viens prendre tes médicaments!
- Tu sais je n'ai plus quatre ans, je peux me débrouiller seule! M'exclamais-je.
J'en avais marre. Depuis que j'étais sortie de l'hôpital. Hémon me surcouvait, il avait comme élu domicile dans mon appartement. Mettant au passage Finneas à la porte.
Il s'assurait que tout aille bien, tout le temps. Il ressemblait parfois à un papa poule souhaitant protéger sa progéniture.
Même si je ne souhaitais pas me l'avouer. Le savoir aux petits soins pour moi me réchauffait le cœur.
Dire que je ne l'appréciais pas était un mensonge. Alors le savoir auprès de moi était une sorte de réjouissance personnelle.
- Tu vas bien? Demanda-t-il en pénétrant dans la salle de bain. Ca fait trois fois que je toque à la porte.
- Oui, oui, ne t'inquiète pas. Tout va bien.
Lorsque je lui parlais, de très légères rougeurs apparaissaient parfois sur mes joues. J'avais l'impression d'être une collégienne prostrée devant son coup de cœur du mois.
Je m'étonnais moi-même de mes réactions face à lui.
Il était beau, c'était indéniable. Il avait tout de l'homme parfait, si on omettait son nombre exorbitant de conquêtes qu'il avait à la chaîne. Grand, protecteur, musclé, charmeur. Non, vraiment il avait tout du genre idéal. De l'homme à marier.
Mais avec aucun de mes anciens petits amis je n'avais eu ce genre de réactions. Aysel m'avait suggéré tout en roucoulant et en faisant de grands gestes en forme de coeur, que c'était par ce que nous étions "âme sœur". Arwel, quant à lui, avait émis l'idée que c'était mon passage à l'hôpital qui avait fait vriller mon cerveau, il avait d'ailleurs reçu une bonne claque de la part de Aysel.
Bon, autrement dit, ils ne m'avaient pas avancée.
Et il était trop tôt pour parler d'amour. Même si nous nous étions rapprochés. Fait indéniable étant donné qu'il logeait chez moi. Je ne me sentais pas amoureuse.
Et surtout, je ne savais pas si j'étais de nouveau capable d'aimer.
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𝓗𝓮𝓵𝓵'𝓼 𝓡𝓸𝓪𝓭
De TodoElle n'aimait pas parler d'elle. Mais ses tatouages parlaient pour elle. Ce talent, aussi prononcé soit-il, finira un jour par la perdre. Il lui était vital. Pire qu'une passion, une partie d'elle. Il était craint, admiré, adulé. Mais tout ce qu'i...