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Il est parfois facile
de parler,
moins de vivre.

𝓗𝓮𝓶𝓸𝓷

Les recherches avançaient bien et des pistes étaient déjà avancées.

Cela faisait environ une semaine que Yuna avait rencontré mon père et il n'arrêtait pas de me parler d'elle.

- Tu sais, elle ferait une très bonne belle-fille.

Je soufflais en levant les yeux au ciel, qu'est ce qu'il inventait?

- Puis on ne va pas se mentir, elle est plutôt mignonne. Tout à fait ton genre.

- Papa arrête, tu sais très bien que même si je l'appréciais plus que nécessaire, je ne finirai pas avec elle. Les histoires d'amour c'est fini pour moi.

- Oh, ne met pas tout dans le même panier. Yuna ne joue pas dans la même cour que Joyce. Me reprimanda-t-il

- Ah oui? Et comment peux tu le savoir? Tu la connais peut-être ?

- C'est l'instinct masculin ça mon cher.
Tu verras, j'ai toujours raison.

Je ne verrais rien du tout, il se fait des idées. Puis je n'ai pas le temps pour ça. Le chapter occupait absolument tout mon temps et additionné à cela la disparition d'Arwel, je n'aurais aucune minute à accorder à une quelconque femme.

- Bon si tu as terminé, j'ai du travail à faire.

- Tu me vires c'est ça? Je suis outré. Dit-il, une main sur le cœur, faussement blessé.

- Allez dehors.

Il lâcha un petit rire et fini enfin par quitter mon bureau.

Les papiers n'attendaient pas et j'avais une autre affaire à régler, celle de Chad Torres.

𝓨𝓾𝓷𝓪

Je me sentais mal.

Je ne mangeais plus, ne dormais plus.

Elle revenait.

Comme un cheval lancé aux triples galots.

M'évinçant de ma propre vie.

Je n'étais pas sûre cette fois que je m'en sortirai vivante.

Ils avaient été clairs.

Si cela venait à se reproduire encore une fois.

Ce serait la fois de trop.

Elle arrivait. Et la sensation qu'elle dégageait me paraissait déjà âpre. Amère.

𝓗𝓮𝓶𝓸𝓷

Arwel était là.

Juste devant nous.

Les bras en sang et le visage remplit de contusions et d'hématomes.

Je m'approchais lentement de lui, mon G22 à la main, prêt à tirer.

Le bras en avant, je touchais délicatement le cou de l'homme encore attaché à la chaise. Mes deux doigts sentaient une légère pulsation provenant de l'artère carotide.

Je soufflais soulagé, ramener un cadavre m'aurait embêté.

- C'est bon. Je lançais à Dany qui assurait que personne ne vienne aux côtés de Junan et de Ignace.

Un bruit de porte se fit entendre et un homme pas plus âgé que nous fit son apparition.

Il ne semblait pas armé mais je brendis tout de même mon arme dans sa direction.

- Qui êtes-vous ?! Lanca Ignace, acerbe.

- Moi? Personne. Je ne faisais que passer. Répondit l'homme un léger rictus au coin des lèvres.

Son sourire était aussi dégueulasse que l'endroit où nous nous trouvions.

Répugnant et inquiétant.

Je désactivais le cran de sécurité et plaça mon doigt sur la détente.

- Oh calme, calme. Fit il en levant les mains en signe de paix.

Mon visage ne montrait aucune expression particulière et ne dévoilait aucune émotion.

- Qui êtes-vous? Répéta Ignace hors de lui.

- Je me présente, Miles Ermin. Pour vous servir.

Il exécuta un révérence maladroite.

Bon sang! C'était qui ce guignol?

- Que faites vous ici?

- Je l'ai déjà dit, je ne fais que passer.

Il s'amusait clairement de la situation. Il se jouait de nous et semblait y prendre du plaisir.

Je n'hésitais pas à m'avancer de sortes à me retrouver à seulement deux mètres de lui. Et à lui tirer dans la jambe.

Il s'écroula au sol. Et dans sa chute sorti un chapelet de jurons ainsi que des geignements de douleur.

On aurait dit un porcelet.

- Tu ferais mieux d'arrêter ça. Tu n'es rien.

J'écrasais violemment sa jambe blessée. Puis le pris par le col pour le mettre au niveau de mon visage.

- Je ne me répétrai pas. Que fais tu ici?

- Je... je m'occupe de vérifier que... que le... le type est toujours en v..vie.

Il avait du mal à articuler à cause de la pression que j'infligeais au niveau de son cou.

Je me délectais tout simplement de voir cette lueur de peur et de douleur dans son regard.

Je le maintenus à une main debout et lui tapotai doucement la joue.

- C'est bien, tu as bien répondu. Maintenant souviens toi toujours de qui je suis ou tu risques de t'attirer des ennuis.

Il souffla de soulagement quand je le déposai à nouveau sur le sol. Soulagé d'être toujours en vie.

- Merci.

Il me remerciait pour sa vie.

- Qui a dit que je te laisserais en vie?

La lueur de peur qui faisait désespérément briller son regard sembla s'intensifier. Son corps fût pris de terribles tremblements de terreur.

Il ressemblait à l'instant à un chiot apeuré. Il aboyait fort mais ce n'était que pour se donner un genre. Une contenance qu'en réalité il était loin de posséder.

Il m'amusait.

- Souviens toi bien que tu n'es rien. Tu ne mérites pas que je te tue.

Je rengais mon glock dans la pochette qui se trouvait sur mon torse et je rejoignai Ignace, Junan et Dany qui se trouvaient à l'extérieur avec le blessé.

- C'est bon? Tu as fini de t'amuser, on peut y aller? Souffla Dany, exaspérer de mon attitude enfantine.

- Oui ça devrait être bon.

Je montais à l'avant de la Cadillac noire. Je l'aimais bien ce Miles. Le voir aussi faiblard entre mes mains m'avait distrait. Et si je ne l'avais pas tué aujourd'hui, c'était dans l'unique but de le voir évoluer, et de le voir me mener directement à son boss. Le chef du chapter des Outlaws de San Francisco, Abel Smith.

𝓗𝓮𝓵𝓵'𝓼 𝓡𝓸𝓪𝓭 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant