𝟏𝟐

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Les faits sont trompeurs,
comme mes larmes
invisibles coulant sur
mes joues un jour de pluie.

𝓨𝓾𝓷𝓪

- Donc, maintenant, il est hors de danger? N'est ce pas? Demandais-je soucieuse.

- Pour la troisième fois, oui. Son était n'est pas critique.

J'étais soulagée

Je soufflais, rassurée. J'avais vraiment paniqué quand on m'avait appelée, me demandant de venir en toutes urgences à la clinique.

Je n'avais pas bien compris au début et j'avais faillit fondre en larmes. Je n'étais pourtant pas très émotive et cela faisait des années que je n'avais pas lâché une petite larme. Mais je m'étais tout de même retenue.

Le plus important restait tout de même une chose: Indie était en vie.

Ce chien était tout ce que j'avais pu ramener avec moi de New York et aussi la seule chose qui me rapprochait encore de ma grand-mère.

Le vétérinaire m'encaissa et je pris Indie pour lui faire des papouilles tout en l'emmenant vers ma voiture.

Je venais juste de mettre le contact quand mon téléphone sonna.

Je me contorsionnai pour attraper mon sac à l'arrière.

- Euh allô?

- Yuna? C'est Junan.

- Ouais tu as besoin de quelque chose?

- Non mais, je... je ne sais pas si je peux te dire ça au téléphone.

- Si, si dis moi.

- Euh et bien, ils ont retrouvé Arwel.

Quoi? Je restais sans voix face à ses dires. Les mots me manquaient et je balbutiais des paroles.

- Je... mais... quand?

- Junan, Dany, Ignace et Hémon sont allés ce matin à l'ancienne usine désaffectée au Nord de la ville. Il y était ainsi qu'un autre type dans la salle juste à côté.

- Et... il va bien?

- Ça peut aller. Il était dans les vapes quand ils l'ont trouvé mais au final il n'aura pas de graves séquelles.

- J'arrive, envoie moi l'adresse. Mon ton s'était fait plus assuré. Je voulais le voir, à tous prix.

.....

Je me trouvais devant la clinique où Arwel avait été pris en charge.

La femme qui me fit face une fois devant l'accueil, me salua avec un grand sourire.

- Vous êtes venus pour voir quelqu'un?

- Oui. Arwel Davinson. Il est arrivé ce matin.

Elle regarda son fichier quelques instants.

- Oui en effet, chambre 421 au quatrième étage.

Je la remercia tout en lui disant au revoir et pris la direction de l'ascenseur.

Je crois que la montée n'avait jamais été aussi longue.

L'anxiété commençait à me gagner.

Le ding de l'ascenseur m'indiqua que j'étais enfin arrivée.

Au bout du couloir je pus remarqué qu'il n'y avait qu'Hémon, Junan et Finneas.

Je m'approchais lentement pour retarder le moment fatidique.

C'est Finneas qui me remarqua en premier.

- Salut. Il me prit dans ses bras pendant quelques minutes.

J'eus l'impression qu'un poids venait de s'enlever de ses épaules. Il semblait presque apaisé.

Ses larmes coulaient sur mon épaule. Et des sanglots silencieux le balançaient légèrement d'avant en arrière.

Il me lâcha enfin après quelques minutes et me sourit tendrement.

- Arwel voudrait te voir. Il n'a pas trop compris comment tu pouvais connaitre les gars, mais bon.

- Okay, j'y vais.

Je soufflais un bon coup, pour évacuer mon stress. Et poussais finalement la porte blanche.

Il était là, allongé semblable à un mort. Dans cette position allongée, les bras le long du corps qui les caractérisait tant.

Il était pâle, un bandage enserrait sa tête et ses bras étaient bandés.

Malgré son état plus que désastreux il semblait aller bien.

- Hey. Je saluais légèrement troublée de le revoir après tant de temps.

Il sursauta légèrement, n'ayant sûrement pas encore remarqué ma présence dans la pièce aux murs délavés.

- Salut. Souffla-t-il en retour.

Un sourire se dessina sur ses lèvres gercées et sa voix, quant à elle, était rauque et faible.

Je m'avançais prudemment, comme si on me conduisait à l'abattoir.

- Ça va?

Je n'étais qu'une idiote, sincèrement, est ce que c'était la bonne question à poser? Certainement pas.

Il rigola légèrement.

- Je vais aussi bien que l'on peut aller dans ce genre de lieu.

À la fin de sa phrase il toussota légèrement, peu habitué à faire de nouveau de longues phrases.

En tous les cas il n'avait pas perdu sa bonne humeur en cour de route.

- Et toi?

Moi? Je ne savais pas vraiment. D'un côté oui, j'avais retrouvé mon frère, Finneas et maintenant je me trouvais aux côtés d'Arwel. J'avais désormais presque tout ce que je désirais. L'emploi de mes rêves, et j'étais enfin un tant soit peu reconnu pour mon travail.

Mais, il subsistait en moi cette peur.
Qu'elle revienne de nouveau s'abattre sur moi telle un boulet de canon.

- Je pense que ça va.

Il leva un sourcil intrigué.

- Tu penses ou tu es sûre?

- À ce que je sache on n'est pas venu pour parler de moi. Répondis-je, esquivant ainsi sa question, avec un petit sourire.

- Oui tu as raison. Je n'ai pas à me mêler de ce qui ne me regarde pas.

- Sinon, comment as-tu fait pour encore te retrouver fourré dans des conneries.

Il se pinça l'arrête du nez tout en expirant un grand coup.

- Il m'a retrouvé, tu sais le mec a qui je devais de l'argent pour la drogue. Et il m'a balancé à son chef. Je te laisses imaginer sa réaction quand il a su que je faisais partie du camp ennemi.

Décidément, il n'en rate pas une.

- Enfin bref, désormais c'est réglé cette histoire. J'ai payé la dette que je leur devais. Conclut-il le regard dur.

- Et sinon, toi? J'ai pas bien compris comment tu connaissais Hémon et son père. Continua-t-il après un léger silence.

- En fait je travaille avec Marlon au salon de tatouages.

- Marlon?! Comment va-t-il ça fait super longtemps que je ne l'ai pas vu?

- Ça va, il m'en fait voir de toutes les couleurs mais je pense que ça l'amuse.

Il lâcha un rire. Il ressemblait à son frère pour ça. Toujours à se moquer.

C'était un trait de famille. Ce qui les unissait. Et faisait que malgré tout, ils étaient frères et qu'ils étaient plus semblables que ce qu'ils ne voulaient laisser paraître.

𝓗𝓮𝓵𝓵'𝓼 𝓡𝓸𝓪𝓭 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant