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"Les tatouages sont l'encre
de la mémoire"

𝓨𝓾𝓷𝓪

Les rues de San Francisco s'offraient à moi en un dédale interminable qui me rappelait étrangement un lointain souvenir de partie de cache cache avec mon frère.

San Francisco était désormais ma ville. Celle qui m'offrait enfin l'illusion et le mirage d'un avenir enfin possible.
J'allais enfin réaliser ce rêve que je chérissais depuis bien longtemps... Je le touchais désormais du bout des doigts.

Mon sac à dos avec moi et mes écouteurs vissés dans les oreilles me passant une musique de Spoken, je déambulais tranquillement sur Mission Street un café venant de chez Peet's Coffee à la main.
L'air chaud de la Californie me faisait oublié l'air frais de l'hiver New Yorkais, désormais loin derrière moi.

Les yeux dans le vague cachés derrière de grandes lunettes de soleil et la main gauche enfoncée dans le poche de mon sweat, que malgré les 86°F (30°C) je supportais.
Mes pieds avançaient sans que je ne réfléchisse réellement à l'endroit dans lequel je souhaitais aller. À vrai dire, je ne savais pas réellement où aller, mais je ne savais pas non plus où je me trouvais. Tout ce que je savais, c'était que si je continuais tout droit, je finirai à un moment par arriver sur les quais. Ce n'était pas vraiment ce que je voulais, je n'aimais pas particulièrement l'eau. Ce qui m'importait était de faire du repérage sur les différents Spots qui pourraient m'inspirer pour mes futures créations.

Les tatouages ont toujours été importants pour moi, déjà petite j'accompagnais mon père au salon et j'observais l'aiguille. Cet art m'a toujours fasciné.

Ils occupent une part importante dans ma vie ce qui, à mes yeux, les rendent uniques.

Mon frère ne partageait pas cet attrait que je portais à l'univers des tatouages et du dessin. Il a toujours été beaucoup plus castagne, toujours à foncé dans le tas. Il n'avait pas assez de délicatesse et de patience pour s'y intéresser. Pour lui, un tatouage était là pour faire joli. Mais cela représente plus, bien plus. Mon frère était une vraie tête brûlée. Typiquement le genre de gars qui t'entraine dans des tonnes d'emmerdes, il tenait de notre père.

Au bout de près d'une demi heure de marche, j'arrivais à une intersection. La petite ruelle sombre à ma droite, si peu intégrée dans le paysage, me paraissait étrange. Au bout de celle ci, un néon rouge clignotait faiblement.
Sur la devanture de la boutique un grand Tatoos était écrit. Par de là la baie vitrée, un petit salon installé.

Je poussais, la porte, intriguée. Le tintement de la clochette retenti, signalant mon arrivée.
Aussitôt, le bruit de fond se stoppa. Et l'aiguille qui le créait, sembla se poser.

J'étais là planté dos à la porte, les mains dans les poches, un écouteur défait et mes lunettes posées sur la tête, attendant de voir qui allait surgir de derrière la seule porte présente dans le petit espace.

Les secondes défilèrent, quand soudain un homme, grand, tatoué à barbe ouvrit brusquement la porte.

"- C'est pourquoi? Lança-t-il d'un air presque détaché.

Je le détaillais de haut en bas.

- Chais pas trop, mais votre boutique est cool. J'peux prendre rendez vous pour un tatouage?

L'idée de me faire tatouer, encore, venait d'émerger dans mon esprit. Après tout, pourquoi pas. J'étais dans un salon de tatouages, ce n'était donc pas pour faire de la danse classique.

𝓗𝓮𝓵𝓵'𝓼 𝓡𝓸𝓪𝓭 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant