Chapitre 5

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27 heures avant Noël.

Il fallut plus d'un quart d'heure à Hermione pour pouvoir entrer dans la Résidence. La paperasse, oui, elle commençait à la détester. Elle marchait dans une grande allé. Le village ressemblait vaguement à un quartier résidentiel moldu. Les belles maisons en moins, les studios en plus. La Résidence était une prison assez spéciale. Y vivait là les personnes ayant commis des crimes sans l'avoir voulu, mais par crainte. Ça n'était pas entièrement leur faute, mais le crime était commis. Ces criminels-là avaient été logés dans un village entier où tout se ressemblait. Les maisons étaient constituées de quatre pièces, et un camion vendait la nourriture nécessaire. On y vivait paisiblement si on acceptait le fait que sortir de la Résidence n'était pas permis. Les prisonniers gagnaient leur vie en se rendant service et les galions mis à disposition, échangés entre eux, permettaient un accès à une bibliothèque et à un cinéma.

C'était à prendre ou à laisser. On entrait dans la Résidence, on y restait à jamais, exception faite des forces de l'ordre, comme Hermione. C'était la Résidence ou Azkaban, et certains n'avaient pas le choix.

La jeune femme parcourait la grande allée à la recherche de Rafalié. C'était, comme la plupart, un ancien Mangemort, qui acceptait sa condition, qui assumait ses actes. Elle avait beaucoup de respect pour lui. Il avait aidé de son mieux, comme Duncan, mais ce dernier n'avait pas commis les mêmes crimes.

Lorsqu'elle eut trouvé le studio au nom de Rafalié, Hermione frappa à la porte. Un jeune homme brun, très grand, l'accueillit.

-Hermione ? Que fais-tu là ?

-J'ai besoin de renseignements. Je sais que je devrais venir te voir, travail ou pas, mais je suis débordée...

-Je vais t'aider, Hermione. Je comprends pourquoi tu ne viens à la Résidence que pour le Ministère, tu sais...

Elle le remercia d'un regard et entra. Il était vrai qu'Hermione ne venait jamais, pourtant, elle se promettait chaque fois de venir plus souvent, sans raisons. Elle ne savait même pas si c'était autorisé.

-Je sais que tu as déjà dit ce que tu savais du deux avril 1998. Mais j'ai besoin d'informations plus précises, et le plus rapidement possible. Je n'ai plus que vingt-sept heures...

-Tu défends Drago Malefoy ?

De nouveau, Hermione fut surprise. Le monde entier était-il au courant de ce qu'elle faisait pour Drago ? Elle l'interrogea.

-Je l'ai deviné. S'il y a une personne que le deux avril n'a pas épargné, c'est bien lui, et son procès est pour bientôt.

-Vingt-sept heures, pour être exacte. Et encore, moins...

-Je vais te raconter ce que j'ai vécu ce jour-là.

-Si tu pouvais...

-Aller à l'essentiel, c'est compris.

• Rafalié entendit son prénom et se figea. On l'appelait. Il traversa le camp, et se plaça dignement devant Voldemort. Depuis le matin, les Mangemorts arrivaient par petits groupes, et il semblait que bientôt, la forêt ne suffirait plus pour les contenir et les cacher. L'attaque prévue par Voldemort sur les aurors approchait.

Le Seigneur des Ténèbres venait d'arriver en compagnie de deux autres Mangemorts. Amarus et Drago, d'après ce qu'on disait. Amarus s'éloigna et se rendit rapidement utile.

Les noms Preben et Aurélia furent clamés à l'arrivée de Rafalié, et deux autres Mangemorts les rejoignirent.

-Preben... siffla Voldemort. Tu sais ce qu'il te reste à faire.

La seconde d'après, il avait disparu. Preben se retourna vers eux.

-Vous êtes sous ma responsabilité, dit-il. Suivez-moi.

Il semblait ravi. Un ravissement cruel. Aurélia semblait au courant, et Rafalié remarqua qu'elle mentait. Sa joie sonnait fausse. Drago, lui, suivait, les yeux dans le vide, l'envie de fuir plus présente, la peur plus puissante que jamais.

-Que fait-on ? osa finalement demander le blond.

-Ce que nous faisons ? s'étonna Preben. C'est évident, non ?

-Nous remplissons la mission qui nous a été confiée par le Seigneur des Ténèbres, compléta Aurélia avec un sourire.

-Et quelle est-elle ? questionna Rafalié.

Preben soupira et s'arrêta un instant. Au loin, la lisière apparut, ils sortaient de la forêt.

-Tuer, murmura Preben en se retournant. Tuer jusqu'au dernier enfant, là-bas.

Il pointa du doigt la lumière vive hors de la forêt.

-Nous allons détruire une école, mes amis.

31 HEURES AVANT NOËLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant