6 heures avant Noël.
Hermione s'assit sur un fauteuil dans un bureau. Karl prit place en face d'elle. Hermione avait encore un peu de mal à croire qu'elle se tenait en présence d'un ex-Mangemort, du frère de la ministre, d'un parent de Drago Malefoy. Et que ces trois qualificatifs ne désignaient qu'une seule personne.
Ils avaient à peine échangé quelques mots, mais ça avait suffi. Il avait compris ce qu'elle voulait dans les couleurs de ses yeux ; un arc-en-ciel de peur et de curiosité, de fatigue et de lassitude.
-Ce ne sera pas joyeux... prévint-il.
-Qu'importe si c'est la vérité.
Elle le fixa et l'encouragea à parler. Elle en avait besoin.
-Si tu ne comprends pas tout... Attend un peu.
Hermione fronça les sourcils mais ne dit rien. Signification ? « Ne m'interromps pas ».
• Son nom résonna à travers le camp entier, et Karl se leva précipitamment. Il s'empressa de rejoindre le mage noir qui venait de l'appeler, réfléchissant aux dernières erreurs qu'il avait commises. Il respira un grand coup quand il aperçut Voldemort, et s'inclina quand il fut devant lui.
-Maitre ?
Si un jour il sortait vivant de cet enfer, le mot « maitre » serait banni de son vocabulaire. Encore fallait-il qu'il en sorte...
-Nous partons.
Karl observa autour d'eux. Drago Malefoy était à genoux, son poignet dans les doigts fins de Voldemort. A peine esquissa-t-il un geste qu'une douleur fulgurante put se lire sur son visage. Il ne cria pourtant pas.
-Où allons-nous, seigneur ?
Le regard noir de ce dernier le fit taire. Karl ferma les yeux et sentit un sortilège puissant le saisir. L'air vola légèrement, l'énergie se compressa, le temps s'arrêta d'avancer. Et quand il ouvrit les yeux, il était ailleurs. Un décor noir, luxueux, un grand salon, un lustre de verre... Il connaissait ce lieu. Tous les sangs-purs connaissaient ce lieu. Apparemment, c'était le jour de chance de Drago ; il était de nouveau chez lui. A peine les habitants du manoir virent les nouveaux arrivants qu'ils se précipitèrent sur eux, et principalement sur Drago, que Voldemort lâcha dans un geste de dégoût. Il le jeta presque au sol, comme s'il n'était rien, et pourtant il était bien plus que « rien ». Il était lui, il était Drago. Et pour certaines personnes, ça aurait suffi. Pas pour d'autres. Ni pour Voldemort.
Lucius Malefoy saisit son fils et le maintint debout. Il cria le prénom de sa femme, qui à son tour appela sa sœur. Les trois adultes étaient privés de sortie depuis l'épisode de la fuite d'Harry Potter. Narcissa poussa un cri aigue et se jeta à genoux près de son fils. Il n'était pas si mal en point, mais son nez avait coulé. La douleur avait été trop puissante lorsque Voldemort avait voulu passé sa colère sur lui. Il n'avait pas apprécié une telle trahison. Trahison supposée, mais dont personne ne se porta contre.
-Quelle déception ! siffla Voldemort. Quel traitre ! Vous me décevez grandement.
Il s'adressait à la famille entière. Narcissa lui tournait le dos, face à son fils. Le père de ce dernier se tenait, le dos courbé, devant le Seigneur des Ténèbres.
-Seigneur... tenta Lucius.
-Ton fils, Lucius, a tué l'un des siens. Il n'est capable de rien. Tuer un vieillard, non, mais un allié, oui ! Non pas que je tienne à cet insignifiant Dagg, mais j'apprécie l'obéissance.
Il parlait d'une voix de plus en plus calme. Cela ne présageait rien de bon. Aucun Malefoy ne pouvait se défendre, parce que leurs baguettes leur avaient été enlevées. Drago se sentait si mal qu'il n'osait ni parler, ni réagir ; il bougeait à peine. La douleur répétée qu'il avait subie avait été très intense.
Aucune larme n'avait coulée. Lui qui n'était pas très courageux avait réussi à ne pas pleurer ; il avait connu pire qu'une douleur physique. Pire qu'un sortilège de torture, ou de mort. Du moins, il le pensait, mais le pire se révéla plus grand.
Et Narcissa cria.
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31 HEURES AVANT NOËL
Fiksi PenggemarC'est séparés de barreaux de fer qu'ils peuvent se parler. C'est en quelques secondes qu'il lui demande de découvrir la vérité. Ce sont 31 heures qui découlent trop rapidement, rapprochant d'eux la sentence de la mort. Serez-vous de la partie le soi...