13 heures avant Noël.
Hermione se sentait différente. Elle avait l'impression que son monde s'écroulait ; alors qu'elle pensait souffrir, d'autres souffraient bien plus encore. Sa vision du monde changeait, elle se sentait plus libre et elle réalisait que ses peurs n'étaient qu'infimes, ces maux que minimes.
La brune n'osait parler, ne serait-ce que pour remercier Artéga. Celle-ci, avec son habituel fort caractère, s'exprima :
-Alors, miss parfaite, on se rend compte que le monde n'est pas si rose, hein ?
Hermione n'eut pas la force de répondre, et là, Artéga s'inquiéta. Elle se leva, attendant que la sorcière fasse de même. Il n'en fut rien.
La vampire soupira. Elle se plaça devant elle et frappa fort dans ses mains. Hermione sembla sursauter et s'éveiller.
-Debout Granger, tu n'as plus que quatorze heures.
Etonnée, à nouveau, Hermione la regarda. Comment Artéga pouvait-elle savoir le temps qui lui restait et ses intentions ?
-Tu sais Granger, on se tient au courant quand on tient à quelqu'un.
Les sous-entendus étaient très clairs.
-Je savais ce qui se passait.
-Non. Non, tu ne savais pas. Tu ne savais pas où il était, quand serait son procès. Tu ne savais rien, Granger, parce que tu avais ta petite vie parfaite. Oublié il était, oubliée la guerre. Et oubliés les évènements qui l'avaient précédée.
-Tu ne peux rien savoir sur cela.
-Oh que si. Les vampires ont ces sortes de pressentiments qui les guident vers la vérité. Comme une sonde des cœurs ; je connais le tien. Tout le monde connait le tien, après tout, tu es le model de cette société, la femme la plus mise en avant dans le monde sorcier.
-Je n'ai jamais demandé ce que j'ai.
-Et Drago n'a jamais demandé ce qu'il a eu.
Elle haussa les épaules et ses paroles restèrent gravées dans l'esprit d'Hermione bien après qu'elle les ait prononcées :
-La vie est injuste, Granger. Le monde est ainsi. Et on n'y peut rien ; tu vis avec ou tu ne vis pas.
Artéga lui tourna le dos et ferma les yeux. Les souvenirs qu'elle avait récités dans un monologue monotone torturaient ses pensées. Les yeux bleus, gris, vides de Drago restaient devant ses yeux quoiqu'elle regarde, quoiqu'elle fasse. Elle pensa à ses propres paroles et se les répéta :
« Il suffit d'y croire. »
Elle força sur ses paupières pour enfermer plus encore ses deux pupilles de fer. Elle pensa fort à lui, à ses actes, à sa force ; s'il pouvait être ici, elle aurait une raison de mourir. Elle voulait mourir. Mais pas tant qu'il serait enfermé. Elle se sentait comme forcée de le libérer. Elle voulait le voir libre dans les derniers moments de sa vie.
Elle y crut si fort, si longtemps. Mais lorsqu'elle rouvrit les yeux, le sourire naissant disparut de ses lèvres. Seuls les yeux apparurent, persistèrent ; il n'était pas là.
Je suppose que même l'espoir a des limites.
VOUS LISEZ
31 HEURES AVANT NOËL
FanfictionC'est séparés de barreaux de fer qu'ils peuvent se parler. C'est en quelques secondes qu'il lui demande de découvrir la vérité. Ce sont 31 heures qui découlent trop rapidement, rapprochant d'eux la sentence de la mort. Serez-vous de la partie le soi...