10 heures avant Noël.
• Hermione se retourna, trop intriguée pour pouvoir continuer.
-Malefoy ?
Elle ne savait pas vraiment quoi demander.
-Où est-ce que tu vas ? demanda-t-il.
-Je... Je vais voir Harry.
Il remarqua ses frissons.
-Tu as peur pour lui ?
-Je ne pense pas qu'il puisse gagner devant des adversaires tels que Krum et Fleur Delacour. Il n'est pas assez âgé...
Il s'approcha d'elle. Sans le savoir, il allait prononçait les mots qui un jour lui redonneraient espoir à deux reprises. Sans le savoir, une vampire un jour les lui répéterait, et une brune les chuchoterait dans une nuit de décembre.
-Il suffit d'y croire, Hermione. Il suffit de croire en lui.
Hermione resta bouche bée. Pensant qu'ils en avaient terminés, elle amorça un geste de fuite, mais il la retint.
-Attend. Tu n'es pas pressée.
-Mais Harry...
-Est avec le directeur à cette heure-ci.
Ils restèrent donc dans le couloir étroit, sans parler. L'une comme l'autre n'osait partir. Finalement, Drago parla :
-Je peux te dire une chose ?
Elle hocha la tête.
-Je peux te dire un secret ?
Comme elle hochait la tête de nouveau, il s'approcha. Elle était plus petite que lui mais ses lèvres restaient accessibles. Elle ne s'y attendait absolument pas, mais lorsqu'il l'embrassa, elle ne recula pas. Il la saisit par la taille et l'approcha de lui.
Ce qu'ils ressentirent tous deux est impossible à décrire. Ce fut à la fois rapide et éternel, à la fois froid et brûlant. C'était des milliers de sentiments en une seule seconde.
Rapide parce que le baiser ne dura que quelques instants.
Éternel parce que dans leurs mémoires, il y resta des années.
Ils ressentirent le froid de la haine un instant avant qu'elle ne disparaisse, épuisée, envolée.
Brûlant parce qu'elle fit place à des sentiments plus forts que l'amour. Non, ce n'était pas de l'amour, ça n'était plus de l'amour. Ils savaient que c'était éphémère, que jamais ça ne durerait, que jamais ça ne se reproduirait. Alors ils profitaient. Leur chemins s'étaient croisés, mais chacun continuait la route de sa vie.
-Le voilà, notre secret, dit Drago.
Quelques minutes plus tard, ils se séparèrent. Désormais, ils se regarderaient en partageant leur secret, mais lorsqu'ils se perdraient de vue dans les couloirs de Poudlard, l'un pour l'autre n'existerait plus. •
Lorsqu'Hermione se rendit compte qu'elle s'était endormie dans les souvenirs de son passé, elle se maudit. Le temps était précieux et elle le perdait, la vie était courte et elle l'épuisait. Quelle était la prochaine étape, la prochaine erreur ?
Elle secoua la tête et oublia, du moins essaya d'oublier, les souvenirs ravivés.
Elle sortit les comptes rendus d'Halvor et chercha celui qui détaillait la fin de la bataille du deux avril 1998. Elle finit par le trouver et lut :
« Fin bataille. Assignés au rangement : Carrie - Tobias - Drago - Dagg - Halvor.
Un auror enfui.
Les quatre Mangemorts font disparaître les corps sous ma surveillance. Un dernier auror tué par Carrie. Tobias s'amuse à vandaliser les cadavres (coups de pieds notamment). Ordre d'arrêter.
Tobias - Carrie sont dehors avec moi. Bruits de sortilèges. Fracas. Quelques secondes, pas le temps d'y retourner. On s'arrête. On attend. Drago sort. Dagg s'appuie sur lui. Il se meurt. Carrie court vers lui. Drago explique "Un dernier auror. Mort." Dagg chuchote "Faux. C'est lui. C'est le traître. Il m'a tué."
Carrie brandit sa baguette. Elle veut le tuer. Ordre de rentrer, de capturer Drago.
Drago se défend. Il plaide innocent. Il recule. Tobias calme Carrie. Il attrape Drago.
Retour au camp. Voldemort est fou de rage. Il pense Drago coupable comme nous tous.
Karl appelé par le mage noir. Dagg mort. Nous autres, congédiés. »
Hermione rangea les dossiers tout en essayant d'oublier le visage de Drago. On dit que la première chose que l'on oublie d'une personne, c'est sa voix. Et celle de Drago ne lui revenait subitement plus.
C'est les yeux humides qu'Hermione transplana.
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31 HEURES AVANT NOËL
FanfictionC'est séparés de barreaux de fer qu'ils peuvent se parler. C'est en quelques secondes qu'il lui demande de découvrir la vérité. Ce sont 31 heures qui découlent trop rapidement, rapprochant d'eux la sentence de la mort. Serez-vous de la partie le soi...