2 heures avant Noël.
Devant elle, un plat de pâtes, un morceau de steak, un verre de jus de fruit. « Revigorant » était le mot parfait pour décrire ce que pensa Hermione de ce repas. Elle se surprit même à sourire et elle se revit quelques heures plutôt, dansant sans musique dans la salle des archives. Ce sont ces moments qu'il fallait qu'elle retienne, et pas ceux de malheur qu'elle vivait entreeux.
« Cherche le bon moment entre deux mauvais » se rappela Hermione.
-Autre chose ? demanda un serveur, la sortant de sa rêverie.
-Je prendrais bien un dessert, s'il vous plait.
Autour d'elle, Hermione voyait des familles heureuses, fêtant Noël au restaurant. Les tables étaient garnies de guirlandes illuminées de toutes couleurs. Une feuille de houx entourait chaque verre de la salle ; le plafond en était couvert également. Le serveur ne bougea pas, attendant sa commande, qui ne vint pas. Le regard de la sorcière s'était perdu dans les décorations et dans l'ambiance de Noël.
-Madame ? répéta-t-il.
-Je... prendrais une glace.
Il la regarda avec surprise. Dehors, il neigeait ; et sa cliente prendrait une glace ?
-C'est Noël, ajouta Hermione. Le soir de toutes les folies.
Le serveur hocha la tête tout en haussant les épaules. Il revint quelques minutes plus tard, alors qu'une auror prenait place en face de la brune.
-Tu as trouvé ?
-Ç'a été dur, mais voilà ce que j'ai.
Elle lui tendit un dossier, mais Hermione ne le prit pas. Elle lui fit comprendre ce qu'elle voulait :
-Va à l'essentiel.
-Aurélia Opfer, Mangemorte décédée lors de la guerre, avait un frère, Benjamin. Peu de personnes savaient qu'ils étaient liés par plus qu'un simple nom de famille commun. Dans les rangs de Voldemort, ils ne se parlaient pas. Ils tentaient de s'ignorer au mieux ; l'un parlait une langue, l'autre parlait anglais. Ils disaient venir de deux pays différents. Ils évitaient le chemin de l'autre, c'était tout.
-Pour ne pas entraîner l'autre dans sa chute, devina Hermione.
Son acolyte hocha la tête.
-Ainsi, pour faire souffrir l'un, Voldemort ignorait qu'il pouvait utiliser l'autre. Trop occupé par Harry Potter et beaucoup moins par de simples disciples, il ne se posait pas tellement de questions.
-Où est-il désormais ?
-Mort.
Hermione posa les coudes sur la table et baissa la tête entre ses bras. Ses mains serrèrent sa nuque. De nouveau un obstacle, le pire : la mort.
-Mais...
Hermione releva vivement les yeux.
-Oui ?
-Il nous reste quelque chose. Nous sommes responsables de sa mort puisque c'est sa condamnation qui lui a pris la vie. Et avant de la lui prendre, nous lui avons pris...
-Ses souvenirs, pour la Reconstitution.
Les Mangemorts tués par le ministère n'étaient pas si nombreux. La plupart préféraient se suicider en voyant l'arrivée du ministère ; d'autre étaient morts pendant la guerre ; on ne retrouverait jamais certains malins qui se cacheraient à jamais. Mais pour les condamnés de la justice, c'était différent. S'ils n'allaient pas à la Résidence, ils mourraient ; et on prenait leurs souvenirs avant cela. On ne les regardait pas forcément - grossière erreur d'ailleurs, avait toujours pensé Hermione - mais dans l'idée, ils serviraient à reconstituer, lorsque les aurors estimeraient avoir attrapé le maximum de Mangemorts possible, la deuxième guerre de sorciers.
-Où sont-ils ?
-C'est ce qui m'a pris tout ce temps... Les voilà.
Elle dévoila aux yeux d'Hermione un flacon bleuté contenant les souvenirs de Benjamin. Une étiquette jaunie indiquait « Benjamin Opfer - 001987 ». La jeune fille s'en empara et remercia sa collègue.
Quelques minutes plus tard, Hermione se trouvait en possession d'une pensine, et elle remercia l'inventeur du transplanage pour cela. Elle respira un grand coup et se plongea, tête la première, dans une autre réalité, inconnue, celle de Benjamin. Chacun a sa propre réalité, chacun vit avec.
Elle allait découvrir celle du frère d'Aurélia, et elle ne savait pas vraiment si elle devait s'en réjouir.
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31 HEURES AVANT NOËL
Fiksi PenggemarC'est séparés de barreaux de fer qu'ils peuvent se parler. C'est en quelques secondes qu'il lui demande de découvrir la vérité. Ce sont 31 heures qui découlent trop rapidement, rapprochant d'eux la sentence de la mort. Serez-vous de la partie le soi...