1 heure avant Noël.
• Les souvenirs de Benjamin se succédaient sans qu'aucun n'intéresse réellement Hermione. Du moins, aucun ne parlait de Drago, et en regardant l'enfance du jeune homme, ses pleurs, ses précédents Noël, ses bonheurs, sa vie en somme, elle avait l'impression de s'introduire dans son passé, d'être « de trop » dans ces souvenirs.
« Drago, Drago, allez... » tentait de prier Hermione.
Ces mots semblèrent fonctionner. Quelques secondes plus tard, en effet, le décor changea totalement. On aurait dit la joie envolée et le bonheur détruit.
Benjamin progressait lentement à la lueur de sa baguette. Ses pieds frappaient le marbre au sol, et il sembla déconcerté. Du marbre dans les cachots ? Quoi de mieux pour montrer la réelle puissance du maitre des lieux, la richesse de ce manoir ?
-Quelle richesse... murmura Benjamin sans se rendre compte qu'il exprimait ses pensées à voix haute. La richesse de la mort, celle qui prend racine dans le bonheur des autres et en aspire les derniers soupirs ?
Il enjamba un cadavre qui semblait mort très récemment. Grimaçant, Benjamin y récupéra une baguette. Rien n'était plus utile, ces temps-ci.
-J'ai perdu, répétait-il, j'ai perdu mais il gagnera. Lui, il le peut. J'ai perdu...
Son service aux ordres de Voldemort avait le don de le sortir des sentiers battus, physiquement et moralement. Il perdait, l'esprit et ses forces. Il perdait la vie et le courage, il gagnait en désespoir et en haine. Il gardait son altruisme mais vendait son bonheur. Il gagnait la colère et offrait l'amour à qui le désirait.
-Mon amour, quel amour, elle est morte. Pour une chose, une personne. Au moins je suivrais ces traces.
Il continua de progresser ainsi, dans un noir quasi-total, au sein d'un manoir immense et dont les cachots s'étalaient sur quelques centaines de mètres. De l'autre côté des barreaux, les prisonniers le fixaient, du moins le faisaient ce qui le pouvaient. Certains, inertes, se sentaient disparaitre. D'autres, blessés, n'eurent pas la force de lever les yeux. Ils l'auraient à peine fait si on les avait libérés.
Enfin, il s'arrêta. A l'intérieur se trouvait un prisonnier à peine enfermé. Il était probablement l'un des rares à encore espérer sortir ; mais lui, ce n'était pas pour sa vie, c'était pour une promesse. Une promesse qu'il devait tenir une fois la guerre terminée.
Benjamin s'était procuré une clé. Les soupçons se tourneraient vers lui très rapidement, mais il s'en fichait. Il avait joué, il avait perdu. Mais l'homme devant lui ne faisait qu'entrer dans le jeu, il pouvait encore sortir. Apprendre. Vivre. Il pouvait gagner.
-Dehors.
Drago Malefoy releva la tête. Il connaissait ce mot ; et quel coïncidence que ce soit Benjamin qu'il le dise. Ce dernier déverrouilla la porte.
-Allez dehors. Sors.
Drago ne comprenait pas.
-Tu le paieras si tu me libères.
-Qu'importe les conséquences. Dans la famille, quand on perd, on l'accepte.
Tout s'expliqua pour le blond. Aurélia et Benjamin étaient bel et bien de la même famille. Ce que tout le monde avait supposé, puis abandonné.
Alors, Drago se leva. Il passa devant lui.
-Merci.
-Remercie-moi comme tu l'as fait pour Aurélia.
Une pensée totalement inappropriée traversa l'esprit d'Hermione, spectatrice de la scène, tandis que Drago pensait exactement la même chose :
« Il a embrassé Aurélia. Il ne va pas... non ? NON ?? »
-En vivant, termina Benjamin.
Imperceptiblement, Drago eut un soupir de soulagement. Hermione eut l'envie de rire, malgré les circonstances.
-Merci Benji, chuchota Drago.
-Il n'y a qu'elle pour m'appeler ainsi.
Drago lui sourit.
-Tu sais, Benji, tu n'as pas perdu. Ce que tu fais là, ce qu'elle faisait elle... C'est digne d'un gagnant.
Il y avait un gagnant ici, pourtant le jeu continuait.
Le jeu continua.
Des heures. Longues. Insupportables.
Et quand Benjamin paya le prix de sa trahison, alors on put dire qu'il portait bien son nom. •
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31 HEURES AVANT NOËL
FanfictionC'est séparés de barreaux de fer qu'ils peuvent se parler. C'est en quelques secondes qu'il lui demande de découvrir la vérité. Ce sont 31 heures qui découlent trop rapidement, rapprochant d'eux la sentence de la mort. Serez-vous de la partie le soi...