Chapitre 23

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9 heures avant Noël.

Qui donc était ce Mangemort dont aucun dossier ne parlait ? Qui donc était cet homme qui jamais n'était né, qui jamais n'avait existé ? Hermione, morte de fatigue, épuisée par les sentiments et quelques larmes, n'avait plus la force de chercher le dénommé Karl. Il était pourtant le dernier espoir qui la mènerait à la libération de Drago.

Mais le chercher était impensable désormais, se disait Hermione. Elle avait épluché les dossiers, les registres, vérifié la fréquentation de la Résidence, cherché dans les décès, les disparus.

Mais elle cherchait trop loin ; et pas assez dans le dossier qui la concernait le plus.

« Je n'en peux plus. »

« Je le dois. »

« Mais je ne peux plus. »

Elle se força à se lever. Elle quitta la position assise qu'elle occupait depuis plus de dix minutes. Ses pensées commençaient à divaguer à nouveau ; ses sentiments à se méprendre ; sa raison à se perdre. Il lui fallait trouver un moyen de rester éveillée malgré la fatigue qui revenait sans cesse. Elle l'avait chassée une fois, mais voilà qu'elle réattaquait.

« Il suffit d'y croire. Il suffit d'y croire. Il suffit d'y croire. »

Mais elle-même ne croyait plus ces paroles. Elle-même avait oublié qui les lui avait dites. Ce qu'elle voulait, c'était dormir. Oublier. Perdre la responsabilité qu'elle avait prise, ravaler ses mots et ses promesses.

Et mourir ?

Cette idée la fit réagir. Elle n'avait jamais pensé une telle chose. Ça n'avait rien de courageux.

Alors, elle fit une chose totalement folle. Totalement inappropriée. Totalement irrationnelle.

Elle dansa.

Elle dansa jusqu'à n'en plus savoir où elle se trouvait, jusqu'à perdre les repères spatiaux du lieu, jusqu'à voir la Terre tourner. Elle leva les bras jusqu'à décrocher les étoiles, jusqu'à toucher le ciel, jusqu'à attraper l'espoir. Elle tourna, sauta, jusqu'à l'épuisement complet. Elle évacua sa colère sur une chanson dont elle chantait les paroles du bout des lèvres. Elle avait la mélodie dans la tête, et « Run For Your Life » du groupe moldu The Fray résonna dans son esprit.

Et enfin, elle dansa jusqu'à sourire. Jusqu'à rire. C'était le sourire le plus sincère et le plus beau qu'elle ait fait depuis des heures. C'était le rire le plus éclatant et le plus honnête qu'elle ait prononcé depuis des jours.

Elle dansa longtemps, elle dansa férocement. Les forces la quittèrent, et c'est dans un dernier éclat de rire qu'elle chancela, la planète tournant trop sous ses yeux pour rester debout. Elle prit appui sur le mur de la salle des archives, et elle imagina la tête de Drago s'il la voyait maintenant.

Et elle en était persuadé, il sourirait.

31 HEURES AVANT NOËLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant