Seiran hésita à rentrer dans la classe. Tante Miko la poussa légèrement avant de presque prendre ses jambes à son cou, s'assurant que la petite ne la suivrait plus comme elle l'avait toujours fait. Seiran resta donc face à cet encadrement de porte, les mains posées sur les brettelles de son sac neuf sans dire un mot. La maitresse, les mains serrées près de sa poitrine, la dévisagea sans un mot, s'attendant à ce qu'elle rentre prendre sa place comme un élève "normal" l'aurait fait. Mais, tétanisée par la présence d'une quinzaine de paires d'yeux sur elle, elle n'osa pas avancer. Elle appelait du regard l'adulte en charge de ces enfants, mais elle n'eut aucune réponse plausible.
—Seiran... C'est ça ? La concernée balaya du regard les visages de tous ses camarades de classe, muets comme des pots, avant de répondre d'un léger hochement de tête. Tu veux rentrer ?
Elle leva ses yeux vers elle, la méprisant d'un seul regard, avant de secouer la tête de gauche à droite sans émettre un seul son. Elle s'approcha d'elle, faisant furieusement claquer ses talons contre le sol. Seiran ressentait bien la frustration qu'émettait la femme à plein nez. D'un geste brusque, elle se recula au rythme qu'elle avançait, les yeux grands ouverts. Ses camarades levèrent la voix pendant que la maitresse grommelait des choses pour elle-même. Elles se retrouvèrent toutes les deux dans le couloir. L'adulte referma légèrement la porte pour lui donner l'illusion qu'elles étaient seules.
—Seiran, tu es en sécurité ici... Regarde, elle désigna l'ouverture vers laquelle elle pouvait apercevoir les autres élèves de son âge. Ils sont comme toi, tu n'as rien à craindre. Ils sont là pour apprendre, tout comme toi... Ta maman ne te l'a pas dit ? Seiran fronça les sourcils brusquement, prenant la mine boudeuse d'un enfant de son âge. Le visage de la maitresse se décomposa aussi vite.
—On parle pas de Maman, murmura l'enfant tout en jetant le regard le plus noir qu'elle avait avant de rentrer telle une flèche dans la classe.
Tout le monde se tut à son arrivée, elle sentit par ailleurs son cœur faire des sauts bien trop grands dans sa poitrine, la peur la dominait à nouveau mais elle sentait ses membres lui obéir suffisamment pour atteindre la seule place libre. Elle s'y dirigea d'un pas calme, d'une manière à croire qu'elle devait marcher sur des œufs pour s'y installer. Elle posa son sac délicatement sur le dos de sa chaise, sortant sa trousse ainsi que ses cahiers, imitant, perdue, son voisin qui semblait la mépriser autant qu'elle le faisait avec le reste de la classe. Elle était malheureusement tombée à côté de celui que tout le monde fuyait comme son ombre, d'où la place libre dans son périmètre.
***
Lorsque ce fut le temps de la récréation, Seiran traina à sortir, n'ayant aucun ami avec qui passer son temps. D'un pas timide, elle sortit, un cahier et un crayon plaqués contre sa poitrine. Elle s'était mise en tête de dessiner pour éviter tout contact avec les autres. Alors qu'elle était penchée et concentrée sur son dessin depuis désormais plusieurs minutes, des bruits de pas se rapprochant d'elle la poussèrent à lever la tête. Le même garçon, que tout le monde fuyait, se trouvait désormais devant elle. Elle se leva sans rien dire avant de lever le menton vers lui, lui annonçant par la même occasion qu'elle était prête à l'écouter. Elle se montrait confiante mais ses mains tremblaient dans ses poches et un mauvais arrière gout lui donnait la nausée. Elle s'efforça malgré tout de soutenir son regard. Derrière lui, deux autres zigotos le suivaient à la trace, ricanant comme des idiots à chaque mouvement ou chaque parole.
Elle n'avait pas eu l'occasion de lui adresser la parole et vice-versa car elle l'avouait elle-même, elle avait passé 3/4 du temps à somnoler en classe. L'autre 1/4 du temps, elle l'écoutait insulter l'ensemble de la classe et déclarer des menaces de mort envers un triste Deku qui semblait pourtant l'admirer. Ça l'avait rendu triste un instant avant de s'endormir innocemment.
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WAVE • "Seiran" - Tome 1
أدب الهواةDe toute manière, les choses s'étaient toujours passées ainsi. Torture. Elles se terminent toujours ainsi. Feu. -My Hero Academia Fanfiction-