WAVE • "Seiran" - Tome 1

Sorcière.

—Tu sais... Eraser. Commença d'un ton étonnamment calme Joke tout en fixant la poussière qui venait de s'échapper d'un bâtiment. Cette épreuve... Donne l'impression que l'offensive est récompensée, mais c'est faux n'est-ce pas ? Une goutte de sueur coula le long de sa tempe. Elle se faisait plus que du soucis pour ses élèves. 

—Oui, la cohésion, le travail d'équipe et l'observation sont les clés de la victoire. Elle leva un index en direction de l'arène, tremblante comme une feuille. 

—Alors pourquoi... Seiran... est toute seule... 

Eraser se redressa subitement, en effet, il n'avait pas remarqué sa nièce qui courait, seule, ses trois cibles disposés sur son corps d'une manière tellement insolente que ça ne l'étonna pas. Cette dernière revenait du terrain abritant de l'eau. Par reflex, il jeta un coup d'oeil à ce qui était précédemment un lac artificiel, désormais il était à sec, se vidant progressivement. 

Seiran tout en courant dans la direction des bâtiments urbains, semant derrière elle une longue trainée d'eau qui se maintenait à la surface comme du verglas. Elle était complètement à découvert à vrai dire et il ne fallut pas attendre longtemps pour que les première balles oranges ne viennent à sa rencontre. Sentant leurs présences dans l'air, elle s'arrêta tout en ramenant ses bras en avant, frappant ses mains entres elles, l'eau qu'elle avait semé se replia d'une vitesse folle en sa direction. C'est en une fraction de seconde que le corps entiers de Seiran se retrouva recouvert d'eau d'une telle manière qu'elle était sous armure blindée. Les balles que ses adversaires avaient lancé quelques secondes plus tôt perdirent toute leurs forces et leurs vitesse dans la masse d'eau immense qui la protégeait. Elle remarqua alors que ce n'était pas qu'un ou deux candidats qui s'en prenait à elle mais plusieurs classes à la fois. 

En effet, les rumeurs autour de Seiran s'étaient plus rapidement répandu que la peste. Elle se douta bien qu'elle ne pouvait pas passer inaperçu en arrivant sous la bannière de Yuei, surtout qu'elle était absente du championnat et pour les mieux informé provenait aussi de la filière de Shiketsu. Son alter était à moitié flou pour l'ensemble de ceux qui avaient voulu se renseigner. C'était donc la tête à abattre. Il faut frapper les clous qui dépassent. Mais si ils dépassent, c'est qu'ils sont forts. Seiran ne faisait pas exception à la règles.

Un long silence suivit la formation de cette armure, surprenant pour le peu tout ce qui s'en était prit à elle. Ce moment de pause les laissèrent paralysés, leur faisant réaliser leurs erreur qui allait être fatale. Centrée au milieu de cette masse d'eau importante, Seiran semblait voler, ses cheveux flottant dans l'eau gracieusement. Fermant les yeux, elle arrivait à se concentrer sur le placement des balles enfoncées dans l'eau, comme si le liquide était le prolongement de son corps. Lorsqu'elle rouvrit ses yeux noirs, les balles fusèrent tel des feux d'artifice. L'eau qui les imprégnaient encore servit à Seiran pour les diriger en direction de ses assaillants. De nombreux "bip" sonore annoncèrent les disqualifiés. Des éclats de larmes et de colère suivirent mais n'arrivèrent jamais aux oreilles de Seiran, encore enfermé dans sa bulle d'eau. 

—Nous avons un qualifié ! Non, une qualifiée... Avec... 123  éliminations ! 

 Seiran coula dans sa capsule d'eau, une fois que ses bottes touchèrent le sol, l'armure qu'elle avait construit à l'aide de son alter se dissipa, relâchant un ras de marrée assez conséquent qui balaya les derniers encore sur place avec douceur. Le tableau était spectaculaire, l'eau venait de dégager un chemin de gloire vers la deuxième épreuve. Tout les vaincus se retrouvèrent au sol, observant la démarche féline dont Seiran faisait preuve pour rejoindre le point de rassemblement des qualifiés. Elle était déjà sèche, seule les semelles de ses bottes laissèrent une trainé sur son passage. Ses cheveux étaient légèrement gonflé par le séchage rapide. Par réflexe, elle passa sa langue sur ses lèvres encore humides. Même pas elle jeta un coup d'oeil au perdant, ni même un mot.