WAVE • "Seiran" - Tome 1

Examen.

De l'autre côté de la palissade, il était simplement allongé, écoutant sa propre respiration pour essayer de trouver le sommeil. Fixant sans relâche cette tâche de colle qui était là depuis des années, le marchant de sable avait déjà fini sa tournée. Il passa ses mains lentement sur son visage, marquant une pause lorsque le bout de ses doigts effleurèrent ses lèvres. Il plissa soudainement les yeux lorsqu'une lumière venant de l'extérieur l'aveugla. Il se redressa à peine pour deviner quelle venait de la chambre de sa voisine. Ne voulant pas jouer les voyeur il se rallongea en se laissant tomber sans retenue. Jamais il n'allait savoir se rendormir.

Elle n'arriva pas à dormir. Elle n'arrêtait pas de se tourner, puis de se retourner. Chassant ses couvertures car elle était déjà recouverte de sueur. Les cheveux en éventail sur son coussin, une boule au ventre à imaginer un monstre lui attraper la jambe qui pendait de son lit, elle attendait le sommeil comme un enfant attendait le père-noël. D'une main las, elle alla chercher le câble de sa lampe de chevet. Se cachant le visage de sa couverture, elle anticipa l'agression visuelle du jet de lumière. Une fois allumée, elle se retrouva à ne rien faire. Qu'allait-elle bien pouvoir faire à une heure si tardive ? Elle se leva en se laissant tomber de son lit, à moitié dénudée, une simple couverture d'été pour recouvrir ses épaules nues. Elle resta plantés plusieurs longues minutes face à sa bibliothèque en pensant être d'aplomb pour lire quelque chose. Elle n'avait pas le courage en journée, pourquoi elle aurait le courage la nuit ?

***

C'était la veille de l'examen. Momo venait de frapper à sa porte timidement. Lorsqu'elle lui ouvrit, elle lui adressa tout d'abord un sourire apaisé avant de lui proposer un thé entre elles toute, tranquillement dans le salon en lui assurant qu'aucun garçon n'allait y être. S'étant prise une réflexion désobligeante de la part de Mina le matin même sur le fait qu'elle ne se mélangeait pas assez avec les autres filles, elle se sentit obligé d'accepter. Elle lui indiqua juste qu'elle avait devoir se changer avant de descendre. Rapidement, elle enfila un jogging à moitié repassé et un pull vieux comme le monde qui étonnamment lui allait toujours trop grand. C'est en manquant de peu de se ramasser sur le sol quelle enfila une paire de chaussette destiné à seulement trainer dans la maison qu'elle rejoignit Momo dans le couloir. C'est avec l'aide de cette dernière qu'elle fit le tour des chambres pour demander la compagnie de ses camarades. Toutes semblaient ravies de pouvoir de nouveau gouter au thé de Momo, intriguant sur les bords la jeune femme. Une fois arrivées en bas, aucun chat ne traînait dans les parages. Ça semblait trop suspect pour pouvoir agir sereinement. Mina se laissa tomber sur le canapé, tête contre le cousin. Tout d'abord un "hum hum" indéchiffrable était censé traduire ses émotions, elle se pencha par manque d'oxygène sur le côté, se plaignant de vive voix quelle était crevée.

Va dormir alors.

Toutes s'essayèrent naturellement. Seiran resta un cours instant à les observer avant de paniquer et de ne sentir rouge de honte. Du coin de l'oeil elle trouva un pouf sur lequel elle se précipita pour y poser ses fesses. Gênée, elle posa ses mains sur ses genoux tout en forçant un sourire. Toru partie sur le sujet des attaques spéciales, questionnant sa voisine, Momo, sur ses nouvelles techniques. Elle priait intérieurement pour pas quelle ne lui pose la question car elle se voyait déjà bredouiller en pensant en même temps à cette nuit où elle était censé les "travailler". Heureusement pour elle, elle se retourna vers Tsuyu et non vers elle. Seiran ne put s'empêcher de laisser échapper un léger soupire de soulagement. Mais ce fut de courte durée lorsqu'elle vit que ça prenait la forme d'un tour de table lorsqu'elle passa la main à Ochaco qui semblait perdu dans ses rêveries. Seiran l'aimait bien mais qu'à petite dose. Sa constante naïveté sur ce que pouvait être la vie d'héroïne lui tapait sur les nerfs au bout d'un certain quota. Elle ressentait plus ou moins la même chose en présence d'Izuku.