Ichiro était le frère ainé de la famille Aizawa, ainsi que le plus grand connard de la famille d'après les dires des cadets. En effet, Seiran le détestait. Il lui avait clairement dit qu'elle n'était pas la bienvenue et que ce n'était que par respect envers le nom Aizawa qu'il l'avait prit sous son toit. Mais il s'était contenté de ça, la garder sous son toit. Lorsqu'elle arriva, la semaine précédent la rentrée, elle se retrouva avec un simple matelas mis à nus sur un lit décharné. On lui avait attribué la quatrième chambre de l'étage. En effet, la bâtisse était immense et s'avérait être la demeure familiale, là où ses oncles et ses tantes avaient grandi. Lorsque Takara, l'épouse de Ichiro, la mena jusqu'à sa chambre, elle paraissait tendue et cela s'expliqua lorsqu'elles arrivèrent devant la porte.
KAGOME
C'était le prénom inscrit sur la porte, encore intact malgré son vieil âge. Takara jouait nerveusement avec le bout de sa chemise, comme une enfant de 5 ans aux traits d'une femme qui devait avoir une cinquantaine d'année. Quant à Seiran, elle fixait ce prénom sans rien dire, absorbée peut-être, rien n'était lisible sur son visage. Elle venait de construire un mur d'émotions en un temps record. Elle prit les valises qu'elle venait de poser au sol il y a quelques instant, se tournant vers sa Takara.
—J'ai demandé à ton oncle de l'enlever mais il a refusé...C'est ta grand-mère qui veut garder la chambre intact, essaya-t-elle de s'expliquer en vain.
—Où est la chambre de Tante Miko ? Ou celle d'oncle Shota ? Si ma grand-mère veut la garder intact, on va lui laisser intact.... D'un doigt tremblant l'hôtesse pointa du doigt la porte à l'extrémité du couloir. Celle de ta tante est occupée par Chizu, celle de Shota se trouve tout au fond du couloir.
—Très bien, merci Takara. Je n'aurai pas besoin d'aide.
Sa voix était sèche, Takara se sentit attaquée par cette simple phrase, la vexant un peu malgré tout et Seiran n'en avait rien à faire. Elle traina ses deux valises remplies à craquer vers la porte indiquée un peu plus tôt.
S.....TA
Ce prénom n'avait pas eu autant de chance... Ou d'amour de la part des habitants de cette maison. Seiran soupira lorsqu'elle l'aperçut. Elle resta quelques instant à l'observer, derrière elle, Takara attendait un signe quelconque de sa part en silence. Au même instant, Genkishi sortit de sa chambre pour une raison inexpliquée, chambre qui se trouvait à quelques mètres de celle qui appartenait désormais à Seiran. Il jeta un regard perplexe à sa mère qui se montrait toujours aussi gênée et silencieuse. Il n'en tira aucune information et au lieu de se contenter de sa vision il eut une envie soudaine d'ouvrir sa (putain de) grande gueule insupportable.
—Pourquoi tu ne dors pas dans la chambre de ta mère Seiran ?... Tu devrais t'y sentir chez toi pourtant. Il haussa les épaules l'air de rien.
—Kishi ! s'écria sa mère dans un semblant d'autorité qui disparut en même temps qu'il s'éclipsa dans les escaliers de la maison.
—Ce n'est rien Takara. Il a tort de toute façon. Je ne me sens pas chez moi ici.... Elle prit une grande inspiration, posant sa main sur la poignée de la porte poussiéreuse. Si vous voulez bien me laisser désormais. Je redescendrais pour le diner, ne vous faites de soucis pour moi.
Elle lui adressa un semblant de sourire avant d'empoigner l'une de ses valises. La chambre de Oncle Shota était plongé dans le noir. À l'aide de son téléphone, Sairen réussit à trouver la fenêtre. D'un geste sec, elle tira les rideaux, soulevant une masse de poussière qui atterrit en partie dans les yeux de la jeune femme. Passées plusieurs minutes à se débarrasser de la poussière dans ses yeux, Seiran put enfin prendre un peu de temps pour observer la chambre dans sa totalité.
T'as pas l'impression de t'incruster dans sa vie privée ?
C'était ce qu'elle s'était dit lorsqu'elle frôla du bout des doigts un cadre posé depuis plusieurs années sur cette étagère. Le verre était recouvert d'un mélange de poussière et de crotte de mouche. Du bout de sa manche, elle l'essuya tout en se jurant qu'elle la jetterait dans la machine à laver le plus tôt possible.
La photo provoqua un semblant de rire de la part de Seiran. À vrai dire, la photo était absurde, en partie par le fait qu'elle datait des années Yuei de son oncle. Elle était même persuadée qu'il laissait ces photos mais qu'il ne pouvait s'empêcher de les encadrer car il s'était attaché (sans le montrer) aux personnes l'accompagnant dessus. D'ailleurs... L'un lui rappela le professeur qui lui avait fait passer l'examen de Yuei.
Seiran passa plusieurs heures à contempler les différentes photos parsemant cette chambre à première vue sinistre. C'était vrai qu'en y jetant qu'un coup d'œil, elle paraissait décharnée, nue, vide. Mais en y regardant de plus près, on y trouvait des touches de ... joie. Seiran en était la première surprise d'ailleurs.
À vrai dire c'était amusant non ?
L'heure du diner était arrivée et Seiran ne s'en était même pas rendue compte, à vrai dire, l'horloge ornant le dessus de lit était tombée à plat depuis plusieurs années déjà. Assise en tailleur au milieu de la pièce, comme une enfant s'éparpillant sans compter, elle dépouillait avec soin les différents albums photos trouvés ici et là. En réalité, il n'en avait que deux, et ils étaient très pauvres photographiquement parlant. Mais elle ne pouvait s'empêcher de les feuilleter, de les re-feuilleter. C'était la première fois qu'elle —entrait dans sa vie privé— en savait un peu plus sur son oncle. Elle sortit alors son téléphone de sa poche arrière, priant quelques secondes pour ne pas l'avoir brisé en deux sous son poids malgré tout consistant. Ce ne fut pas le cas. En quelques instants il sonnait déjà, affichant le nom "tante Miko" en lettre capitale.
—Seiran ! J'ai cru que tu n'allais jamais appeler ! J'ai commencé à me faire du soucis pour toi ! Seiran n'eut pas le temps d'en placer une qu'elle se faisait déjà bombarder par sa Tante inquiète.
—Tout va bien, rassure toi !
—Trèèèès bien ! Ichirō est correct avec toi ? Il te traite bien ? Tu dors dans quelle chambre ? Dis moi que la mienne est intact ... Ça fait tellement longtemps que je n'y suis pas retournée ! Il faudrait peut-être que j'y amène Daiki, il sera peut-être curieux de voir où est-ce que j'ai grandi... Et toi t'en penses quoi Seiran ? T'as vu la maison est grande ? Elle appartenait déjà à notre grand-père t'imagines ! Et elle ne tombera pas en ruine ! Après tout ce qu'on a pu faire dedans comme bêtise, je t'assure qu'elle tient la route cette maison !
—TANTE MIKO !... Je peux parler ?...
—Oui... a-t-elle difficilement balbutié derrière son téléphone, se rendant surement compte de sa bêtise. Tu me manques Seiran...
—Toi aussi Tante Miko...
—ET MOI ALORS ?! hurla une voix bien familière dans le micro. MOI JE COMPTE PAS ...! DE TOUTE FAÇON VOUS ÊTES TOUS DES MÉCHANTS !
—Daiki ! Pleure pas mon chéri... laissa échapper sa mère à travers le téléphone faisant rire sa nièce.
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WAVE • "Seiran" - Tome 1
Hayran KurguDe toute manière, les choses s'étaient toujours passées ainsi. Torture. Elles se terminent toujours ainsi. Feu. -My Hero Academia Fanfiction-