-Alice-

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Alice, Alice, Alice, Alice, ma Alice,

Je suis à la fois tant désolé et tant fier de mon choix !

Tu n'as sans doute rien remarqué, et c'est bien normal tant ma présence est discrète, mais j'avoue espérer que tu n'aies rien vu, surtout pas moi dans cet état !

Je t'aime tu sais ? Plus que tu ne puisses jamais l'imaginer, je te l'assure.

Parfois, ça me compresse la poitrine et je n'arrive plus à respirer, et quand je pense à toi, je peux presque tout endurer.

Alice, j'aimerais tellement que tu saches mes dilemmes, que tu me dises ce que tu préfèrerais, que tu m'ouvres la cervelle pour inspecter chaque recoin de mes doutes. Je suivrais toujours tes ordres, tu peux me croire, même s'ils ne me plaisent pas.

Alice, crois-moi, j'en rêve d'être lui, mais tu peux me faire confiance, c'est quelqu'un de bien. Jamais il ne t'arrivera à la cheville, pas même au talon, parce que tu es une étoile inaccessible, le soleil de nos vies, mais il est honnête et bon.

Alice, j'ai envie de pleurer et me vider de mes larmes, de sourire jusqu'à en avoir mal aux joues et rire en même temps. Je n'ai aucune chance face à lui, et n'en ai sûrement jamais eu, alors j'espère qu'il t'aimera autant que je le fais, qu'il continuera de te faire sourire comme aujourd'hui, pendant que tu étais seule dans le couloir.

Avec moi.

Alice, je te le promets, je le voulais moi aussi. J'en crevais d'envie, de te voir sourire et rire, parce que tu étais seule, si seule, et tu en étais si triste ! Mais que voulais-tu que je dise ? Une autre absurdité ? Je ne veux pas, je ne peux pas t'importuner de la sorte, pas quelqu'un comme toi !

Je ne sais pas, je ne sais rien, que suis-je censé faire ? Te laisser côtoyer les autres astres, avec ceux de ton rang, ou faire l'égoïste et tout te dire ?

Alice, je le sais bien que tu ne sauras jamais, que tu n'auras jamais la moindre idée d'une fraction infime de mes sentiments et pensées, mais j'ai tellement besoin d'y croire ! Rien que de t'imaginer en face et mes larmes qui n'ont jamais coulé sèchent, mon cœur repart en un quart de tour, je mourrai d'un problème cardiaque par ta faute un jour !

Alice, ma Alice, sache que jamais je n'aimerai une autre fille comme je l'ai fait avec toi.

Mais lui, il est venu, il t'a parlé et t'a fait rire si bien, si facilement, que j'ai compris que je ne pouvais pas. Et je suis resté dans mon coin, parce que c'était là que j'appartenais, et jamais je ne pourrai être à votre niveau.

Alice, ma Alice, un jour, j'essaierai. Le dernier jour des cours, je te la donnerai, ma lettre de confession, celle où je te dirai tout, tout, même pas, rien, parce que même en m'étendant sur des pages et des pages, jamais tu ne pourras te rendre compte de l'immensité de mon bonheur à tes côtés.

Tu aimes le théâtre pas vrai ? Tu lis souvent des pièces dans ton coin, même si elles ne sont pas au programme. Alors puisque je n'aurai jamais le moindre talent d'écriture, laisse-moi te citer Victor Hugo, qui manie les mots d'une manière dont on n'a rien à redire, tout comme toi, la perfection même si elle existait ici-bas, sur Terre.

« Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là. Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ; qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile ; qui vous donnera son âme s'il le faut, qui se meurt en bas quand vous brillez en haut. »

Alice, je ne suis pas Ruy Blas, mais tu surpasses de loin sa reine.

Alice, je pense que j'ai compris. Je suis nul en amour, mais je crois avoir fait le point sur toi.


Alice,

Je t'aime plus que tu ne puisses jamais l'imaginer,

Mais platoniquement.

Je sais, ça n'a aucun sens, mais laisse-moi t'expliquer.


Alice, bien sûr que je rêve de t'embrasser, de te caresser, de te faire l'amour.

Mais il n'y a pas de rage là-dedans.

Tout est doux, trop doux. Je ne sais pas comment te l'expliquer Alice. Mais je ne crois pas que cela soit de l'amour pur et dur.

Alice, bien sûr que je veux te chérir, te couver, t'accompagner.

Mais cela serait presque de l'admiration simple.

Tout est étrange Alice. Je ne me suis plus moi-même.

Tout ce que je sais, c'est que je ne veux que ton bonheur. Seulement ça Alice, retiens-le bien.

Ce n'est pas mon anxiété sociale qui parle quand je dis qu'on ne sera jamais ensemble, c'est ma logique. Tu ne peux pas rester en couple avec quelqu'un qui panique et ne sait jamais quoi dire.


Alice,

Je te la donnerai, cette lettre, le dernier jour des cours.

Et ensuite, je te le jure,

Je travaillerai sur mon estime de moi.

Et lorsqu'on se recroisera, à la rentrée ou dans dix ans,

Tu ne me reconnaitras plus, et tu aimeras le Lucas confiant en lui.

Peut-être pas autant que lui avec toi, mais je suis sûr qu'avec du travail, tout est possible.

Notre Bordel d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant