Rendez-vous Inattendu

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   C'était déjà la troisième heure de cours et Tony s'ennuyait. Il était épuisé. Il plongeait dans le sommeil quand il sentit un bout de stylo sur son épaule, venu de derrière lui.

    Il sursauta, se retourna, et Thor lui chuchota :
- Hé Stark... C'est pas le moment de dormir, y'a la nuit pour ça...
- Odinson ! Cria la voix sèche du professeur Gamora. Pouvez-vous me donner le résultat de cette équation, s'il vous plaît ?

   Thor, pris de panique, regarda autour de lui. Tous ses amis le regardaient : Steve, Clint, Natasha, Bruce. Il balbutia :
- Euh, j-je...

   Soudainement, Stark leva la main et répondit :
- Il n'y a pas de solution, madame. Le carré d'un nombre est toujours positif, donc -65 au carré ne peut être égal à -12,7 x 542,76.
- Très bien, Anthony. Reprenons.

   Thor se leva légèrement de sa chaise et dit à Tony :
- Merci vieux.
- On est quittes, Point Break.

   Entre temps, Steve s'était retourné pour regarder Tony, éberlué. Celui-ci le gratifia d'un haussement de sourcil interrogateur et dédaigneux, et le soudain élan d'admiration  que le blond avait eu pour Stark se volatilisa. Il secoua la tête de gauche à droite en signe d'exaspération. Le brun se dit alors qu'il avait un peu merdé en le méprisant comme ça. Mais c'était Rogers, alors il n'en avait strictement rien à faire. Ou presque.
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   Le midi, Steve mangea à la table de Bucky, Carol et T'challa. Il était toujours exaspéré par Stark et son comportement d'imbécile, mais était content de voir son meilleur ami. T'challa, qu'il avait rencontré l'année précédente à la bibliothèque était heureux de le revoir, et lui accorda un sourire radieux. Il fit la connaissance de cette fameuse "Danvers", plus réservée, qui lui fit seulement un léger signe de tête.

- Alors ce matin, vieux ? demanda Bucky, la bouche à moitié remplie de pâtes.
- Stark me fait... suer, c'est pas possible.
   T'challa eut un rire sincère.
- Ah celui là... Il est particulier, c'est vrai, mais dans le fond, il n'est pas méchant.
   Bucky manqua de s'étouffer.
- Ah ! C'est sûrement pas toi qu'il harcèle depuis deux ans ! Raconte lui, Steve ! Raconte lui comment vous avez dû vous battre l'année passée parce que cet idiot n'a rien trouvé de mieux à faire que d'insulter tes parents !

   A ce moment là, Stark arriva et s'installa à une table voisine, en compagnie de Bruce et Rhodey, rejoints ensuite par Natasha, Clint et Thor, puis Loki qui s'incrusta auprès de son frère.

   Le grand noir répliqua alors avec charisme et sagesse :
- Si il fait ça, c'est qu'il y a une raison.
- Ouais, c'est un emmerdeur et c'est tout, dit James.
- Je pense... Je pense qu'il y a plus que ça, renchérit T'challa en soutenant le regard de Steve. Il cherche à te rendre inconfortable, ça lui plaît, il aime ça. Reste à savoir pourquoi...

   Steve regarda en direction du brun à lunettes et vit que, comme à son habitude, celui-ci faisait son numéro de charme, ses expressions surjouées, et cela l'agaça encore plus. Bucky, qui s'empiffrait, ne remarquait rien, tandis que T'challa affichait un demi sourire amusé. Qui saurait dire par lequel de ces énergumènes il était diverti ? Steve ? Tony ? Bucky ? Sûrement un peu des trois.

Au bout de quelques minutes, Tony rencontra le regard de Steve et baissa ses lunettes sur le bout de son nez, afin de le défier, les yeux dans les yeux. Le blond soupira et lança :
- Il m'énerve, j'y peux rien ! Je m'en vais, à plus Buck'. T'challa. Carol, heureux de t'avoir rencontrée.

Sur ces mots, il s'éloigna et sortit du réfectoire, non sans jeter un dernier regard à Stark, qui avait replacé ses lunettes correctement sur son nez et affichait une mine clairement moqueuse.

   Carol, qui jusque là était restée silencieuse, se pencha vers T'challa et demanda :
- C'est qui, Stark ?

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Steve entra dans les toilettes du deuxième étage, s'assit sur le rebord de la fenêtre, sortit ses écouteurs et son portable, et fit jouer diverses chansons des Beatles. Il sortit de son sac son carnet de dessin et un crayon. Il commença à dessiner ce qui lui passait par la tête : le grand chêne au milieu de la cour qu'il voyait depuis son perchoir, le lavabo à côté de lui, puis un visage. Il lui fallut plusieurs minutes pour comprendre à qui il appartenait. Il se gifla mentalement en reconnaissant les traits de Tony Stark, puis tourna rapidement la page. Il dessina alors un paysage composé de montagnes, de sapins et d'un lac. Il était tellement absorbé par ses pensées qu'il ne vit ni n'entendit la porte s'ouvrir.

  Tony hésita avant d'entrer, puis s'approcha doucement du blond, les mains dans les poches. Lorsque celui-ci aperçut des chaussures et le bas d'un pantalon, il sursauta et leva la tête en arrachant ses écouteurs de ses oreilles. Tony éclata d'un rire bruyant.

- Je te fais peur, Rogers ? Si je comprends bien, on peut plus pisser tranquille, tu passes ta vie aux chiottes, hein ?

   Puisque Steve restait muet, il continua.
- Love Me Do ?
- Quoi ? réagit Steve.
- La chanson. La chanson que t'écoutais.
- Oh, oui. Oui, c'est ça. Mais comment -
   Il eut un rictus.
- T'as de la chance que t'as pas trop une voix de crécelle, sinon je serais parti sur-le-champ...
   Steve rougit et répliqua avec sarcasme :
- Quelle chance, c'est vrai...

   Tony prit un air faussement choqué.
- Quoi ? Je t'honore de ma présence ici, et tu me traites avec mépris ? Tu te prends pour qui ? Tony Stark ?

   Steve rit sincèrement, puis posa une question.
- Qu'est-ce que tu fous là, Stark ?
- D'abord, utilise un autre langage. Ensuite, ce sont des toilettes. J'ai des besoins primaires, comme tout le-
- La vérité, Anthony. On est quand même au deuxième. Il y avait des toilettes plus proches.
   Tony soupira et se frotta les yeux.
- Qu'est-ce que t'avais tout à l'heure à me regarder ? lâcha-t-il.
- Je sais pas, feignit le blond. Sûrement une remontée de haine à ton égard.
- Content de savoir que tu me consacres autant d'importance.

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   Steve s'était poussé pour laisser de la place à Tony sur le rebord de la fenêtre, à côté de lui. Le brun s'y assit lascivement.

- On réussira jamais à s'entendre, hein, Rogers ?
-Sincèrement, je sais pas. Je vais te laisser le bénéfice du doute.
- Très aimable, Hélène.
- Oh non, il manquait plus que ça... soupira Steve.

   Tony esquissa un sourire, puis sortit un petit sachet de sa veste. Steve le regarda, choqué.
- Tony ! s'indigna-t-il.
- Steve ! répondit l'autre sur le même ton.
- C'est de l'herbe ?
- Je suppose que ça veut dire que t'en veux pas ?

   Avec une moue de dégoût, l'intéressé secoua la tête.
- Tant pis pour toi Monsieur pureté.



Il m'énerve, j'y peux rien !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant