À Couteaux Tirés

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Sortez les mouchoirs, ça va pleurer dans les chaumières...

   La fin du week-end fut calme pour les deux amants. Tony, à présent raisonné par la sagesse de son compagnon, avait accepté de de rejoindre sa mère dans la demeure des Stark. Il irait tout de même souvent dormir chez Steve, au rythme d'une à deux fois par semaine. Cette privation n'enchantait pas le blond non plus, mais il était certain que les membres restants de la famille Stark devaient se serrer les coudes, alors il s'efforçait de ne pas penser égoïstement. Le dimanche après-midi se conclut par des adieux déchirants, comme s'ils n'allaient jamais se revoir, alors qu'ils se retrouveraient le lendemain, dès huit heures.

   Ils furent enchantés de se revoir, le lundi matin, mais sentaient que quelque chose avait changé autour d'eux. Le pressentiment fut confirmé lorsque les deux garçons aperçurent Thor, enlaçant une jeune fille brune très mignonne. Ils s'approchèrent de leur groupe d'amis, et Tony demanda à voix basse :
- Ils sont en couple ?
   Bruce leva la tête de ses cours.
- Bah, oui, c'était évident. Il parlait souvent de Jane. C'est une fille brillante, elle est cool.
- Ah... Pardonne-moi, dit Tony ironiquement, j'étais trop occupé par mon propre psychodrame pour vous écouter parler de filles.
   Natasha arriva, rayonnante, accompagnée de Clint.
- Je peux savoir ce qui t'arrive, Nat ? demanda Steve. C'est rarement bon signe quand tu souris comme ça.
   La rousse fit une moue faussement boudeuse.
- Eh bien, figure toi que si, je suis porteuse de bonnes nouvelles. Notre petit numéro de soutien à l'homosexualité de vendredi a... Comment dire... Formé certains couples.
- Ah ouais ? s'exclamèrent les garçons en chœur. C'est cool ! Qui ça ?
-  Vous voyez, la fille qui est un peu Steve au féminin, Danvers. Elle s'est mise en couple avec Val', la fille qu'elle a embrassée. Mais si, brune, coléreuse... Quand on y pense, cette fille, c'est un peu Tony numéro deux, en fait... Pas étonnant qu'elles soient comme cul et chemise alors.
   Bruce rit, amusé.
- Et puis, reprit Natasha, Steve, regarde... Sur ta gauche.

   Le blond tourna la tête et entendit Tony éclater de rire. Stupéfait, il était en train de fixer Sam, discutant avec Bucky... Main dans la main. La bouche grande ouverte, il se tourna vers Tony et Natasha, qui riaient aux larmes.
- Que... Mais... Attendez, QUOI ?
   Ses amis rirent de plus belle. Tony lui tapota l'épaule.
- Alors, bouledogue s'est trouvé une petite copine ?

   Le blond, toujours sous le choc, ne put que répondre :
- Oh, mon dieu...
- Bienvenue dans la cour des grands, princesse ! s'exclama son petit-ami.
   Steve regardait toujours ses deux amis, quand ceux-ci entreprirent de s'embrasser. Malgré sa surprise, il sourit, heureux pour ses camarades.
   Clint, jusque-là silencieux, lança :
- Quoi ? Tu l'avais pas vu venir, c'est ça ?

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   Les semaines passaient. Décembre arriva à pas lourds, apportant brouillard et verglas. Tony, comme convenu, retrouvait souvent Steve à son appartement. Le soir tombait rapidement, le givre se formait souvent dès dix-huit heures. Un jour, Maria, inquiète, interpella son fils.
- Tony, il fait sombre et froid... Tu es sûr de vouloir y aller ? J'ai un mauvais pressentiment...
- T'inquiète pas, Maman. Je vais vite en général. Et je ne traîne pas dans les petites ruelles.
- D'accord, finit-elle par dire. Sois prudent.
   Tony, dans un élan d'affection, déposa un baiser tendre sur la joue de sa mère.
- À demain, Maman.
- Hé, mon fils... Tu sais, il... Enfin... Il faut se protéger... Quand tu... Enfin, tu vois...
- Maman ! J'ai pas très envie de parler préservatif avec toi, ici et maintenant. T'inquiète pas pour ça, salut !
   Et il disparut. Il marcha rapidement et arriva en un seul morceau à l'appartement. Il entra sans frapper. Il entendait l'eau de la douche couler, signe que Steve occupait la salle de bain. Il frappa à la porte.
- Steve ? C'est moi, je suis arrivé !
   L'eau s'arrêta de couler, puis la voix du blond répondit :
- D'accord, installe toi, comme d'habitude, j'arrive !

Il m'énerve, j'y peux rien !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant