La voix de Steve résonnait dans la tête de Tony. Le silence s'installa alors qu'ils ne se lâchaient pas du regard. Steve recula d'un pas, surpris par une annonce aussi soudaine, alors qu'ils étaient proches - enfin, si c'était le terme approprié - depuis très peu de temps.
Tony détourna la tête et lança un flot de paroles insensées :
- Ouais, tu dois te dire que je suis un gars horrible, dégueulasse, et t'as le droit de partir, parce que c'est vraiment malsain comme truc. Je comprends que ça soit difficile et -
Steve le coupa dans son élan en lui mettant une main ferme sur la bouche pour le faire taire. Après quelques secondes, il parla :
- Arrête un peu de dire des conneries, tu veux ?Qui eut cru qu'un jour on verrait Anthony Stark aussi choqué. Il n'arriva même pas à articuler une remarque ironique lorsque le blond enleva sa main.
- Tony, je peux savoir ce que ça change exactement ?
- Euh... Je... Sais pas... Tu... Tu aurais pu me prendre pour un... Une folle en chaleur, ou... Je sais pas...
Steve essaya tant bien que mal de retenir un rire mi-nerveux, mi-amusé.
- Et là même, pourquoi ça serait important ?Tony ne répondit pas, trop soulagé par la réaction de de son nouvel ami. Steve se lança alors dans un monologue :
- Ça fait combien de temps qu'on se connaît, hein ? Deux ou trois ans, c'est ça ? Tony, sans vouloir te faire culpabiliser - bien que je pense que cela ne soit même pas possible - tu m'as fait subir tellement de choses, assez... Désagréables, disons. Je suis en train, en ce moment même, de te pardonner pour tout, et tu crois que je vais penser de toi que tu es quelqu'un d'horrible parce qu'il est possible que tu sois attiré par les hommes ? (Il pouffa.) Mais enfin, Tony ! Si jamais je te considérais comme quelqu'un de "dégueulasse" - ce qui n'est pas le cas - tu ne penses pas que ça serait pour d'autres raisons que celle là ?Tony baissa la tête, penaud. Il ne s'était pas rendu compte qu'il avait fait autant de mal à Steve. Mais, en même temps, il était terriblement soulagé que le blond prenne bien son coming out. En tout cas, Steve avait l'air de mieux réagir que lui-même. Il ouvrit la bouche, mais l'autre le coupa d'un ton sec :
- Je te dis pas ça pour avoir des excuses, Stark.
Il adoucit sa voix, puis demanda :
- Dis, si n'importe lequel de tes amis se révélait être homosexuel, penserais-tu qu'il ou elle est horrible ?
Tony secoua vivement la tête.
- Non, bien sûr que non. En plus, je serais un peu mal placé pour juger.
- Voilà. Alors c'est pareil pour moi. (Il marqua une pause.) Je n'ai aucune raison de te trouver affreux.Tony fut surpris et ressassa les propos du blond dans sa tête. Comment ça "c'est pareil pour moi" ? C'est pareil, dans le sens où il ne juge pas, ou c'est pareil, dans le sens où il est gay aussi ? Il chassa ces questions de sa tête.
- Merci, chuchota-t-il.
Steve hocha la tête, presque imperceptiblement.
- Qui est au courant ? demanda-t-il.
- Natasha. Et toi.
- D'accord. Je dirai rien, t'inquiète.
- Merci encore, Steve.Rogers s'écarta un peu. Il ouvrit les bras, et Tony, oubliant toute crainte, s'y logea sans honte. Steve referma ses bras sur le brun en une étreinte chaste et amicale.
Environ une minute plus tard, deux élèves apparurent au détour du couloir. Ceux-ci s'arrêtèrent net lorsqu'il virent les deux personnes qui étaient censées de détester le plus au monde en train de... Oui, Bucky avait bien vu. Steve faisait un câlin à Stark. Dans le plus grand des calmes. NORMAL. Il jeta un regard à Sam, à côté de lui, qui paraissait tout aussi perturbé.
Les garçons n'avaient pas entendu les deux spectateurs improvisés arriver. Ils sursautèrent alors plus que de raison lorsqu'ils entendirent, à quelques mètres d'eux :
- STEVE ?!
Sam avait essayé de retenir Bucky et de s'en aller incognito, mais c'était peine perdue. Steve avait seulement tourné la tête, il ne s'était pas écarté de Tony. Pour le plus grand et vicieux plaisir de celui-ci.
- Bucky ? s'étonna Steve. Sam ? Qu'est-ce que vous-
- Qu'est-ce qu'on fait là, Steve ? coupa Bucky d'un ton cassant. Eh ben, c'est un couloir, avec nos casiers à l'intérieur, et à l'intérieur de ceux-ci, nos affaires. Alors permets moi de... Mais bordel, Steve, je peux savoir ce que t'es en train de foutre ?
Steve se rendit alors compte de l'absurdité de la situation et se dégagea promptement de Tony.
- Je, euh... C'est compliqué, Buck'.
- Ça en a l'air, oui. Hier à peine, tu me soutenais à quel point ce type était un con fini, et là, on te retrouve à jouer les Juliette avec Arrogance-sur-pattes ?
Tony s'immisça dans la conversation.
- Il préfère qu'on l'appelle Hélène.
Steve le fusilla du regard. Bucky se tourna vers lui, indigné.
- Quoi ? Depuis quand tu te permets ne serait-ce que de m'adresser la parole, connard ? s'énerva-t-il.
- BUCKY ! cria Steve.
- Toi, je t'emmerde, la girouette, ajouta le brun à l'intention de son meilleur ami.
- Bucky ? Bucky on ferait mieux d'y aller, ça sert à rien de... commença Sam.
- La ferme, Sam ! Je disais donc, que depuis toutes ces années tu nous harcèles et nous traites comme des merdes. Si lui a oublié, dit-il en pointant Steve, pas moi.Sans que Steve ait pu réagir, Bucky asséna un coup au visage de Tony. Steve s'époumonna :
- JAMES !
Tony tomba sur le sol et Sam accourut vers lui. Bucky se retourna vers Steve. Ce dernier attrapa son meilleur ami à la gorge et le maîtrisa. Il le plaqua contre la rangée de casiers et dit :
- Bucky, arrête ça tout de suite. Dégage. DÉGAGE !
Le brun le foudroya du regard pendant quelques secondes, puis s'en alla. Sam lança un regard à Steve qui hocha la tête
- Vas-y, Sam. Je m'en occupe.Le blond s'accroupit près de Tony, à demi conscient. Il saignait abondamment du nez.
- Hé, Tony. Tony, reste avec moi. Non, non. T'endors pas. Allez, on va à l'infirmerie. Lève toi, ça va aller.
Il leva son ami avec précaution, le soutenant sur son épaule. Tony essaya de parler, mais il fut simplement capable d'articuler :
- Ste - Steve...
- Oui. Oui, c'est moi. Allez, on y va.
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Il m'énerve, j'y peux rien !
أدب الهواةSteve sourit malicieusement. Il se pencha à l'oreille de Tony et lui murmura d'une voix profonde : - Vas jouer les caniches ailleurs, Stark, pas avec moi. Un Stony AU, léger et plein d'humour. Pas de lemon. L'histoire prend place au lycée. Bonne le...