Chapitre 1

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- 4 juillet 2019-

Nous sortons en courant de L'IFMK. Enfin les vacances et je vais pouvoir en profiter pour trouver un job. J'aimerai beaucoup exercer mon métier en dehors de la faculté. L'IFMK, pour faire plus long, l'institut de formation de masseuse kinésithérapeute, est une faculté qui prend en charge des jeunes qui veulent être masseur kinésithérapeute, ce qui est logique puisque que c'est le nom de l'institut. Je suis vraiment contente d'être dans cet institut car cela me permet d'approfondir mes compétences. Je viens de terminer ma première année, et c'était vraiment une merveilleuse année. J'ai rencontré des personnes adorables, telle que Clémence, une fille qui est dans ma classe. Tout le monde la juge car elle préfère les filles aux garçons et je trouve ça dégueulasse de la juger. La société ne changera donc jamais...

« Tu vas faire quoi de tes vacances ? » Me demande Clémence.

« Essayer de trouver du boulot. Et toi ?

- Je pars en vacances avec ma petite amie. »

J'ai déjà rencontré la petite amie de Clémence. Elle s'appelle Louise et c'est vraiment une perle. Elles vont très bien ensemble. Je les admire beaucoup. Elles ont suscité beaucoup de critiques et ça me mets en colère car la société évolue de moins en moins. Ces femmes n'ont rien fait pour se faire critiquer. Que ce soient les lesbiennes, les homosexuels ou encore les transgenre. Et je pense sincèrement que la société devrait envisager d'évoluer. Sinon les choses risquent de mal tourner. Surtout à Paris. Il y a beaucoup d'homophobes. Ce n'est pas un cliché mais la réalité. Paris étant la ville la plus peuplée, il y a énormément d'homophobes et heureusement je n'en fais pas partie.

« Passe de bonnes vacances. »

Je prends Clémence dans mes bras et lui dit au revoir. Je dois maintenant rentrer chez moi. J'habite à dix minutes à pied, dans le 15ème arrondissement, dans un appartemment. Je vis avec ma mère, et ma petite sœur de 16 ans. Mon père est parti à la naissance de ma sœur, je n'avais que 3 ans. Il n'est pas mort, mais il a quitté ma mère pour une femme beaucoup plus jeune. Et mon frère, a décidé de quitter le nid. En partie à cause de moi. L'histoire est longue. J'ai une meilleure amie qui s'appelle Marine, et qui sort avec un garçon qui s'appelle Enzo. Et ce fameux Enzo c'est l'ex de mon frère, Quentin. C'est pour ma meilleure amie qu'Enzo a quitté Quentin, et il a remis tout sur mon dos. Cela fait 3 ans que je ne l'ai pas vu. Il me manque beaucoup. Pourtant je n'avais rien fais, il c'est juste mis dans le crâne que c'était ma faute.

« Je suis rentrée. » Je dis en entrant dans l'appartement.

Gabrielle accourt vers moi et croise les bras en se plaçant devant moi. Quand elle fait ça, c'est qu'elle veut me demander quelque chose.

« Tu comptais me le dire quand que tu avais postulé en tant que masseuse chez Deceuninck Quick Step ? »

J'avais complètement oublié que j'avais envoyé mon CV au directeur de l'équipe. Je ne m'intéresse absolument pas au vélo, j'ai juste vu le poste pour le boulot sur internet alors j'ai décidé d'envoyer ma candidature.

« Tu as reçu une lettre. Elle est sur la table de la cuisine. »

Elle court dans sa chambre puis je gagne la cuisine où ma mère est en train de préparer un bœuf bourguignon. Je l'embrasse puis je prends en main la lettre. Je n'ose pas l'ouvrir. J'espère être prise, sinon je dois trouver un nouveau boulot. Ça ne me dérange pas de travailler mais c'est compliqué de trouver du boulot surtout pour les jeunes étudiantes comme moi, de 19 ans.

« Tu ne l'ouvres pas ? » Me demande ma mère. « Tu devrais. Je suis persuadé que tu seras prise. »

Je ne sais pas si je serais prise. Personne ne peut savoir à l'avance. Mais quand ma mère dit quelque chose, elle a, la plupart du temps, raison. Donc je vais la suivre et me mettre dans la tête que je vais être prise. J'ouvre l'enveloppe avec peur. Croisons les doigts. Puis de toute façon, si je ne suis pas prise, ce n'est pas la fin du monde. J'ai juste à trouver autre chose, qui concorde avec ce que je veux faire plus tard.

Mademoiselle Valentin,
Nous avons l'honneur de vous annoncer que vous faites officiellement partie de notre équipe. Veuillez-vous présenter à l'adresse suivante :Kouterstraat 14 8560 Wevelgem en Belgique, le 5 juillet à 17 heures. Nous aurons un immense plaisir de vous accueillir au sein de notre équipe. Au plaisir de vous revoir.
Cordialement,
Patrick Lefevere.

Je relis 3 fois la lettre pour voir si je ne suis pas en train de rêver. Mais non. Tout est bien réel. Je suis bel et bien prise en tant que masseuse kinésithérapeute dans l'équipe Deceunick Quick Step. Apparemment c'est une équipe de cycliste. Je ne suis pas vraiment fan de cyclisme, et je ne regarde jamais, mais tant que ça me permet d'exercer ce que j'aime faire, je suis toujours preneuse.

« Je suis prise !!!!! » Dis-je en sautant de joie.

Ma mère stoppe son activité et me prends dans ses bras. Elle savait parfaitement que j'allais être choisie. Elle a toujours cru en moi, et elle y croit toujours. Je suis si heureuse qu'elle me soutienne et qu'elle accepte les choix que j'entreprends. Et je sais aussi que cela embête Gabrielle, car elle est extrêmement jalouse de moi. Ma sœur est différente de moi. Elle est très peu féminine, s'habille toujours en jean troué, ne se maquille jamais, fait du skate, aime les sports de garçon, et depuis qu'elle est rentrée au lycée, elle traîne avec des personnes pas très fréquentables. Ma mère ne le sait pas, et je ne compte pas lui dire car ça risque de lui faire un choc. Quand elle a commencé à entrer dans la préadolescence, elle s'est éloignée de moi et m'a détesté. Pour quelle raison, je ne sais pas. Elle est devenue distante, elle me parle sèchement et chaque fois qu'elle me parle c'est pour me dire des méchancetés. Au fond de moi, ça me blesse mais je dois vivre avec.

« Je pars demain pour la Belgique. » Dis-je à ma sœur en entrant dans sa chambre.

« Super. Tu peux sortir de ma chambre. Merci. »

Elle remet ses écouteurs dans ses oreilles et m'ignore complètement. J'ai l'impression d'être invisible. Je pense que ça me fera du bien de travailler. Ça me permettra de souffler et de ne pas subir toutes les insultes de ma sœur.

« Tu peux m'aider à faire ma valise ? » Je demande à ma mère en rentrant dans la cuisine.

« Aucun souci ma chérie. »

Elle s'essuie les mains puis m'accompagne dans ma chambre. Je me demande ce que je devrais prendre. Je ne sais pas si je dois prendre des vêtements chauds, ou ceux d'été. Je suis un peu perdue.

« Tu sais quoi, va prendre un bon bain, je m'occupe de tout. » Me rassure ma maman.

J'ai terriblement de la chance de l'avoir. Ma mère a beaucoup souffert depuis que mon père est parti. Chaque soir, je l'entendais pleurer. Alors, je la consolais à chaque larme versée. Nous avons tous souffert. Que ce soit mon frère et moi. Il n'a pas été présent quand nous avions besoin de lui. Quand j'avais besoin de lui. Il n'est jamais venu prendre de nos nouvelles. Il ne se doute pas de ce que nous avons enduré. Il ne se doute pas que depuis 16 ans, il s'en est passé des choses. Des bonnes et des mauvaises. Surtout des mauvaises...

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