Chapitre 14

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-16 juillet 2019, Emma-

Je n'en peux plus. Je vais finir par en prendre un pour taper l'autre. Depuis tout à l'heure, Marine et Enric n'arrêtent pas de s'engueuler. Et je suis en train de saturer. Au départ, ils se sont engueulés juste parce qu'Enric a mis 20 minutes à choisir son menu au Mcdo et là, ils se disputent pour savoir dans quel magasin nous allons aller en premier.

« Je dois impérativement m'acheter une palette ! »

Cela fait 5 minutes qu'ils se prennent le chou et tous les passant nous regarde. Ils nous foutent la honte.

« Mais tu ne sais même pas te maquiller ! Tu ressembles à un clown ou à un putain de pot de peinture ! Le maquillage est censé embellir la personne, mais sur toi, c'est pire ! Tu es moche ! Il faut te le mettre dans le crâne. Tu n'es qu'une putain d'égoïste, qui ne pense qu'à sa gueule ! Je ne sais même pas pourquoi j'ai voulu sortir avec toi ! Tu es complètement bipolaire, dégueulasse et tu es insupportable. Tu nous fais juste pitié ! »

Marine gifle de nouveau Enric, pour la énième fois de la journée. Je regarde Julian, et je peux vous dire que dans pas longtemps, il ne va pas tarder à exploser.

« Mais fermez-là ! Putain. Vous ne voyez pas que vous nous faites chier ! Vous savez quoi ? Nous allons tous nous séparer et chacun se démerde ! Rendez-vous à seize heures dans le hall ». Intervient Julian

« Tu as vus comment il...

-Je ne veux rien savoir ! Vous vous engueulez juste pour savoir dans quel magasin aller en premier. C'est débile ! Vous êtes immatures. Maintenant dégagez ! »

Enric s'apprête parler, mais voyant la colère sur le visage de Julian, il ne dit rien. Marine est en pleurs, et je vois bien qu'elle a été blessée par les paroles d'Enric. Ça me fait de la peine pour elle... C'est ma meilleure amie, et la voir dans cet état, me rend triste. Au collège, elle subissait des tonnes et des tonnes d'insultes parce qu'elle était différente de toutes les pimbêches. Elle ne se maquillait pas, ne se mettait pas en jupe comme toutes les filles, mais c'est ma meilleure amie et je ne pouvais pas la laisser tomber. Elle a beaucoup souffert durant le collège. Pendant quatre années, elle était mal en point, et elle n'avait que mon soutien.

« Je le déteste ! »

Je lui prends le bras puis nous nous dirigeons vers Sephora. Maintenant, Marine a beaucoup changé. Et elle fait tourner la tête de tous les garçons. C'est une belle fille et elle ne s'en rend pas compte. Parfois, elle a toujours son côté garçon manqué, mais reste toujours aussi belle. Durant nos années de collège, je l'ai soutenu jusqu'au bout même si, à cause de ma maladie, j'étais souvent absente. Moi aussi j'ai souffert. Les années collège, ont été les pires. Que ce soit pour Marine ou pour moi. Tout le monde se moquait de moi parce que j'avais un foulard, dû à la chimiothérapie.

« Elle est belle celle-ci non ? »

Je lui montre une des palettes. Elle comporte des couleurs claires et foncés. Il y a des fards à paupières assez pailletés et d'autres un peu plus foncés, comme du brun. Marine ne met que du brun et du pailleté. Cela fait son charme.

« Elle est magnifique ! Heureusement que tu es là. »

Je lui fais un baiser sur la joue tandis qu'elle essaie la palette sur sa main. Les couleurs sont très belles. Et ça va très bien au teint de Marine. Depuis la rupture avec son ex, que je n'aimais pas d'ailleurs, elle a changé du tout au tout. En rentrant au lycée, en seconde, j'ai eu du mal à la reconnaître. C'était il y a 5 ans maintenant. J'ai l'impression que c'était il y a 3 mois. Le temps passe tellement vite. Je me souviens encore quand Marc m'a annoncé, à l'âge de 14 ans, que j'étais enfin guérie... Ma mère a pleuré dans mes bras, comme si un miracle s'était produit. Sans Marc, je ne serai pas ici, accompagnant ma meilleure amie pour acheter une palette. Sans lui, je n'aurai pas rencontré Julian, ni toute l'équipe. Marc, c'est mon pilier. Marine l'aime beaucoup, et moi aussi. C'est vraiment quelqu'un de bien, toujours là pour les autres et je le remercie d'avoir été là dans les moments difficiles. Je ne sais pas ce que j'aurai fait sans lui. Je sais juste que, je ne serai plus sur cette terre.

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