Chapitre 34

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-9 août 2019, Julian-

Comment Océane fait pour être si joyeux dès le matin ? Elle est en train de danser et chanter sur du Shakira, toute heureuse, tandis que moi, j'ai la tête dans le cul.

« Océane, pourrais-tu gentiment fermer ta gueule ? »

Ma cousine, heureuse qu'elle est, continue de chanter de plus en plus fort. Elle est toujours comme ça les matins, et ça me gonfle. J'aime bien prendre mon petit déjeuner en silence.

« Je t'emmerde Julian. »

Elle me dépose un baiser sur la joue puis s'installe à mes côtés pour prendre son petit déjeuner. Il est plus de 9h30 et Emma n'est toujours pas réveillé. D'habitude vers 8 heures elle est déjà debout. Cela m'inquiète un peu. J'espère qu'elle n'est pas malade.

« Je ne sais pas comment ta copine fait pour être aussi belle, même au réveil ». Intervient Florian.

Je tourne ma tête et voit Emma, avec une pointe de tristesse dans ses yeux. En temps normal, elle est toute souriante au réveil.

Elle s'approche de moi, et m'embrasse délicatement les lèvres. Mais pas comme d'habitude. Cela commence à m'inquiéter.

« On fait quoi aujourd'hui ? » Demande Julien.

Je ne me concentre pas sur la conversation de ma famille, mais sur le visage d'Emma. Elle n'a pas décroché un mot, et elle n'est pas aussi rayonnante que d'habitude.

Je me lève de la chaise et contourne la table pour venir derrière elle.

« Qu'est-ce qui a ? » Je lui murmure à l'oreille.

Elle secoue négativement la tête. Je vois bien qu'il y a quelque chose, mais elle ne veut rien me dire et ça m'énerve.

« Viens avec moi. »

Elle se lève puis nous nous dirigeons dans le jardin. Je dois savoir ce qu'il se passe et je suis obligé de forcer.

« Dis-moi ce qu'il y a. »

Sans m'y attendre, Emma se blottit dans mes bras, en pleurs. Je savais bien que ça n'allait pas. J'espère que ce n'est pas ma faute. Pour une fois que je n'ai rien fais. Enfin je crois.

« Emma... »

C'est bien la première fois que je vois ma copine pleurer autant. Je me détache d'elle, et l'entraîne à s'asseoir à mes côtés, sur la balancelle. Elle pose sa tête sur mon épaule et continue de pleurer.

« Tu te ne sens pas bien ? Tu veux que je t'emmène voir un médecin ?

- Aujourd'hui... C'est... C'est l'anniversaire de mon frère. »

Je ne comprends pas. C'est censé être l'anniversaire de son frère, mais elle est en pleurs. C'est vrai, que depuis que nous sommes ensemble, elle ne m'a presque jamais parlé de sa famille. Encore moins de son frère.

« Il est parti... Il m'a laissé... »

Je comprends de moins en moins ce que me raconte Emma. Son frère est parti, mais où ? Est-il mort ?

« Il est... ? »

Je n'ose pas la blesser en disant le mot fatidique.

« Non... Il est parti il y a 3 ans... C'était mon pilier. Celui qui me faisais rire à chaque chimiothérapie. Celui qui me protégeais lorsque que mon père battait ma mère. Il m'aidait... J'ai peur de retomber... »

Je connais très peu le passé d'Emma, mais entendre ce qu'elle vient de me dire, me fais froid dans le dos. À l'idée qu'on puisse lui faire du mal, me donne envie de tout casser, mais à cet instant précis, je ne peux rien brisé, car Emma a besoin de moi.

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