Chapitre 43

296 15 7
                                    

- 28 août 2019, Emma-

Je balance mon sac de randonnée dans le salon, et monte les escaliers quatre à quatre, pour enfin récupérer mon téléphone. Cela fait 5 jours que je suis partie de la maison, avec ma famille, pour une putain de randonnée.

Ma mère ne voulait pas que je prenne mon ordinateur ni mon téléphone... C'était un calvaire pour moi... Ne pas avoir de nouvelles de Julian me rendais dingue...

À l'instant où je vous parle, il doit être compliqué paniqué. J'aurai dû lui prévenir pour qu'il ne s'inquiète pas... Résultat je ne sais pas s'il va bien ou non.

J'allume mon téléphone et vois des messages, de Julian. Mes larmes coulent le long de mes joues en voyant les SMS qu'il m'a envoyé pendant les cinq jours qui ont précédés... Cela me fait mal au cœur de le laisser...

De Julian, 24 août 2019, 01h45 :
Em... J'ai besoin de toi...

De Julian, 24 août 2019, 05h21 :
S'il te plaît... Répond moi...

De Julian, 24 août 2019, 12h52 :
Dis-moi que tu vas bien au moins...

De Julian, 24 août 2019, 22h09 :
J'espère qu'il ne t'est rien arrivé...

De Julian, 25 août 2019, 08h39 :
Alors c'est fini... ? Tu aurais pu au moins t'expliquer... Je suis amoureux de toi et tu n'en as rien à foutre... J'avais besoin de toi ! De te serrer dans mes bras... De t'embrasser. Mais tu m'as lâché sans aucunes explications... J'ai toujours besoin de TOI !

C'est le dernier message qu'il m'a envoyé... Et depuis plus rien... Je me sens tellement coupable... J'aurai dû le prévenir mais je ne l'ai pas fait...

J'écris un message, présentant mes excuses à mon copain et lui dit que je vais bien... Mais lorsque je clique sur le bouton envoyer, on m'informe que ce numéro n'est plus attribué...

Ce n'est pas possible... Il n'a pas pu me bloquer... Il n'a pas osé faire ça... Moi aussi, j'ai besoin de lui dans ma vie. C'est le seul qui arrive à me faire oublier mon passé, à me faire rire. C'est grâce à lui que je reprends confiance chaque jour qui passent... C'est grâce à lui que j'ai connu le sens du verbe aimer.

J'enfoui ma tête dans l'oreille et lâche toutes les larmes de mon corps... Je ne peux pas y croire... Et je ne veux pas y croire... Je lui avais accordé ma confiance, je lui avais raconté mon passé... Je lui ai donné mon amour...

« Emma, nous allons bientôt passer à table. » Me dit ma mère en entrant dans ma chambre.

J'essaie de dissimuler mon mal être, mais je n'y arrive pas. Depuis mon existence, je ne suis jamais réellement tombée amoureuse... Mais il est arrivé dans ma vie, cet homme au sourire éclatant, au regard charmeur, à sa rage de vaincre, à sa façon de me protéger, à sa manière de me regarder... Il m'a complètement chamboulée... Et ça, en l'espace d'un mois... Et le fait de penser à lui, mes larmes coulent de plus en plus...

Ma mère s'assied sur mon lit, et me caresse les cheveux. Lorsque j'étais plus petite, et que je faisais des cauchemars, elle me caressait tout le temps les cheveux, et elle arrivait à m'apaiser. Et, quelques années plus tard, cela marche toujours.

« Je déteste te voir pleurer... Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Tout ça... Cela m'oppresse... Cette distance avec Julian, me fatigue maman... J'ai envie de partir le rejoindre. De lui dire à quel point je l'aime... Maman... »

J'aimerai, pour une fois, que ma mère comprenne ce que je veux réellement. Qu'elle m'autorise à partir retrouver celui qui, me rends épanouie et heureuse... Mais ma mère, a tendance à être trop protectrice, surtout avec moi. Depuis ma maladie, elle n'arrête pas de s'inquiéter pour moi. Elle me demande à longueur de journée, si je vais bien, si je n'ai pas mal quelque part...

« Emma... Dans la vie, on n'a pas ce que l'on veut tu sais. Tu savais, en t'engageant avec Julian, que votre relation serait compliquée à vivre. Il vit sur les routes, 365 jours sur 365 jours. Dans sa tête, c'est le vélo et rien que ça. À l'heure où je te parle, il n'a aucune pensée pour toi... Il ne pense qu'au vélo, c'est tout ce qui compte pour lui Emma. »

En entendant les mots de ma mère, mon cœur se brise en mille morceaux... Je savais que notre relation allait être compliquée... Plus que je ne le pensais... Mais j'aurai aimé que ma mère me soutienne. Qu'elle me prenne dans ses bras, et qu'elle me pousse à aller le rejoindre en Allemagne. Mais, elle s'est contenté d'empirer la situation...

« Viens manger. »

Elle m'embrasse le haut du crâne, m'envoie un léger sourire, puis sort enfin de ma chambre. Je prends mon téléphone en main et contemple les photos de Julian et moi lorsque nous étions en Corse. Je me souviens encore de sa belle surprise... Il a été avenant, prévenant, attentionné, adorable avec moi durant ses vacances. Il a tout fait pour me mettre à l'aise... Il a juste été... Parfait.

En contemplant les photos, je me rends compte d'une chose... Notre relation ne peut pas se terminer de cette manière. Je sais que c'est entièrement ma faute. Que j'aurai dû le prévenir pour la randonnée... Nous avons autant besoin l'un de l'autre.

Je sèche mes larmes, et attache mes cheveux en un chignon, puis me faufile dans la salle de bain. Je me regarde dans le miroir et vois une fille. Déterminée mais triste à la fois. Une fille qui a besoin d'amour, et de tendresse. Une fille qui a besoin de retrouver celui qu'elle aime...

Afraid Où les histoires vivent. Découvrez maintenant